ECONOMIE

ECONOMIE (13)

A quoi sert l’impôt ? Telle est la question que beaucoup de nos concitoyens se posent. Pour en savoir plus, nous nous sommes adressés au Directeur des Grandes Entreprises à la Direction Générale des Impôts, M. Alzouma DAN INGA. Pour ce professionnel de l’Administration fiscale, l’impôt est un pilier fondamental nécessaire au fonctionnement de toute nation moderne.

En effet, il constitue la principale source de revenus pour l’Etat, permettant d’asseoir son autorité, de financer les dépenses publiques, de contribuer à la régulation de l’économie, procéder à une redistribution sociale et enfin encourager les comportements écologiques. Pour M. DAN INGA, les services d’impôts portent notamment sur l’éducation, la santé, la sécurité, les infrastructures et d’autres porteurs d’offres pour les citoyens.

S’il est largement admis qu’une éducation de qualité est fondamentale pour le développement du capital humain et la croissance économique de notre pays, aux dires du Directeur des Grandes entreprises, les impôts permettent de construire et d’entretenir les écoles, de payer les enseignants et de fournir suffisamment des matériels pédagogiques. Tout comme ils permettent de financer les hôpitaux, les cliniques, les programmes de vaccination et toutes les autres infrastructures pourvoyeuses d’offres de services en matière de santé.

Dans un pays confronté à des problèmes sécuritaires, l’impôt est vital. C’est pourquoi le Directeur des Grandes Entreprises rappelle, en tant que domaine régalien et prioritaire de l’Etat, les dépenses relevant du secteur de la sécurité devraient normalement être financées largement par les impôts.

C’est le cas aussi des infrastructures telles que les routes, les ponts, les réseaux d’eaux et d’électricité, ainsi que les infrastructures de communication.

En outre, précise M. DAN INGA, l’impôt est par excellence, un moyen de redistribution des richesses, contribuant à réduire les inégalités sociales et à lutter contre la pauvreté. Les systèmes fiscaux progressifs, dans lesquels les taux d’imposition augmentent avec les revenus, permettent une meilleure redistribution des ressources des plus aisés vers les moins favorisés. Les programmes sociaux assis sur les dépenses de transfert, sont financés par les impôts, aidant à soutenir les populations vulnérables en leur fournissant des allocations, des logements sociaux et des services vitaux.

Sur un tout autre plan, l’impôt est un instrument de régulation économique permettant à l’Etat de stabiliser l’économie en période de difficulté. En effet, soutient le DGE, en ajustant les taux d’imposition et les dépenses publiques, l’Etat peut influencer l’activité économique pour l’atteinte d’un objectif. C’est le cas par exemple lorsqu’ il prend des mesures consistant à augmenter les dépenses publiques ou à réduire les impôts pendant les périodes de récessions. A stimuler la demande et l’emploi, et, plus largement, à orienter l’activité économique dans le sens du développement du pays.

Les mesures fiscales environnementales existantes au Niger (TIPP..) ont une part modeste parmi les revenus fiscaux de l’Etat donc un prélèvement obligatoire qui a une assiette environnementale particulière.

En conclusion, M. Alzouma DAN INGA affirme qu’à la lumière de tous ces développements sur le rôle protéiforme de l’impôt, il est aisé de percevoir, qu’une base fiscale solide permet à un pays de financer ses besoins essentiels de développement sans dépendre excessivement des prêts internationaux et des aides étrangères.

Le paiement de l’impôt renforce donc la souveraineté économique et politique du pays, permettant la mise en mise en œuvre des politiques adaptées aux besoins nationaux sans ingérence externe.

Au total, l’impôt est bien plus qu’un simple prélèvement financier. Il est, en réalité, un puissant instrument de développement économique, de justice sociale et de stabilité nationale.  

                                                                                                                              

Source : Magazine LA PATRIE

La Direction des Grandes Entreprises (DGE) est une composante clé de la Direction Générale des Impôts (DGI) au Niger, jouant un rôle déterminant dans le recouvrement des recettes fiscales du pays. En 2023, la DGE a contribué de manière substantielle à l’économie nationale en collectant une part importante des impôts, droits, et taxes dus par les plus grandes entreprises opérant sur le territoire national.

