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Une délégation du Cadre Religieux pour la Santé et le Développement du Niger (CRSD NIGER) composée de six (6) membres du Bureau Exécutif National et le Secrétaire permanent, a effectué en Aout 2024 une série de visites de courtoisie auprès d’éminentes personnalités religieuses du Niger. Conduite par le Président du CRSD NIGER, Cheikh Barham Aboubacar, la délégation s’est successivement rendue chez Cheikh Moussa Aboubacar Hachimi, Khalife de la Communauté Tidjaniya à Kiota ; Cheikh Shu Aibou, Khalife de la Communauté Zaouïa à Niamey ; Cheikh Djibril Ismaël Karanta, Président de l’Association Islamique du Niger ; Monseigneur Kimso Boureima, Bishop de l’Eglise Evangélique à Niamey ; et Monseigneur Laurent Lompo, Archevêque de l’Eglise Catholique à Niamey. Cette série de visites a pour objectif de présenter le CRSD NIGER aux Leaders Religieux, de leur partager l’Argumentaire Islamique du CRSD SENEGAL sur l’Espacement des Naissances, et de recueillir les avis de ces leaders religieux sur le sujet.

Ces différentes visites ont été marquées par l’accueil chaleureux réservé à la délégation du CRSD NIGER, les prières pour la paix et le bien-être des populations, ainsi que les échanges cordiaux entre la délégation et ses hôtes. Le Président du CRSD a expliqué aux leaders religieux rencontrés que cette Association inter religieuse du Niger crée en 2024 est une succursale du CRSD Sénégal et qu’elle s’inspire de la structure sénégalaise pour promouvoir la procréation responsable. Il a également souligné que, dans le cadre de sa mission qui est de contribuer à la promotion du bien-être des familles nigériennes, le CSRD NIGER s’organise à travailler en parfaite collaboration avec le Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales. En effet, selon Cheikh Barham Aboubacar, l’objectif général de cette structure est de sensibiliser pour une organisation responsable de la famille qui est la cellule de base de toute société. De même, le CRSD NIGER se veut une structure de référence et de perfection au Niger et en Afrique pour l’éradication de la pauvreté et l’établissement du bien-être de l’individu et de la famille à travers l’amélioration de la santé et l’éducation universelle.

En échangeant avec ses hôtes à propos de l’Argumentaire Islamique sur l’Espacement des Naissances, la délégation du CRSD NIGER a fait un résumé du livre sur l’avis des grands oulémas du Sénégal et partage quelques grandes lignes des réflexions contenues dans le document. Ainsi, d’après ce livre, la cellule de base de la société c’est la famille. Celle-ci émane de l’union de l’homme et de la femme par le biais du mariage qui est la seule base légale conçue par l’islam selon la Charia. Toute relation en dehors de cette base est prohibée. L’homme et la femme, chacun en ce qui le concerne, ont des droits et des responsabilités vis-à-vis de l’autre et de leurs progénitures. Les enfants ont le droit d’être mis dans un bon cadre de vie qui puisse permettre leur épanouissement. Ils ont aussi droit à une bonne éducation, ce qui engage la responsabilité des parents à veiller à une bonne organisation de la famille et à une bonne gestion des ressources : d’où la nécessité de connaitre les principes et les possibilités qu’offre la Planification Familiale.

A travers les échanges, la délégation du CRSD a rappelé que le Congrès de Rabat tenu en 1971 sur « Islam et Planification Familiale » avait lui aussi auparavant défini la Planification Familiale comme étant : « L’utilisation par les deux conjoints légalement mariés, dans une parfaite entente et sans contrainte, d’un moyen légal et sûr pour retarder une grossesse ou pour la précipiter en tenant compte de leurs situations médicales, sociales et économiques, et ce, dans le cadre de leurs responsabilités envers leurs enfants et envers leurs propres personnes ».

Les Membres du CRSD NIGER ont également rapporté qu’au Colloque sur le « Bien-être Familial en Islam » tenu à Dakar les 2 et 3 mars 1996, Imam El Hadji Moustapha Gueye, Secrétaire Général de l’Association des Imams et Oulémas du Sénégal disait : « La Planification Familiale ne signifie pas une limitation des naissances mais un espacement des grossesses, en utilisant les moyens contraceptifs (mashruuh) avec l’assentiment des deux conjoints, en trouvant les moyens qui permettront aux femmes stériles de soigner leur stérilité ; de donner à celles-ci des conseils pratiques sur leur santé et celle de leurs progénitures. Elle constitue donc aujourd’hui à cet égard une nécessité urgente, que toute personne soucieuse, des intérêts de son pays, devrait soutenir ».

Il s’y ajoute aussi que la Planification Familiale permet aussi à l’homme qui a des ressources réduites de ne pas tomber dans la gêne matérielle de gérer une famille nombreuse. La Planification Familiale est donc l’affaire du couple. C’est lui qui doit en décider sans contrainte aucune, en mettant en avant ses conditions de vie et sa foi religieuse, selon la délégation.

Pour leur part, tous les cinq (5) grands Leaders Religieux rencontrés par la délégation ont apprécié les objectifs poursuivis par le CRSD NIGER. Ils sont également convaincus de la nécessité de l’implication des Leaders Religieux dans la promotion de la procréation responsable afin d’édifier nos populations sur la position de nos religions sur ce concept. Ces éminentes personnalités religieuses ont aussi promis de parcourir l’Argumentaire qui leur a été présenté et de faire un retour sur l’avis des oulémas du Sénégal. En outre, ils ont conseillé l’équipe d’outiller les leaders religieux sur le concept pour qu’à leur tour ils puissent sensibiliser la population à travers les prêches. Enfin les hôtes de la délégation se sont engagés à accompagner le CRSD NIGER dans l’accomplissement de la mission qu’il s’est assignée.

Par ailleurs, cette série de visites a permis au CRSD NIGER de dresser un tableau de bord de travail dégageant les priorités et les groupes cibles pour la sensibilisation sur la procréation responsable. Ainsi, la prochaine activité de la structure va porter sur des ateliers de sensibilisation des Leaders Religieux sur le thème : « Rôle des Leaders Religieux dans la promotion de la procréation responsable ». A cet effet, un comité est déjà mis en place pour réfléchir sur l’élaboration d’un argumentaire religieux sur l’espacement des naissances afin de faciliter la formation des Leaders Religieux sur le concept.

