Les chefs d’état-major des pays de l’organisation ouest-africaine se sont réunis à Bissau lundi. À l’issue de la rencontre, ils ont esquissé deux options possibles pour faire face au terrorisme et aux coups d’État, et mis en exergue certaines difficultés économiques, mais aussi politiques.
Réunis à Bissau lundi 19 décembre, les chefs d’État-major des pays de la Cédéao ont apporté des précisions concernant leur projet de nouvelle force antiterroriste. Deux options ont été exposées.
L’option une est la plus musclée. La nouvelle force antiterroriste régionale aurait des « missions offensives de recherche et de destruction, de protection des populations civiles et de sécurisation » des « infrastructures critiques ». Mais les chefs d'état-major ouest-africains relèvent que cette proposition « comporte des difficultés politiques », à commencer par « son acceptation par le pays hôte » et « la sensibilité des opinions publiques ».
En clair, cette force offensive, dont les prérogatives s'apparenteraient à celle de feu la force française Barkhane au Sahel, risque de ne pas être bienvenue partout, et notamment chez les premiers concernés par la menace terroriste jihadiste. Nul besoin de citer l'exemple du Mali, le communiqué de la Cédéao l'évite d'ailleurs soigneusement. Il ajoute toutefois que cette option présente également « d'importantes contraintes financières » et que « son efficacité à long terme n'est pas garantie ».
La seconde est bien moins ambitieuse, puisqu’elle se limiterait à des « missions d'appui et de soutien », à savoir renseignement, appui aérien, logistique, conseils, formation…
Le Mali, le Burkina et la Guinée, absents
Outre la lutte antiterroriste, le mandat de la nouvelle force régionale est aussi censé inclure la restauration de l'ordre constitutionnel, en cas de coup d'État. Les chefs d'État-major de la Cédéao notent pudiquement qu'il s'agirait là « d’une intervention complexe » et que « sa mise en œuvre pourrait s'avérer difficile », « notamment lorsque la population et/ou une grande partie des forces armées adhèrent »au coup d'État en question.
Le Mali, le Burkina et la Guinée, sous sanctions de la Cédéao, en raison des coups d'État militaires qui s'y sont produits récemment, n'étaient pas présents lors de cette réunion. Les chefs militaires ouest-africains recommandent qu'ils puissent prendre part aux prochaines discussions « relatives aux questions sécuritaires ».