Placée sous la direction de M. Alzouma Dan Inga, la DGE, est structurée pour répondre aux exigences complexes de la gestion des grandes entreprises. Son organigramme comprend plusieurs divisions stratégiques telles que la Division Gestion et Suivi, le Pôle de Recouvrement Spécialisé, et le Service Administratif et Comptable. Chacune de ces entités est dédiée à des tâches spécifiques, allant de la gestion administrative à l’exécution des recouvrements fiscaux.

Le personnel affecté à la DGE, composé de 73 agents dont 59 fonctionnaires, est réparti dans diverses divisions et pôles pour assurer une couverture efficace des tâches. Cette organisation permet à la DGE de gérer un portefeuille complexe de contribuables répartis sur tout le territoire nigérien.

Les attributions de la DGE…

La DGE est investie de nombreuses responsabilités. Elle assure l'application stricte de la législation fiscale pour les grandes entreprises, prend en charge l'assiette des impôts et taxes, et effectue des contrôles fiscaux externes. De plus, elle est responsable du recouvrement des recettes fiscales, un domaine dans lequel elle a démontré et confirmé son efficacité en 2023.

En effet, au cours de l'année 2023, la DGE a traité les dossiers fiscaux de 291 contribuables actifs, 23 inactifs, et 12 dossiers transférés à d'autres directions. Ces chiffres illustrent l’ampleur des opérations de la DGE et son rôle central dans la collecte des recettes de l’État.

Une performance  remarquable et indiscutable

En 2023, la DGE a mis en place plusieurs actions visant à renforcer la conformité des grandes entreprises aux obligations fiscales. Ces actions comprenaient des relances de contribuables, des contrôles sur pièces, et des vérifications approfondies pour s'assurer que toutes les obligations fiscales étaient respectées. Ces efforts ont permis d'augmenter les émissions fiscales et de maximiser les recouvrements, contribuant ainsi de manière significative aux recettes fiscales de l'État.

Les réalisations financières de l’année 2023 témoignent de l'efficacité des actions de la DGE, avec des recouvrements substantiels issus à la fois des émissions de l’année en cours et des restes à recouvrer (RAR) des années précédentes. Les actes de poursuite engagés par la DGE ont été prédominants pour assurer la récupération des sommes dues, renforçant ainsi la solidité financière de l'État.

De ce fait, la Direction des Grandes Entreprises s’impose comme un acteur majeur dans le système fiscal nigérien. En assurant le respect des obligations fiscales par les grandes entreprises, la DGE soutient la croissance économique du pays tout en renforçant la confiance des partenaires économiques.

Au sein de la Direction Générale des Impôts, la Direction de la Fiscalité Foncière et Cadastrale (DFFC), joue un rôle crucial dans la mobilisation des ressources internes qui permettent à l’Etat de faire face à ses dépenses de souveraineté. En effet, du 26 juillet 2023 au 27 juillet 2024, la DFFC a réalisé des recettes d’un montant de 7 103 181 779 FCFA. Au niveau de cette Direction, les prévisions pour l’année 2024 sont de 9 327 382 000 FCFA, à la date du 31 juillet 2024, la DFFC a recouvert 4 750 827 628 FCFA, soit 51 % des prévisions, dans un contexte socioéconomique particulièrement difficile en raison des mesures illégales et cyniques initiées contre notre pays au lendemain des évènements du 26 juillets 2023.

Cette performance résulte non seulement de la rigueur et l’intégrité du Directeur et ses collaborateurs, mais aussi des reformes qui ont permis de moderniser et optimiser les Services de la Direction de la Fiscalité Foncière et Cadastrale. En effet, la DFFC a bénéficié de : 

  • La création d’un bureau d’accueil des usagers, dédié au dépôt et au retrait des documents (titres fonciers), doté d’un système informatisé pour le suivi des demandes de titres fonciers ;
  • La mise en place d’un système d’archivage par rayonnage mobile pour faciliter le classement, le retrait et garantir une bonne conservation ;
  • La poursuite de la numérisation des dossiers de titres fonciers (dématérialisation et scannage) ;
  • La mise en place d’un système de Gestion Électronique des Documents (GED) pour la statistique et la recherche en matière de gestion des biens immobiliers ;
  • L’établissement et la mise à jour des mappes cadastrales pour les besoins de nos services ;
  • La réhabilitation des bâtiments de la Direction et la construction de nouveaux entrepôts pour le stockage des matériels réformés destinés à la vente aux enchères publiques ;

Aussi, pour une bonne collaboration, les responsables de la DFFC ont tenu des rencontres avec les partenaires administratifs et privés.