Dans le cadre de ses activités, le Cadre Religieux pour la Santé et le Développement du Niger (CRSD NIGER) a réalisé en trois (3) langues : le Français, le Haouassa et le Zarma, un message destiné à sensibiliser les populations sur la procréation responsable. Les différentes versions du message ont été montées en studio par la Radio Communautaire de Kiota et diffusées sur les ondes de trente (30) Radios Communautaires, les plus écoutés, des régions de Dosso et de Tillabéry, en vue de toucher un plus grand nombre de personnes de ces localités et surtout les populations rurales qui sont les principaux auditeurs des radios communautaires.    

Cette activité s’est déroulée en trois (3) phases :

- La première phase consistait à tenir une rencontre avec une dizaine d’animateurs de la Radio Communautaire de Kiota pour leur présenter les éléments de recherche du CRSD NIGER sur la procréation responsable et la planification familiale, leur faire l’analyse du contexte du Niger sur ce concept, et aussi leur expliquer que presque un peu partout dans la sous-région, les leaders religieux s’impliquent dans la promotion de la planification familiale sauf au Niger ou cela demeure encore un sujet tabou. De manière plus élucidée, un résumé leur a été fait au cours de cette rencontre, sur le rôle des Leaders Religieux dans la Promotion de la Procréation Responsable : cas du Sénégal dont le CRSD NIGER s’inspire. Cette rencontre animée par le président du CRSD NIGER Cheikh Barham Aboubacar le jeudi 3 juillet 2024, avait pour but d’édifier et d’outiller les animateurs, pour les permettre d’élaborer un bon message de sensibilisation tenant compte de tous les aspects de la procréation responsable.

- La deuxième phase consistait à monter le message en français, qui après validation a été traduit dans deux grandes langues locales du pays, le Haoussa et le Zarma. - Et la troisième phase consistait à partager les affiches et les messages à la trentaine de radios communautaires, à assurer le suivi de leurs diffusions et à exhorter l’ensemble des animateurs à poursuivre cette sensibilisation sur la procréation responsable lors de leurs temps d’antenne avec les auditeurs.

Cette initiative du CRSD NIGER a pour objectifs de :  Informer et sensibiliser les leaders religieux et d’opinion sur la conformité de la procréation responsable aux textes religieux ; Faire de la question de la santé familiale et reproductive un sujet non tabou en amenant les populations à avoir un regard positif envers la programmation et la planification de la natalité ; Faire accepter le sujet du planning familial comme un problème de santé familiale ; Informer et sensibiliser les auditeurs de trente (30) radios communautaires sur la procréation responsable notamment sa conformité aux textes religieux ; Sensibiliser les communautés rurales sur l’importance de la procréation responsable pour la santé et le bien-être familial ; Amener le monde rural à se familiariser au sujet de la procréation responsable comme un sujet ordinaire, sans tabou.

Aussi, l’organisation de cette importante émission radiophonique a permis d’édifier une quarantaine de journalistes sur la conformité de la Planification Familiale aux textes religieux.  A leur tour ces journalistes vont toucher des milliers d’auditeurs par cette sensibilisation sur la Procréation Responsable.

Rappelons que le Cadre Religieux pour la Santé et le Développement du Niger est une Association inter religieuse fondée en 2024 pour contribuer à la promotion du bien-être des familles nigériennes. Ainsi, le CRSD s’organise à travailler en parfaite collaboration avec le Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales en vue de contribuer fortement à une baisse du taux de mortalité infantile et maternelle au Niger. Cette Association inter religieuse se veut également une structure de référence et de perfection au Niger et en Afrique pour l’éradication de la pauvreté et l’établissement du bien-être de l’individu et de la famille à travers l’amélioration de la santé et l’éducation universelle.

Niamey abrite du 17 au 18 septembre 2024, un atelier de validation de l’Avant-projet du Programme National de Renforcement de l’Engagement Communautaire et Citoyen (PNRECC). Cette rencontre vise à échanger sur le contenu de l’Avant-projet du PNRECC en vue de la validation officielle du document. Le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Contrôleur Général de Police Ayouba Abdourahamane, a présidé la cérémonie de l’ouverture des travaux de l’atelier en présence du Secrétaire Général du Gouvernorat de Niamey, du Représentant adjoint en charge des opérations au Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), des Représentants du Système des Nations Unies, des responsables d’Organisation de la Société Civile, des Chefs coutumiers et de plusieurs autres personnalités.  

Dans son mot de bienvenue, le Secrétaire Général du Gouvernorat de Niamey, M. Guimbé Koché Ragiou, a souligné que l’élaboration d’un Programme pour promouvoir l’engagement communautaire et citoyen est une démarche novatrice dans ce contexte de combat pour la souveraineté et la dignité du Niger engagé par le peuple sous l’impulsion des plus hautes autorités du pays.

Pour sa part, le Représentant adjoint en charge des opérations UNICEF, Dr Gabriel Buh Kang, a indiqué que cet évènement important reflète la volonté du Gouvernement de favoriser l’éclosion d’un citoyen modèle participant activement au développement de son pays et s’impliquant dans la résolution effective de ses propres problèmes et ceux de sa communauté. Il a également rappelé que cet atelier est l’aboutissement d’un long processus participatif et inclusif qui a commencé depuis 2018. Aussi, pour Dr Gabriel Buh Kang, le PNRECC est en cohérence avec les choix opérés par le Gouvernement du Niger en vue d’orienter le pays vers un développement endogène basé sur la promotion de la participation communautaire et citoyenne entre autres, à travers le Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie (PRSP). « Je réitère la disponibilité constante et le soutien indéfectible de l’UNICEF à accompagner, avec les Agences sœurs du Système des Nations Unies, la mise en œuvre du PRSP en général et du futur Programme d’Engagement Communautaire et Citoyen (PNRECC) car investir dans un engagement communautaire de qualité qui se nourrit des capacités endogènes est pour nous un gage de l’appropriation et de la pérennisation des interventions pour l’ensemble des populations mais surtout pour la réalisation des droits de chaque enfant au Niger », a-t-il affirmé.

