Le caporal suppléant Sanna Fadera a été arrêté, ainsi que trois autres officiers - de la marine, du bataillon de la garde présidentielle et de la police militaire, selon un communiqué du gouverne- ment. Un officier militaire à la retraite a déclaré qu'il doutait que le complot soit sérieux, car tous les officiers étaient subalternes. Les troupes loyalistes étaient toujours à la recherche de trois complices présumés.
La Gambie est un pays largement stable en Afrique de l'Ouest qui est populaire auprès des vacanciers en raison de ses plages et de sa faune. La vie a continué nor- malement dans la capitale, Banjul, depuis que le gou- vernement a déclaré mer- credi qu'il avait déjoué un complot de coup d'État la veille.
Aucun coup de feu n'a été entendu et rien n'indique que des forces loyalistes aient été déployées pour sécuriser des sites stratégiques. Le com- muniqué du gouvernement indique cependant que les réservistes militaires sont mis en attente.
Réactions
Le Président Macky Sall, président en exercice de l'U- nion africaine a condamné la tentaive de coup d'état. L'organisme régional ouest- africain, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a aussi condamné la tenta- tive de coup d'État et a déclaré qu'il « soutenait fer- mement » le gouvernement du président Adama Barrow et affirme rejetter tout changement anticonstitu- tionnel de gouvernement dans un État membre.
Qui sont les soldats mis aux arrêts ?
Le gouvernement a publié hier les noms de sept soldats soupçonnés d'être à l'origine du coup d'État manqué con- tre le gouvernement du président Adama Barrow et a demandé à la population de ne pas paniquer, affirmant qu'il avait le "contrôle total" de la situation. Dans un com- muniqué, le porte-parole du gouvernement, Ebrima Sankareh, a affirmé qu'à la suite d'une opération mili- taire "rapide", quatre soldats liés au coup d'État du 20 décembre ont été arrêtés. "Les personnes arrêtées sont : Le caporal Sanna Fadera de
la marine gambienne, chef présumé du complot; le ca- poral Mbarra Touray du 1er bataillon d'infanterie, caserne de Yundum; le ca- poral Ebrahima Sanno de la police militaire, actuellement en congé d'études, et le ser- gent Gibril Darboe de la ma- rine gambienne", a révélé Sankareh. "
Pendant ce temps, les sol- dats présumés impliqués dans le complot, qui sont poursuivis ou en fuite, sont : Le caporal Njie B du State Guards Battalion, l'adjudant de classe 2 Jadama de la Gambia Navy et un certain Badjie de la Gambia Navy
Les prénoms de Jadama et Badjie n'ont pas encore été établis."
Un président sur le qui-vive Le président Barrow a été réélu en décembre 2021 après avoir battu le dirigeant de longue date Yahya Jam- meh en 2016. Jammeh, qui vit en exil en Guinée équatoriale depuis 2017, a déclaré à plusieurs reprises qu'il prévoyait de revenir dans le pays et de "gouverner à nou- veau en douceur". Lorsque des informations faisant état d'une tentative de coup d'É- tat ont fait surface pour la première fois mardi, l'armée l'a démentie, affirmant qu'elle n'avait effectué qu'un "exer- cice militaire".
M. Barrow a battu le prési- dent de longue date Yahya Jammeh lors d'une victoire électorale choc en décem- bre 2016.
M. Jammeh a été contraint à l'exil en Guinée équatoriale, bien qu'il reste une person- nalité influente en Gambie, l'un des plus petits pays d'Afrique. De nombreux of- ficiers supérieurs ont quitté l'armée après l'entrée en fonction de M. Barrow. Il s'est méfié de l'armée, les troupes du Sénégal voisin étant chargées de sa sécurité per- sonnelle, tandis que le princi- pal aéroport international et le port maritime sont gardés respectivement par des troupes du Nigéria et du Ghana.
Cela l'a rendu impopulaire auprès de nombreux Gambi- ens, qui estiment qu'il a sapé la souveraineté du pays en s'appuyant sur des forces étrangères. M. Barrow est également devenu impopu- laire après avoir rompu avec le Parti démocratique uni (UDP), qui l'a propulsé au pouvoir en 2016, et a formé le Parti national du peuple (NPP) pour se présenter aux élections de l'année dernière. Sa popularité a encore chuté lorsqu'il a annoncé qu'il avait formé une alliance avec l'an- cien parti de M. Jammeh, dans ce qui était considéré comme une tentative d'aug- menter ses chances d'obtenir un second mandat.
Source: Le Monde