Par ailleurs, suite aux résultats satisfaisants enregistrés par la DFFC, le Directeur de la Fiscalité Foncière et Cadastrale, M. Maliki Idrissa, a exprimé sa reconnaissance à l’endroit des chefs de division et de service, ainsi que l’ensemble du personnel de la Direction de la Fiscalité Foncière et Cadastrale, la parfaite collaboration et le dévouement dont ils font montre dans l’accomplissement de leur exaltante mission. « Permettez-moi aussi de rendre grâce aux contribuables pour avoir fait preuve de résilience en dépit du contexte économique et financier difficile », a indiqué le Directeur de la DFFC.  

M. Maliki Idrissa a également souligné le soutien indéfectible du Directeur Général des Impôts, monsieur Abdourahamane Malam Saley, qui a valablement accompagné la DFFC sur les plans financiers, matériel et moral. « Il a aussi toujours partagé sa vision éclairée dans le cadre de la réussite de notre mission. Nous saluons son leadership qui a permis de mobiliser des ressources additionnelles importantes au profit de notre cher pays », a témoigné le Directeur de la DFFC.

Enfin, M. Maliki Idrissa a invité l’ensemble de ses collaborateurs à redoubler d’efforts pour l’atteinte des objectifs assignés à la Direction de la Fiscalité Foncière et Cadastrale.

 

Le Niger, en tant que pays en voie de développement, doit capitaliser sur ses ressources naturelles pour financer son développement. Parmi ces ressources, les revenus issus du secteur pétrolier sont particulièrement importants. Cet dossier explore les mécanismes complexes de l'industrie pétrolière nigérienne, en mettant en lumière les défis et les opportunités pour optimiser les revenus pétroliers du pays.

Comprendre l'industrie pétrolière au Niger

L'industrie pétrolière au Niger est un secteur clé, dont la chaîne de valeur s'étend de l'exploration à la commercialisation. Chaque phase de cette chaîne implique divers acteurs et interventions qui déterminent la rentabilité et l'efficacité du secteur. La chaîne de valeur se divise en quatre grandes phases à savoir : l'exploration, la production et le transport, le raffinage, et la commercialisation.

L'exploration consiste à rechercher des gisements de pétrole exploitables, tandis que la production et le transport impliquent le forage des puits et l'acheminement du pétrole brut. Le raffinage transforme le pétrole brut en produits finis comme l'essence et le gasoil, qui sont ensuite commercialisés à l'intérieur du pays et à l'étranger.

Chaque phase de cette chaîne implique plusieurs intervenants, notamment des sociétés chinoises comme la China National Petroleum Corporation (CNPC) et ses filiales, ainsi que des entités locales telles que la Société Nigérienne des Produits Pétroliers (SONIDEP). Ces sociétés jouent un rôle déterminant dans l'exploitation et la gestion des ressources pétrolières du Niger.

Les acteurs clés de l'industrie pétrolière nigérienne

La CNPC-NP, une filiale de la China National Petroleum Corporation, est le principal acteur de l'industrie pétrolière au Niger. Elle est responsable de l'exploration, de la production, et du transport du pétrole brut via un pipeline reliant Agadem à Zinder. La CNPC-NP finance entièrement les coûts pétroliers, ce qui lui confère une part importante de la production.

La Société de Raffinage de Zinder (SORAZ), inaugurée en 2011, est détenue à 60% par la CNPC-NP et à 40% par l'État du Niger. La SORAZ joue un rôle central dans le raffinage du pétrole brut pour produire des hydrocarbures destinés à la consommation intérieure et à l'exportation.

La SONIDEP est chargée de la commercialisation de la moitié (50%) des produits pétroliers raffinés par la SORAZ. La SORAZ en fait autant mais uniquement à l’export. La SONIDEP vend la part des produits qui lui revient aux marketeurs locaux ainsi qu'à des clients sous-régionaux.

L’analyse du cas 2020...

L'industrie pétrolière est l'une des principales sources de revenus pour l'État du Niger, mais la complexité du partage des profits entre le pays et les investisseurs étrangers, notamment la China National Petroleum Corporation (CNPC), soulève souvent des questions sur l'équité de ces arrangements. Cet article se penche sur le mécanisme de partage des revenus pétroliers, en prenant l'année 2020 comme cas d'illustration, afin de clarifier comment les profits sont répartis entre l'État nigérien et la CNPC.