Dans l’allocution qu’il a consacrée à l’ouverture des travaux, le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur a estimé que la présente rencontre marque un tournant décisif dans un Niger où tous les citoyens et les communautés sont pleinement engagés à prendre leur destin en main, dans un sursaut patriotique. « Cet atelier regroupe des personnalités extrêmement averties sur le sujet qui va nous concerner deux jours durant à travers un débat productif », a rassuré le Contrôleur Général de Police, Ayouba Abdourahamane. Ainsi, il a espéré qu’au cours de cette rencontre, les participants, « expérimentés et connaissant le sujet, pourront débattre de façon ouverte sur ce document de référence, fédérateur et consensuel en matière d’engagement communautaire et citoyen ». Il a enfin adressé ses remerciements aux fidèles partenaires du Niger en général et à l’UNICEF en particulier pour les appuis techniques et financiers qu’ils apportent tout le long du processus d’élaboration de cet important Programme.

Notons que l’élaboration de l’Avant-projet du Programme National de Renforcement de l’Engagement Communautaire et Citoyen a été piloté par le Ministère de l’Aménagement du territoire et du Développement communautaire actuellement fusionné au Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, dans le cadre de l’accompagnement des acteurs locaux dans la conduite du développement économique. Aussi, le PNRECC contribuera conséquemment à alimenter les concertations nationales inclusives prévues dans le Programme de transition en cours dans le pays. Et à l’horizon 2035, ce Programme vise à faire du Niger un espace de diversité culturelle, de paix, de solidarité, où tous les citoyens et les communautés sont pleinement engagés à prendre leur destin en main, dans un sursaut patriotique pour que l’engagement communautaire et citoyen soit une réalité tangible.

Boubacar Hamani LONTO

‘’Permettez-moi, avant de répondre à cette question, de rendre un hommage mérité aux Forces de Défense et de Sécurité… et à l’ensemble des victimes du terrorisme, sans oublier, bien sûr, les familles qui supportent le fardeau et les blessés qui sont actuellement dans les centres hospitaliers.’’ C’est par cet hommage à nos FDS que le Président de la Transition, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, a débuté ses entretiens en français, Haoussa et Djerma avec nos confrères de la Radio et Télévision Nationale (RTN). Cet hommage, tout comme la libération des otages de Boni, prouve à suffisance l’intérêt qu’accorde le Chef de l’Etat, Chef suprême des Armées à nos Forces de Défense et de Sécurité.

En effet, il est connu de tout le monde que des soldats nigériens, après des luttes âpres avec les terroristes, ont été faits prisonniers. Ce le cas notamment des six (6) soldats détenus par des terroristes dans la zone de Torodi, précisément à Boni et le Préfet de Bilma avec ses compagnons de fortune aux confins de la frontière nigéro-libyenne. Si le Préfet de Bilma et ses compagnons sont toujours entre les mains des terroristes, les otages de Boni sont, eux, libres. Cette opération de libération menée en toute discrétion par des nigériens sans une intervention extérieure est la preuve qu’il y a des compatriotes qui peuvent, dans la discrétion, aider l’Etat à solutionner beaucoup de ses problèmes. En effet, si d’habitude les négociations sont certes menées avec la DGSE, le plus souvent, ce sont des intermédiaires extérieurs qui négocient à coup de millions ces genres d’opérations. Aux dire du Premier Ministre, « ce sont des compatriotes désintéressés qui ont utilisé leurs relations pour aboutir au résultat qu’on connait, c’est-à-dire la libération de six (6) de nos vaillants soldats faits prisonniers lors de la lâche et barbare attaque de Boni ».

Tradam    

Pour l’année 2024, 1.254.000 enfants sont attendus au Niger. Et, dès sa naissance, l’enfant a droit à une identité juridique matérialisée par un acte de naissance qui lui permettra de jouir de ses autres droits. Ce document est également essentiel pour garantir à l’enfant une protection tout au long de la vie. Dans la Commune rurale de Fabidji, région de Dosso, pour le premier semestre de l’année 2024, 652 naissances ont été enregistrés au Centre principal l’Etat-civil dans les délais prévus par la loi et les 652 actes correspondants ont été délivrés. En 2023, le Centre a enregistré 2167 naissances dans les délais et a délivré leurs actes, selon le Chef service Etat-civil de Fabidji, M. Soufiane Boubacar.

Le responsable communal de l’Etat-civil a renseigné que la Commune rurale de Fabidji compte 31 Villages administratifs dont 29 érigés en Centres de déclaration de faits d’Etat-civil. Les deux (2) autres localités, Torombi Djofo et Fandoga, qui sont récemment devenues des villages administratifs ne sont pas encore érigées en Centres de déclaration de faits d’Etat-civil. « Si un fait d’Etat-civil, naissance, mariage ou décès, intervient dans un des villages qui sont également des Centres de déclaration, les concernés peuvent le déclarer au niveau du chef de village ou au centre de santé. Chaque centre de déclaration dispose d’un agent préposé aux écritures chargé d’enregistrer la déclaration dans le délai imparti », a-t-il annoncé.

Selon la loi N°2019-29 du 1ier Juillet 2019 portant régime de l’Etat-civil au Niger, dans tous les Centres de déclaration de l’Etat-civil, les déclarations des faits de l’Etat-civil sont faites dans un délai de 60 jours à compter de la date de survenance du fait, à l’exception des constats de répudiation qui sont déclarés après le délai de viduité de 90 jours. Ainsi, « il y a deux catégories de déclaration : les déclarations effectuées dans les délais réglementaires et les déclarations hors délais », a indiqué M. Soufiane Boubacar, tout en soulignant que la déclaration est gratuite.

D’après les explications fournies par le Chef service Etat-civil de Fabidji, pour ce qui est de la déclaration dans le délai d’un fait d’Etat-civil, après l’enregistrement, le Chef du village signe la déclaration qui sera ensuite transmise au niveau du Centre principale d’Etat-civil se trouvant à la mairie, au chef-lieu de la commune. Lorsque la déclaration parvient au Centre principal, elle est transcrite sur le registre d’Etat-civil en cours, ladite transcription sera soumise à la signature de l’Officier d’Etat-civil, en l’occurrence le Maire ou l’Administrateur délégué. Après la signature de l’Officier d’Etat-civil, le document sera numéroté, détaché du registre pour être ensuite transmis au centre de déclaration d’origine où il sera enfin remis au bénéficiaire.