Le contexte du partage des revenus

La logique derrière le partage est que chaque partie doit être rémunérée proportionnellement à ses investissements et à sa contribution dans le projet pétrolier.

Les étapes du partage de la production

Le processus de partage des revenus pétroliers se déroule en plusieurs étapes successives :

  • Prélèvement de la redevance ad-valorem: Avant tout partage, 12,5% de la production totale de pétrole brut est prélevé par l'État du Niger en tant que redevance. Ce prélèvement est réalisé sur la production brute, c'est-à-dire avant toute autre répartition des profits.
  • Coût Pétrolier (Cost Oil): Après le prélèvement de la redevance, la production nette est divisée en deux parties : 70% pour le remboursement des coûts pétroliers (Cost Oil) et 30% pour les bénéfices (Profit Oil). Les coûts pétroliers incluent les dépenses liées à l'exploration, la production, et le transport du pétrole, qui sont principalement assumées par la CNPC. Sur ces 70%, 85% sont alloués à la CNPC pour rembourser ses investissements, tandis que 15% reviennent à l'État.
  • Bénéfice Pétrolier (Profit Oil): Les 30% restants, désignés comme Profit Oil, sont également partagés entre l'État et la CNPC. Cependant, avant ce partage, 40% de cette part est prélevée sous forme de Tax Oil, un impôt direct payé à l'État. Les 60% restants sont ensuite répartis selon la même proportion : 85% pour la CNPC et 15% pour l'État.

Cas d'illustration à la situation présentée en janvier 2020

Pour illustrer ces mécanismes, prenons l'exemple de la production de pétrole brut du mois de janvier 2020. Durant ce mois, la production totale a atteint 528 879,71 barils, avec un prix moyen de 43 dollars par baril. Cela se traduit par une valeur totale de vente d'environ 14 099 933 068,60 FCFA (en tenant compte d'un taux de change de 620 FCFA pour 1 dollar).

Étape 1 : Prélèvement de la redevance ad-valorem

Sur la production totale de 14,1 milliards de FCFA, 12,5% sont prélevés au titre de la redevance Ad-Valorem, soit environ 1,76 milliard de FCFA qui reviennent directement à l'État du Niger.

Étape 2 : Partage du coût pétrolier

Le solde après redevance, soit environ 12,34 milliards de FCFA, est ensuite réparti. Sur ce montant, 70% (environ 8,64 milliards de FCFA) sont alloués au remboursement des coûts pétroliers. De cette somme, la CNPC reçoit 85%, soit environ 7,34 milliards de FCFA, tandis que l'État du Niger reçoit 15%, soit environ 1,29 milliard de FCFA.

Étape 3 : Partage du profit pétrolier

Les 30% restants de la production nette, soit environ 3,7 milliards de FCFA, constituent le Profit Oil. Avant le partage, 40% de cette somme (environ 1,48 milliard de FCFA) est prélevé sous forme de Tax Oil, directement alloué à l'État. Le solde, environ 2,22 milliards de FCFA, est ensuite réparti entre la CNPC et l'État du Niger : 85% pour la CNPC (environ 1,89 milliard de FCFA) et 15% pour l'État (environ 333 millions de FCFA).

Résultats du partage

En fin de compte, sur la production totale de janvier 2020, l'État du Niger a perçu environ 4,87 milliards de FCFA, ce qui représente environ 34,55% de la valeur totale de la production. Ce montant inclut les redevances, les parts de Cost Oil, les parts de Profit Oil, et la Tax Oil.

En revanche, la CNPC, avec une part de 64,45%, soit environ 9,23 milliards de FCFA, reste le principal bénéficiaire de la production pétrolière.

Les Défis et opportunités pour l'État du Niger

Actuellement, l'État nigérien ne perçoit en moyenne que 11,55% de la production totale de pétrole en termes de profit, et 23% en termes de taxes et redevances. En revanche, les investisseurs (CNPC et OPIC) perçoivent 64,45% de la production totale, dont 52,06% est dédié au remboursement des coûts pétroliers.

Le mécanisme de partage, bien qu'encadré par un contrat clair, soulève des questions sur l'équité de la répartition des revenus. Alors que la CNPC récupère une large part des profits, l'État du Niger, en dépit des taxes et des redevances, ne reçoit qu'une fraction relative de la valeur totale produite. Cette situation met en lumière la nécessité pour l'État de réévaluer ses contrats et de considérer des mesures pour améliorer sa part des revenus, notamment en menant des audits indépendants pour s'assurer que les coûts pétroliers déclarés par la CNPC sont justifiés.

De plus, une fois les coûts pétroliers totalement amortis, la part de l'État devrait augmenter significativement, passant potentiellement à 55,38%, ce qui représenterait des recettes additionnelles d'environ 3 milliards de FCFA par mois, estiment les experts en fiscalité pétrolière. Cette perspective souligne l'importance d'une gestion rigoureuse et d'une vigilance accrue dans le suivi des opérations pétrolières.

Les mesures à envisager pour une optimisation des revenus

Pour améliorer les revenus pétroliers, il est important de renforcer les mécanismes de suivi et de contrôle des activités pétrolières, tant en amont qu'en aval, pour assurer une meilleure transparence et une gestion optimale des ressources. L'État doit également envisager une révision des accords contractuels avec les investisseurs pour obtenir une part plus équitable des revenus pétroliers, en particulier une fois les coûts pétroliers amortis.

En attirant d'autres partenaires internationaux dans le secteur pétrolier, le Niger pourrait réduire sa dépendance vis-à-vis de la CNPC et renforcer sa position dans les négociations contractuelles. La mise en place d'un audit indépendant pour évaluer les coûts pétroliers déclarés par les investisseurs est une étape cruciale pour garantir que l'État reçoit sa juste part des revenus.

Ces mesures permettront de financer davantage de projets de développement et de renforcer la souveraineté économique du pays. Le Niger doit donc s'engager résolument dans cette voie pour assurer une gestion transparente et équitable de ses ressources naturelles.

Abdourahamane Malam Saley est né le 1er janvier 1968 à Diney, dans la région de Mirriah. Inspecteur principal des impôts, il possède une vaste expérience et une formation solide dans le domaine fiscal, acquise à travers un parcours académique et professionnel remarquable.

Après avoir obtenu un diplôme en fiscalité et domaines à l'École Nationale d'Administration de Niamey, Abdourahamane Malam Saley a poursuivi ses études en France, où il a décroché un diplôme d’inspecteur en fiscalité professionnelle à l'École Nationale des Impôts de Clermont-Ferrand. Il a également enrichi son expertise avec plusieurs certifications, notamment en audit des finances publiques et en planification stratégique, obtenues à l'Université Laval du Canada en collaboration avec l'École Nationale d'Administration du Niger.

Sur le plan professionnel, Abdourahamane Malam Saley a gravi les échelons au sein de l'administration fiscale nigérienne, occupant successivement des postes clés tels que Directeur des Moyennes Entreprises, Directeur des Grandes Entreprises, et Directeur du Contrôle Fiscal.

En parallèle de ses responsabilités administratives, Abdourahamane Malam Saley est également un formateur respecté, ayant animé de nombreux séminaires sur des sujets variés touchant à la fiscalité, aussi bien au Niger qu'à l'international. Il partage son savoir en tant qu'enseignant vacataire dans plusieurs institutions de Niamey, notamment à l'École Nationale d'Administration et de Magistrature, et à l'Université Abdou Moumouni, où il dispense des cours en droit fiscal et en gestion des entreprises.

Fervent défenseur de la transparence fiscale et de la modernisation des systèmes fiscaux, contribuant activement à l'amélioration des pratiques fiscales au Niger, Abdourahamane Malam Saley est depuis novembre 2023, Directeur Général des Impôts. Il nous a reçus dans ses locaux pour une large interview consacrée à la nouvelle dynamique qu’il a insufflée à la DGI.

  1. Monsieur le Directeur Général, le Niger, en tant que pays en voie de développement, se base considérablement sur ses recettes internes, notamment celles générées par la Direction Générale des Impôts. Est-il exact de dire que les recettes des impôts sont stratégiques pour le développement de notre pays ?

Les recettes internes, notamment celles collectées par la Direction Générale des Impôts (DGI), sont vitales pour le financement des projets de développement au Niger. Ces recettes permettent d'assurer le fonctionnement quotidien de l'Etat et de soutenir les investissements publics dans des secteurs clés tels que l'éducation, la santé, l’agriculture, les infrastructures, et la sécurité.