« Pour toute naissance qui n’a pas fait l’objet d’une déclaration dans le délai, il faut un jugement déclaratif de naissance. Pour cela, l’intéressé aura besoin d’un bulletin individuel de recensement délivré à la Mairie au niveau du service d’Etat-civil. Ce bulletin sera déposé à la Justice, accompagné d’une demande manuscrite, pour le jugement supplétif d’acte de naissance », a également souligné M. Soufiane Boubacar.

Par ailleurs, le responsable de l’Etat-civil communal a relevé quelques difficultés liées à la disponibilité des préposés aux écritures, aux moyens de déplacement pour faire le suivi adéquat des centres de déclaration ainsi que la prise de conscience de l’utilité des actes d’Etat-civil, entre autres. Ces facteurs impactent inévitablement le rendement du service de l’Etat-civil dans la commune. En effet, « pour exécuter la tâche de préposé aux écritures, il faut nécessairement savoir lire et bien écrire. Dans les villages éloignés de la Commune, ce n’est pas toujours facile de trouver quelqu’un qui remplit ces critères », a expliqué M. Soufiane Boubacar. « De même, après avoir été formés par la Direction départementale de l’Etat-civil, les préposés aux écritures, après un ou deux ans d’exercice, abandonnent le travail pour partir en exode », a-t-il ajouté. Concernant les moyens de déplacement pour faire le suivi des Centres de déclaration, il a avancé que depuis 2013, l’Etat, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) les a dotés de motos de marque ‘’DT’’, après toutes ces années, ces motos ne sont plus opérationnelles. Aussi, « dans les villages nomades dont les habitants s’éloignent souvent pour une certaine période, il y a des naissances qui interviennent à domicile et qu’on ne vient pas déclarer dans un Centre, elles échappent ainsi aux préposés aux écritures », a poursuivi M. Soufiane Boubacar.

De même, les populations de la commune ne sont pas assez sensibilisées sur la nécessité des actes d’Etat-civil, surtout en ce qui concerne les actes de mariage et de décès, selon le Chef service Etat-civil de Fabidji. « Pour l’ensemble de la commune, on n’a jamais enregistré dans les délais plus de 50 actes de mariage ou plus de 100 actes de décès par ans, de l’instauration de la décentralisation à aujourd’hui, d’où la nécessité d’une sensibilisation régulière à long terme », a-t-il indiqué. « Même les chefs de village ont besoin de sensibilisation pour être mieux imprégnés de l’importance des documents qu’ils signent », a-t-il poursuivi. Pour Soufiane Boubacar, les préposés à l’écritures ont également besoin de renforcement de capacités pour améliorer la qualité de leur travail. « Des audiences foraines sont aussi nécessaires pour éviter aux populations des va-et-vient entre la Mairie et la Justice », a-t-il conclu.

Rappelons qu’au Niger, le taux d’enregistrement des enfants à la naissance est de 60%. Le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF) et le Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire à travers la Direction Générale de l’Etat-Civil, des Migrations et des Réfugiés (DGEC-MR) ont envisagé de mutualiser les efforts pour atteindre un taux d’enregistrement de 87% des naissances, d’où l’initiative ‘’Hakin Yara’’ , une Campagne nationale d’enregistrement de naissance pour déclarer et enregistrer au moins un (1) million d’enfants à l’Etat-civil et délivrer au moins un (1) million d’actes de naissance des enfants.

Boubacar Hamani LONTO

  

Selon la Convention relative aux Droits des enfants, « l'enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d'acquérir une nationalité … ». Cependant, au Niger, des millions d’enfants demeurent privés de ce droit fondamental. Même à Niamey, la capitale du pays, où l’enregistrement des naissances à l’Etat civil est plus aisé grâce aux différents mécanismes mis en place, certains parents tardent à récupérer les actes de naissance de leurs enfants pour des raisons différentes.

Des parents attendent que le besoin se fasse sentir pour retirer l’acte de naissance de leurs enfants

Pour Ousseini Ibrahim, un revendeur, après l’enregistrement de l’enfant à l’Etat-civil à sa naissance, le retrait de l’acte de naissance n’est pas une urgence. « Pour nous qui ne sommes pas des fonctionnaires de l’Etat, c’est généralement au moment d’inscrire l’enfant à l’école ou lors de son passage aux examens qu’on nous exige son acte de naissance, c’est pourquoi nous ne sommes pas pressés pour le retrait du document », a indiqué le revendeur. « Au moment opportun, on fait le nécessaire pour obtenir l’acte de naissance de l’enfant », a affirmé Ousseini Ibrahim.

De son côté, plus de six mois après, Issa Djibo n’a pas encore retiré l’acte de naissance de sa fille dûment enregistrée à la naissance. « C’est par pure négligence que je tarde à récupérer l’acte de naissance de mon enfant », a laissé entendre Issa Djibo. « L’Organisation pour laquelle nous travaillons s’est récemment cessé ses activités au Niger, avant c’était juste pour la prise en charge au service que je retirais promptement les actes de naissance de mes enfants, maintenant comme l’usage n’est pas immédiat, je n’ai pas encore retiré l’acte de naissance de ma fille née récemment », a-t-il ajouté.

La lenteur administrative, une autre entrave à la délivrance des actes de naissance

Pour certains, c’est plutôt au niveau du service d’Etat-civil que le retrait pose problème. C’est le cas de Koudizé Amadou qui, après plusieurs va-et-vient n’a pas encore obtenu les actes de naissance de ses deux enfants récemment accouchés par ses deux épouses. « A chaque fois que je me présente au niveau du service de l’Etat-civil où je dois retirer les actes de naissance de mes enfants, on me notifie que les documents ne sont pas encore signés, j’ai fait au moins cinq passages là-bas », a indiqué Koudizé Amadou. « Dans ce quartier, nous sommes plusieurs à être dans cette situation », a-t-il témoigné. Pour sa part, Soumana Idrissa qui a également effectué plusieurs passages au service de l’Etat-civil sans parvenir à retirer l’acte de naissance de son enfant, a soutenu qu’il y a des agents qui bloquent sciemment la délivrance des documents au niveau dudit service, espérant avoir de pourboire. « Sinon comment expliquer qu’une simple signature prennent autant de temps ? », s’est-il interrogé. « En tout cas, moi, je préfère dépenser le pourboire dans le carburant pour effectuer les va-et-vient », a-t-il ajouté avec humour.