Elles offrent également une marge de manœuvre au gouvernement pour financer des projets prioritaires sans dépendre excessivement de l'aide extérieure, ce qui renforce la souveraineté économique du pays.

En somme, la capacité du Niger à mobiliser ses ressources internes est un indicateur clé de sa stabilité et de son développement durable.

  1. Les résultats enregistrés par la DGI au cours de la période de janvier à juin 2024 montrent une augmentation significative des recettes, atteignant 352,4 milliards FCFA, soit une hausse de près de 10 milliards par rapport à la même période en 2023. Comment expliquez-vous cette performance remarquable, particulièrement dans un contexte où le Niger fait face à des sanctions imposées par l'Uémoa et la Cédéao ?

La performance notable de la DGI, malgré un environnement économique et politique difficile marqué par les sanctions, s'explique par plusieurs facteurs.

Tout d'abord, nous avons renforcé nos mécanismes de collecte et de contrôle fiscal, ce qui a permis de réduire l'évasion fiscale et d'améliorer la conformité des contribuables.

Ensuite, les efforts déployés Ensuite, les efforts déployés pour la mise en œuvre de la facture certifiée et la digitalisation de nos processus ont facilité le paiement des impôts et élargi notre base fiscale.

De plus, l'engagement de nos équipes sur le terrain, malgré les défis sécuritaires, a été déterminant.

Enfin, le soutien du gouvernement, qui a maintenu la stabilité des institutions financières, a permis également de maintenir la confiance des contribuables et des investisseurs.

  1. Les performances de la DGI ont été évoquées avec grande satisfaction et éloges même par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de Patrie (CNSP), Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani lors de ses différents entretiens avec la RTN. Quelles sont vos impressions suite à cet hommage du Chef de l'État, et comment cela motive-t-il vos équipes à poursuivre sur cette lancée ?

L'hommage rendu par le Chef de l’Etat est une reconnaissance des efforts considérables déployés par l'ensemble des collaborateurs de la DGI. Cet encouragement renforce notre détermination à poursuivre notre mission avec rigueur et engagement.

Pour nos équipes, c'est une source de fierté qui vient récompenser des mois de travail acharné dans un contexte très exigeant. Cela nous incite également à maintenir le cap sur l'innovation et l'efficacité, afin de continuer à répondre aux attentes du gouvernement et des citoyens nigériens.

En effet, en écoutant ces propos du Chef de l’Etat, il y a de quoi être fier, non seulement en tant que Directeur Général, mais également en tant qu’Agent des Impôts. Ces Propos, au-delà de cette fierté que nous ressentons, sont une source d’inspiration pour faire encore mieux pour notre souveraineté, la souveraineté de notre pays. Ils sont comme une invite à relever d’autres défis. Et in sha Allah, nous relèverons ces défis.

  1. L'insécurité dans certaines régions du Niger, telles que Diffa et Tillabéry, a contraint la DGI à réviser ses prévisions de recouvrement des recettes fiscales. Quelles sont les stratégies mises en place pour minimiser ce manque à gagner pour l'État ?

L'insécurité dans des régions comme Diffa et Tillabéry a effectivement affecté notre capacité à collecter des impôts dans ces zones. Pour faire face à cette situation, la DGI a mis en place plusieurs stratégies. Nous avons, par exemple, renforcé notre présence dans les zones plus stables pour compenser les pertes de recettes. De plus, nous avons intensifié les contrôles fiscaux dans d'autres régions pour assurer une meilleure collecte.

Tout comme nous avons mis en place un dispositif qui nous permette de sécuriser le travail de nos agents sur le terrain afin d’assurer une présence accrue de la DGI dans certaines zones d’insécurité relative. C’est le lieu pour moi de remercier les Forces de Défense et de Sécurité pour leur franche collaboration.

Enfin, en termes de perspectives, nous explorons des options de collecte à distance, notamment avec le projet "DGI PAIEMENT MOBILE " pour une meilleure collecte dans les zones affectées par l'insécurité.

  1. Le Niger est devenu un pays producteur et exportateur de pétrole, ce qui représente une opportunité considérable pour l'État en termes de recettes fiscales. Pouvez-vous nous expliquer comment se déroule le processus de recouvrement des impôts dans ce secteur, en particulier avec les sociétés chinoises opérant dans le pays ?