Quant à Sidikou Soumana, il a pu obtenir l’acte de naissance de son enfant avec moins de difficultés que ses camarades. « J’ai obtenu le document de mon enfant à mon deuxième passage au service de l’Etat-civil. Au premier passage, on m’a dit que l’Agent de l’Etat-civil a voyagé et on m’a indiqué la date de son retour. A la date indiquée, dès mon arrivée, on m’a remis l’acte de naissance », a affirmé Sidikou Soumana.  

Le retrait des actes de naissance, une tâche exclusivement réservée aux hommes ?

Selon Gambi Hassane, ménagère résidente d’un quartier périphérique de Niamey, c’est généralement le père qui se charge du retrait de l’acte de naissance de l’enfant. « Comment peut-on impliquer la femme dans de telles tractations ? », s’est-elle demandée. « J’ai six enfants, parmi eux, seule la fillette de quinze mois n’a pas encore d’acte de naissance, à chaque fois c’est leur père qui part chercher le document, je ne sais même pas quand il le récupère et combien il dépense pour l’obtenir », a-t-elle affirmé en souriant. « Même si la femme et le mari ne sont plus ensemble, c’est à l’homme d’aller chercher l’acte de naissance de son enfant », a ajouté Gambi Hassane. De son côté, Fatchima Inoussa a également soutenu que quelle que soit la circonstance, la femme n’est pas obligée de se présenter personnellement au service de l’Etat-civil pour retirer l’acte de naissance de son enfant. « Mon dernier enfant n’avait même pas deux mois quand son père est décédé. Mais lorsqu’on a eu besoin de son acte de naissance pour la constitution du dossier de Conseil de famille, c’est un de mes petits frères qui était parti retirer le document », a expliqué Fatchima Inoussa. 

Rappelons que la Campagne ‘’Hakin Yara’’ a été officiellement lancée le 28 juin 2024 à Niamey, en vue de susciter dans l’ensemble du pays, une prise de conscience pour une déclaration systématique des faits de l’état-civil dont l’enregistrement des enfants dès à leurs naissances. A travers cette longue campagne en faveur du droit de l’Enfant à l’identité juridique mise en œuvre par le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF) et la Direction Générale de l’Etat-Civil, des Migrations et des Réfugiés (DGEC-MR) du Ministère de l’Intérieur, il s’agit, surtout, de déclarer et enregistrer au moins un million d’enfants à l’Etat-civil et à délivrer au moins un million d’actes de naissance des enfants d’ici fin 2024.

Boubacar Hamani LONTO

L’acte de naissance est le document juridique qui certifie la naissance d'une personnalité juridique, établissant ainsi ses droits et devoirs. Il assure le droit à l'éducation et à la sécurité sociale, entre autres, et protège contre plusieurs formes d’abus. Ce document identifie l’enfant par son nom légal, sert de base pour confirmer son identité et lui permet de profiter pleinement de ses droits.

Ainsi, pour la déclaration des naissances à la maternité, la présence physique des parents suffit pour fournir les informations nécessaires à l'établissement du certificat déclaratif de naissance. Le père étant souvent absent à cette occasion, la mère doit présenter la pièce d'identité de ce dernier pour garantir la véracité des informations sur le géniteur.

A la Maternité de Talladjé, Niamey Commune IV, deux Sages-femmes travaillent de concert, l’une assiste l’accouchement et l’autre enregistre la naissance sur le registre d’accouchement. Après, elles transmettent l’enregistrement de la naissance à la Directrice qui, à son tour, oriente la mère du nouveau né à l’Etat-civil pour y déclarer la naissance. Selon Mme Aïssa Bankoula, Sage-Femme à la maternité de Talladjé, l’enregistrement à l’état civil est gratuit. « L’agent de l’Etat-civil est surplace de 8 heures à 13 heures, du lundi au vendredi. Les accouchements intervenus pendant ces moments sont immédiatement enregistrés », a renseigné la Sage-femme. « Pour le mois de juin, la maternité de Talladjé a enregistré 139 accouchements dont 121 assistés et 18 à domicile. Ceux qui accouchent à domicile viennent à la maternité après pour le suivi. Nous les enregistrons et les orientons ensuite à l’Etat-civil », a-t-elle indiqué.

Selon Mme Aïssa Bankoula, au niveau de la maternité, l’enregistrement se fait généralement à la Consultation Prénatale (CPN), mais il y a parfois des cas où il manque des renseignements sur le père. « Dans de tels cas, on demande à la femme d’apporter la carte nationale d’identité, le Passeport ou le Permis de conduire de son mari. C’est avec l’une de ces différentes pièces qu’on remplit la partie réservée à l’identité du père. Plus souvent, la femme ne manquerait pas d’apporter l’une des pièces d’identité précitées », a-t-elle expliqué. « Pour ce qui est de la déclaration de la naissance à l’Etat civil, on demande le nom du nouveau-né. Dans le cas où les parent n’ont pas encore décidé du nom de l’enfant, ils rentrent à la maison et revenir pour la déclaration après lui avoir choisi un nom », a-t-elle poursuivi. « Ici, il n’y a pas de réticence à déclarer son enfant à l’Etat civile, aujourd’hui, tout le monde comprend l’utilité de l’acte de naissance », a ajouté Mme Aïssa Bankoula.

 

A la maternité Yantala, Mme Dogo Maimouna Seydou a accompagné une femme dont la grossesse était à terme, vers 4 heures du matin. Après quelques instants de travail d’assistance, la femme a accouché d’un garçon. « C’est la sage-femme elle-même qui nous a dit de déclarer l’enfant à l’Etat-civil avant de rentrer à la maison », a affirmé Mme Dogo Maimouna Seydou. « Aux environs de 8 heures, à l’arrivée de l’Agent de l’Etat-civil, la Sage-femme a fait passer toutes les déclarations de naissance en instance », a-t-elle témoigné.

L'absence de l’acte de naissance peut entraîner des complications au moment de l'inscription de l'enfant à l'école ou lors de l'établissement d'une pièce d'identité, entre autres. En effet, une copie de l’acte de naissance est exigée pour confirmer l’âge et l’identité de l’enfant pour son inscription à l’école ainsi que lors de diverses démarches administratives, notamment le mariage civil, l’établissement d’un certificat de nationalité, d’une carte nationale d’identité, d'un passeport etc… Il s’agit d’un document très important dans la vie dont il faut nécessairement doter l’enfant dès sa naissance.

Boubacar Hamani LONTO       

Début Aout 2024, un dimanche aux environs de 15 heures à l’Autogare de Wadata à Niamey, Issa Hinsa Adamou, un homme d’une trentaine d’années, était adossé au minibus à bord duquel il s’apprêtait à quitter la capitale pour Konni. Il était visiblement préoccupé. « Ce n’est vraiment pas facile d’emprunter la route sans pièce d’identité, à chaque poste de police on te ferait descendre du véhicule et tu es obligé de payer quelque chose pour continuer le voyage », a confié Issa Hinsa Adamou, sur un ton plaintif. « On te fait une contravention de 1.500 FCFA valable un seul jour. Ainsi, si tu as payé la contravention en allant, tu risques d’en payer une autre au retour. A défaut de payer la contravention, tu paies au moins 500 FCFA, mais avec le risque de continuer à payer à chaque poste de police », a-t-il expliqué. « Si on n’a pas assez d’argent, c’est un autre problème ! », s’est exclamé le voyageur, en connaissance de cause.

En effet, Issa Hinsa Adamou a ensuite confié qu’il ya une dizaine de mois, il avait vécu l’amère expérience de voyager sans carte d’identité, et avec les poches vides, lorsqu’il se rendait à son village, vers l’Est du pays. Il y avait une urgence, son voyage a été improvisé. « La date de validité de ma carte d’identité était expirée d’environ trois mois, je ne l’avais pas renouvelée, j’attendais l’approche de mon retour à la maison pour prendre une nouvelle pièce d’identité lorsque le voyage m’a surpris et malheureusement, je n’avais pas assez d’argent sur moi », a rapporté Issa Hinsa Adamou. « Ce jour-là, au niveau de presque tous les postes de contrôle, l’agent de police me fit descendre du véhicule. Comme je n’avais pas de quoi payer pour l’infraction, j’étais obligé de les supplier pour qu’ils me laissent partir, notre conducteur avait dû intervenir souvent pour que les policiers acceptent de me libérer », a-t-il poursuivi. « Dès que je reviens reprendre ma place dans le véhicule, les passagers braquent leurs regards réprobateurs sur moi et cela me gênait fortement, j’en avais honte, j’en avais très honte. Moi-même, j’étais conscient que je leur faisais perdre du temps », a-t-il ajouté. « Quant au conducteur, un moment il avait carrément avoué que s’il savait, il ne me prendrait pas dans ces conditions, car je ralenti le voyage à passant du temps à négocier les policiers », a amèrement laissé entendre le voyageur.

Cette fois-ci, Issa Hinsa Adamou a l’intention de se rendre jusqu’à Konni sans carte nationale d’identité, il s’inquiète déjà de l’inévitable contrôle d’identité au niveau de la sortie de Niamey. Il y a aussi les postes de police de Margou, Séty et Dosso, Doutchi et Konni où on s’intéresse également à l’identité des passagers, selon Issa Hinsa Adamou.

Pour ce qui dans leurs voyages franchissent les frontières du pays sans les pièces d’identité requis, les tracas deviennent beaucoup plus compliqués. Selon Karimou Saley, un voyageur rencontré dans une compagnie de transport de la place, et qui avait l’habitude d’aller en exode à Cotonou au Bénin et à Lomé au Togo, lorsque la frontière entre le Niger et le Bénin était ouverte, en dehors des contrôles qu’on subit à l’intérieur de notre pays, il y a d’autres plus rigoureux au niveau des deux postes frontaliers. « Pour franchir la frontière d’un autre pays que le sien, la simple carte d’identité ne suffirait pas, il faut également un passeport, sinon on risque d’être racketté à volonté au niveau des postes frontaliers », a affirmé Karimou Saley. J’ai l’habitude de payer pour cela aux postes juxtaposés de Malanville et à Hilakondji à la frontière entre le Bénin et le Togo.

De son côté, Moctar Moussa a souligné la rigueur qui caractérise les agents burkinabé en matière de contrôle d’identité des voyageurs. « De la frontière entre le Niger et le Burkina Faso à celle qui sépare ce pays et la Côte d’Ivoire, le voyage serait sans doute amer pour celui qui n’a pas les pièces d’identité exigés », a-t-il averti. « D’ailleurs au Burkina Faso, quand un agent de police te dit de payer une amende pour manque de pièce d’identité, c’est irréversible. Lorsqu’on se hasarde à demander une réduction, la somme initialement prévue serait doublée et on est obligé de la payer », a souligné Moctar Moussa. « Pour ce qui est de l’intérieur de la Cote d’Ivoire, n’en parlons même pas ; de Oungolodougou (ndlr : localité ivoirienne située à une trentaine de kilomètres de la frontière burkinabé) à Abidjan, il y a tellement de postes de contrôle de voyageurs que je n’ai jamais réussi à les compter », a-t-il indiquer.

Pour Ali Hassane, il n’est pas question de se rendre où que ce soit sans pièce d’identité. « Avant même de quitter ma maison, je vérifie si j’ai mes pièces d’identité sur moi, parce moi je trouve humiliant de se faire descendre d’un véhicule pour manque de carte nationale d’identité, même si on a de quoi faire face aux raquettes que cela entraine. « Par ailleurs, la carte nationale d’identité est obligatoire pour le citoyen à partir de 18 ans, donc ne pas en avoir à mon âge, c’est manquer à un devoir civique », a-t-il conclu.

Notons que l’acte de naissance est un document indispensable non seulement à l’obtention des autres actes d’Etat-civil, mais aussi du certificat de nationalité, de la carte nationale d’identité et du passeport, entre autres. Ces différents documents reprennent l’identification mentionnée sur l’acte de naissance de l’acquéreur, d’où la nécessité de se procurer cette pièce fondamentale d’Etat-cil à temps.