Le secteur pétrolier est une source majeure de recettes fiscales pour le Niger. Mais, à la différence des autres secteurs, celui-ci est spécifique et fait intervenir plusieurs partenaires : tout d'abord, nous travaillons avec les sociétés pétrolières elles-mêmes pour s’assurer que leurs déclarations sont fidèles, mais aussi en temps opportun. Cela comprend la vérification des volumes de production, des revenus générés, et des coûts déclarés.

Ensuite, les autorités pétrolières, afin de vérifier la conformité des déclarations aux conventions fiscales en vigueur.

Enfin, une fois ces étapes franchies, aussi bien la DGI (l’Etat) que le partenaire, chacun joue son rôle.  Concernant les sociétés auxquelles vous faites allusion, bien qu’elles aient eu des difficultés, ceci, ne nous a pas empêchés de mettre en place des mécanismes de dialogue et de suivi rigoureux pour assurer le respect de leurs obligations fiscales.

  1. Certaines sociétés pétrolières semblent éprouver des difficultés à respecter leurs obligations fiscales, ce qui entraîne des retards dans le paiement des impôts. Comment la DGI gère-t-elle ces situations, et quelles sont les perspectives d'amélioration dans ce secteur stratégique ?

La DGI a conscience La DGI a conscience...obligations fiscales. Pour autant, elle n'utilise pas de moyens ou de méthodes particulières à leur encontre. Le traitement qui est leur réservé est le même que celui appliqué aux autres contribuables nigériens pour gérer ces situations. De plus, nous prenons conseils avec les plus autres autorités du pays et collaborons avec la Chambre de commerce et d'industrie du Niger et les partenaires chinois pour rendre l'impôt plus simple pour nos usagers.

Les perspectives d'amélioration passent par un renforcement de la transparence dans les transactions et une meilleure communication entre les parties prenantes. Nous sommes également en train de moderniser notre cadre réglementaire pour mieux répondre aux spécificités de ce secteur.

  1. Les services de la DGI rencontrent également des défis majeurs dans le recouvrement de la TVA. Pourquoi cette taxe, pourtant essentielle, est-elle si souvent ‘’détournée’’ au lieu d'être reversée à l'État, et quelles sanctions sont prévues par la législation fiscale nigérienne pour remédier à cette situation ?

Le recouvrement de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est effectivement l'un des défis les plus complexes auxquels nous sommes confrontés. La TVA est souvent ‘’détournée’’, comme vous le dites, pour plusieurs raisons, notamment des lacunes dans la gestion comptable des entreprises elles-mêmes, et des tentatives délibérées d'évasion fiscale.

Pour remédier à cela, la législation fiscale nigérienne prévoit des sanctions, c’est-à-dire des amendes et des poursuites pénales pour les récidivistes. De plus, nous avons intensifié nos contrôles et audits pour détecter et prévenir ces pratiques. La DGI travaille également à renforcer la sensibilisation des consommateurs et des entreprises sur l'importance de la TVA et sur les obligations légales qui en découlent.

  1. Sous votre direction, la DGI a initié plusieurs réformes visant à renforcer l'efficacité du recouvrement des impôts. Pouvez-vous nous détailler ces réformes et leur impact sur les performances récentes de la DGI ?

La DGI a mis en œuvre plusieurs réformes clés pour améliorer l'efficacité du recouvrement des impôts. Parmi ces réformes, on peut citer la digitalisation des procédures fiscales, qui a permis de réduire les délais de traitement et d'améliorer la transparence. Nous avons également aligné les taux d'imposition sur les meilleures pratiques internationales et mieux adapter notre système fiscal aux réalités économiques du Niger. En outre, nous avons renforcé les capacités de nos agents à travers des formations continues pour accroître leur expertise et leur capacité à gérer des situations complexes. Ces réformes ont déjà montré leur efficacité, comme en témoignent les augmentations significatives des recettes fiscales au cours des derniers mois dont on a parlé plus haut.

  1. Vous avez récemment effectué des visites de travail au Cameroun et en Algérie avec certains de vos collaborateurs. Quel est l’objet de ces deux visites ? 