Boubacar Hamani LONTO      

 

La Ministre de l’Éducation nationale, de l'Alphabétisation, de l'Enseignement professionnel et de la Promotion des langues nationales, Dr Elizabeth SHERIF, a présidé, le samedi 20 juillet 2024 à Niamey, la cérémonie de consécration des filles lauréates des sessions 2024 du BEPC et du BAC du Programme « Illimin Mata (intelligence/savoir des femmes) ». Le Programme « Illimin Mata » est une initiative innovante basée sur une méthode intensive de soutien utilisant les TIC, visant à offrir une seconde chance aux élèves filles de niveaux troisième et terminale pour décrocher leurs diplômes et continuer leurs études. Cette année, sur les 40 candidates qui ont bénéficié de ce programme, 27 ont réussi leur Brevet de fin d’études du premier cycle (BEPC), soit un taux de 67,5%. Ainsi, il s’est agi de célébrer ces lauréates et de primer les meilleures, au cours de cet évènement.

La cérémonie s’est déroulée en présence de l’Ambassadrice du Royaume-Uni au Niger, de la Directrice Pays de l’USAID, de la Représentante de l'UNICEF au Niger, du Président du Conseil d'Administration de la Fondation PetitPouss, du Président de Second Wave Education Foundation et des Représentants des Organisations de la société civile actives dans le domaine de l’Education.

Dans son mot de bienvenue, le Secrétaire général de la Fondation PetitPouss Niger, M. Moussa Mossi Mounkaila, a rappelé que depuis trois ans, la Fondation contribue à la continuité éducative à travers quatre (4) volets d'interventions à savoir l'éducation numérique, l'éducation de la jeune fille, l'éducation des personnes handicapées et l'éducation non formelle. Il a également indiqué qu’avec l'appui de la Fondation « Second Wave Education Foundation », PetitPouss s'est dotée d'une grande plateforme éducative et numérique composée de plus de 1.500 leçons et des milliers d'exercices en conformité avec le programme d'enseignement au Niger. « Cela a permis d’enregistrer des résultats probants, notamment avec le succès au BEPC et au BAC des filles qui ont bénéficié du programme », a souligné M. Moussa Mossi Mounkaila.

De son côté, la Représentante de l’UNICEF au Niger, Madame Djanabou MAHONDE, a affirmé que le Fonds onusien a fait de la question des enfants en dehors du milieu scolaire et non scolarisés une priorité, s’inscrivant ainsi dans les ambitions du gouvernement. « Avec des millions de filles et de garçons en dehors de l’école, nous n’avons pas d’autres choix que d’être ambitieux et de travailler ensemble pour soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de modèles innovants, adaptés et à hauts impacts pour un passage à l’échelle, offrant ainsi à tous ces jeunes et adolescentes, de nouvelles opportunités, une deuxième chance de pouvoir jouir pleinement de leur potentiel et contribuer ainsi au développement du pays », a annoncé la Représentante de l’UNICEF au Niger. Aussi, Madame Djanabou MAHONDE a rassuré que l’UNICEF reste particulièrement engagée à poursuivre et à renforcer son investissement en faveur du développement des adolescents et des jeunes nigériens, et plus particulièrement des initiatives conçues avec, par et pour les adolescents et jeunes.

Pour la Directrice de l’USAID au Niger, Mme Maria Elena Barron, les lauréates ont fait preuve d'une grande détermination au cours de ce programme d'apprentissage intensif, qui leur a donné une seconde chance d'obtenir leur BEPC ou leur baccalauréat. « Vous pouvez être fières de vos succès et de l'impact que cette formation aura sur vous, votre communauté et le pays dans son ensemble », a-t-elle déclaré aux lauréates.

Quant à l’Ambassadeur du Royaume-Uni au Niger, Mme Catherine Inglehearn, elle a félicité les lauréates et encouragé celles qui n'ont pas pu passer l'examen à ne pas perdre espoir. « Continuez à travailler dur et à croire en vous-mêmes, car l'éducation est la clé pour atteindre votre plein potentiel », a-t-elle prodigué. Selon Mme Catherine Inglehearn, pour le Royaume-Uni la participation des femmes dans tous les domaines est essentielle pour une société inclusive et juste, et pour contribuer au développement et à la stabilité d'un pays. Elle a, ensuite, réitéré l’engagement du Royaume-Uni à soutenir le Niger à améliorer l'accès à l'éducation pour tous et particulièrement pour les filles.

Pour sa part, dans l’allocution qu’elle a consacrée à cette cérémonie, la Ministre de l’Education Nationale a annoncé que l’initiative « Illimin Mata » est conforme à la dynamique actuelle et à l'engagement des plus hautes Autorités à faire en sorte que le droit à l'éducation ne soit plus un vain mot dans notre pays, mais une évidence visible à travers le nombre d'enfants à qui le droit à l'éducation est garanti. « Vous avez fourni beaucoup d'efforts pour franchir beaucoup d’obstacles et parce que la vie est ainsi faite de hauts et de bas, vous aurez à relever d’autres défis », a averti la Ministre de l’Education Nationale. A cet effet, elle a exhorté les lauréates à se prémunir du même courage pour aller de l’avant à chaque fois et en tant que femmes, à ne pas oublier d'inscrire leur réussite dans le registre de nos valeurs sociales.

Notons que grâce à ce projet pilote financé par l’Ambassade du Royaume-Uni au Niger, l’USAID et l’UNICEF, 80 jeunes filles issues de milieux défavorisés ont eu la chance de reprendre leurs études et de se préparer aux examens du BEPC et du Bac. Un suivi personnalisé et l'utilisation de la plateforme numérique d'apprentissage PetitPouss, ont permis à plus de la moitié de ces candidates de réussir aux 2 examens. A la rentrée prochaine des programmes d'éducation de seconde chance, plus de 41.000 filles et garçons bénéficieront de Cette initiative.

 

Boubacar Hamani LONTO

Le Secrétaire Générale Adjoint du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire, le Commissaire Général Hors classe Ayouba Abdourahamane, représentant le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, a officiellement lancé la Campagne nationale d’enregistrement de naissances dénommée ‘’Hakin Yara’’, le vendredi 28 juin 2024 à Niamey. Cette Campagne en faveur du droit de l’Enfant à l’identité juridique est mise en œuvre par le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF) et la Direction Générale de l’Etat-Civil, des Migrations et des Réfugiés (DGEC-MR) du Ministère de l’Intérieur. Elle vise, entre autres, à déclarer et enregistrer au moins un million d’enfants à l’Etat-civil et à délivrer au moins un million d’actes de naissance des enfants d’ici fin 2024. La Campagne Hakin Yara est également destinée à susciter une prise de conscience pour une déclaration systématique des faits de l’état-civil dont l’enregistrement des enfants dès à leurs naissances.

La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence du représentant du Gouverneur de la région de Niamey, de la Représentante résidente de l’UNICEF au Niger, du Chef de coopération de l’Union Européenne au Niger, des représentants du Corps diplomatique, des représentants des Organisations de la société civile, des chefs coutumiers, des leaders religieux et plusieurs autres personnalités. Selon la Représentante résidente de l’UNICEF au Niger, Mme Djanabou Mahondé EGHBAL, le lancement de cette campagne constitue la dernière étape d’un projet pluriannuel qui a permis de réaliser un processus significatif en matière d’enregistrement civil.

Lors de cette cérémonie, la Représentante résidente de l’UNICEF s’est d’abord réjouie du progrès réalisé au Niger en matière d’enregistrement des enfants à l’état-civil. « Nous le savons tous et toutes, c’est en enregistrant sa naissance que la société reconnait pour la première fois l’existence et l’identité d’un enfant. Le droit d’être reconnu comme une personne par la loi est crucial pour bénéficier d’une protection tout au long de la vie, et constitue une condition préalable à l’exercice de tous les autres droits, tels que l’éducation, les soins de santé, et les opportunités économiques », a souligné Mme Djanabou Mahondé EGHBAL.

Dans le même ordre d’idée, elle a indiqué que l’objectif de son Organisation est d’assister le gouvernement du Niger à réaliser l’enregistrement universel de naissances pour tous les enfants de moins de cinq ans d’ici 2030, conformément aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Mme Djanabou Mahondé EGHBAL a également précisé que l’UNICEF accompagne le lancement de cette campagne nationale à travers la mise en œuvre de l’initiative Hakin Yara pour l’enregistrement des naissances à l’état-civil pour contribuer à l’enregistrement des enfants dans les délais et la délivrance d’au moins un million d’actes de naissance des enfants d’ici fin 2024.

« L’UNICEF continuera à se concentrer sur l’enregistrement des naissances pour tous les enfants de moins d’un an, afin d’accompagner le Niger à atteindre les Objectifs de Développement Durable des Nations-Unies », a-t-elle rassuré, avant de réitérer l’engagement de l’UNICEF et son engagement personnel à accompagner le Gouvernement pour la promotion et la protection des droits des enfants au Niger, dans un contexte de programmation où les ressources financières se font de plus en plus rares.   

     

Pour sa part, le Chef de Coopération de l’Union Européenne au Niger, M. Geza Strammer, a relevé que la campagne nationale d’enregistrement des naissances pour un million d’enfants en 2024, est une initiative qui s’inscrit dans l’appui de l’Union Européenne à la population du Niger. Il a ajouté que l’Union Européenne travaille avec l’UNICEF pour un meilleur système d’état-civil répondant aux multiples exigences du moment, notamment en matière des droits humains, de sécurité et de protection des données à caractère personnel. « La campagne nationale d’enregistrement des naissances pour un million d’enfants, objet de la présente cérémonie, permettra aux enfants nigériens qui naitront cette année de jouir de l’un de leurs premiers droits, de leur enregistrement à la naissance qui garantirait les conditions de la jouissance de leurs autres droits en tant que citoyens », a annoncé M. Geza Strammer.

Dans le discours qu’il a consacré au lancement de la Campagne, le Secrétaire Générale Adjoint du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire, le Commissaire Général Hors classe Ayouba Abdourahamane, a affirmé sa satisfaction par rapport à la manière dont est organisée l’initiative Hakin Yara avec l’objectif d’enregistrement d’un million d’enfants de moins d’un an sur toute l’étendue du territoire nationale. « C’est un truisme que de parler de l’importance que présente l’enregistrement des faits d’état-civil pour un Etat moderne », a-t-il souligné. A cet effet, il a évoqué les grandes réformes opérées par le Niger pour prendre en compte toutes les préoccupations du moment, notamment les questions de bonne gouvernance, de sécurité, de démocratie, de développement  et de la libre circulation des personnes et de leurs biens, conformément à l’engagement des plus hautes autorités de la transition au première rang desquelles Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat ».

Ainsi, selon le Commissaire Général Hors classe Ayouba Abdourahamane, pour permettre aux populations d’enregistrer leurs faits d’état-civil, le délai d’enregistrement des différents faits d’état-civil à savoir les naissances, les mariages, les décès, les divorces et répudiations sont désormais fixés à 60 jours, quelque soit le centre de déclaration ou la nature de l’évènement. Dans le même ordre d’idée, il a ajouté que toutes les formations sanitaires publiques et privées sont des centres de déclaration et cette nouvelle loi a rendu possible l’érection de tous les villages, quartiers et tribus en centres de déclaration pour rapprocher suffisamment les centres d’état-civil des populations.

Par ailleurs, « dans ce nouveau contexte de conquête de la souveraineté nationale, l’état-civil a un rôle primordial à jouer dans l’identification des citoyens, seul gage pour la jouissance de leurs droits et la production de statistiques fiables nécessaires pour la planification de développement à tous les niveaux », a souligné le Secrétaire Générale Adjoint du Ministère de l’Intérieur.

Notons que pour l’année 2024, 1.254.000 enfants sont attendus au Niger, ainsi l’UNICEF et la DGEC-MR envisagent de mutualiser les efforts pour atteindre un taux d’enregistrement de 87% des naissances. Et, afin de réaliser des actions spécifiques de mobilisation sociale pour un changement de comportement, des zones d’intervention ont été ciblées, précisément 20 communes réparties dans les régions de Dosso, Maradi, Tahoua et Zinder. Il y aura aussi la diffusion des messages sur les radios communautaires, les télévisions et autres médias, l’organisation de campagnes digitales avec des influenceurs des réseaux sociaux, l’organisation de foras de discussions interpersonnelles dans les villages et au niveau des communes, ainsi que le suivi de la déclaration et de l’enregistrement des naissances intervenus dans les centres de santé, entre autres. Des Organisations de la société civile seront également mis à contribution pour toucher les populations dans les villages des communes cibles à travers plusieurs actions d’accompagnements, notamment l’enregistrement mobile des enfants nés dans les villages et la transcription des déclarations, ainsi que l’organisation des audiences foraines au profits des enfants non déclarés à l’Etat-civil dans une certaine proportion.

Boubacar Hamani LONTO

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Le matinal 2 décembre 2022

Le Matinal

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