 

Les visites de travail au Cameroun et en Algérie ont été organisées dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de la DGI et échanger des pratiques exemplaires avec nos homologues. Dans ces deux pays, nos échanges ont porté sur les possibilités d'optimiser les recouvrements de recettes fiscales tirées des industries extractives. Au Cameroun, nous avons exploré les stratégies de mobilisation des ressources domestiques, tandis qu'en Algérie, les discussions ont principalement porté sur la fiscalité pétrolière. Nous avons examiné les moyens de renforcer la coopération dans ce secteur, notamment en partageant des informations sur la gestion des redevances pétrolières et la fiscalité des sociétés pétrolières. Ces collaborations devraient nous permettre d'améliorer nos processus et d'adopter des approches innovantes pour maximiser les recettes fiscales dans le secteur pétrolier. C’est dire qu’avec les autorités de l’administration fiscale algérienne, les discussions porté également sur les modalités de recouvrement des impôts dans le cadre de notre projet commun. Nous avons exploré les meilleures pratiques pour assurer une répartition équitable des revenus fiscaux et une gestion transparente des redevances. Les autorités algériennes ont partagé leur expérience en matière de suivi et de contrôle des transactions pétrolières, ce qui pourrait nous être très utile dans le cadre de notre partenariat avec les sociétés pétrolières. Ces échanges nous aideront à mettre en place un cadre fiscal solide et à maximiser les bénéfices de ce projet pour nos deux pays.

  1. Au-delà du secteur pétrolier, le Niger voit émerger de nouvelles unités industrielles, telles qu'une usine de fabrication de fer à béton et bien d’autres. Quelles opportunités ces nouvelles sociétés représentent-elles pour la DGI en termes de recettes fiscales, et comment envisagez-vous d'accompagner ce développement ?

L'émergence de nouvelles unités industrielles au Niger représente une opportunité significative pour accroître les recettes fiscales du pays. Ces nouvelles entreprises vont contribuer à élargir notre base fiscale, ce qui est essentiel pour diversifier nos sources de revenus. Pour accompagner ce développement, la DGI prévoit de mettre en place des dispositifs spécifiques pour ces secteurs, notamment en facilitant l'enregistrement des nouvelles entreprises et en assurant un suivi régulier de leurs obligations fiscales. Nous allons également offrir un soutien en matière de conformité fiscale, en aidant ces entreprises à naviguer dans le cadre réglementaire, ce qui devrait encourager leur croissance tout en garantissant des recettes stables.

  1. Le recouvrement des taxes diverses constitue un enjeu important pour la DGI, surtout avec l'expansion du tissu industriel au Niger. Quelles sont vos prévisions en matière de recouvrement de ces nouvelles taxes, et comment la DGI se prépare-t-elle à cette nouvelle dynamique économique ?

Avec l'expansion du tissu industriel, la DGI anticipe une augmentation significative des recettes provenant des taxes diverses. Nous prévoyons d'intensifier nos efforts de sensibilisation auprès des nouvelles entreprises pour garantir qu'elles comprennent bien leurs obligations fiscales. De plus, nous renforçons nos systèmes de suivi et de recouvrement pour assurer une gestion efficace de ces nouvelles taxes. L'accent est également mis sur la formation continue de nos agents pour qu'ils soient bien équipés pour gérer les défis associés à cette nouvelle dynamique économique. Ces mesures devraient nous permettre de maximiser le potentiel fiscal de ce secteur en plein essor.

  1. La gestion de la fiscalité au Niger implique également une collaboration étroite avec d'autres administrations et entités régionales. Comment la DGI travaille-t-elle avec ces partenaires pour harmoniser les pratiques fiscales et optimiser les recettes de l'État ?

La collaboration avec d'autres administrations et entités régionales est essentielle pour assurer une gestion harmonieuse de la fiscalité. La DGI participe activement à des forums régionaux et internationaux où les pratiques fiscales sont discutées et harmonisées. Nous travaillons en étroite collaboration avec les administrations fiscales des pays voisins pour partager des informations et des meilleures pratiques. Cette coopération est particulièrement importante dans la lutte contre l'évasion fiscale transfrontalière. En outre, nous participons à des initiatives régionales visant à harmoniser les taux d'imposition et à simplifier les procédures fiscales, ce qui contribue à optimiser les recettes pour tous les pays impliqués.

  1. Le Niger, ainsi que les autres pays de l'AES, le Burkina Faso et le Mali, ont récemment révisé leurs codes fiscaux et conventions fiscales avec certaines entreprises, notamment françaises, qui doivent désormais verser des droits directement à ces pays. Comment ces réformes sont-elles mises en œuvre, et avez-vous constaté des résistances de la part de ces entreprises françaises ?

Non, les codes fiscaux n'ont pas connu une révision récente. Les trois pays ont plutôt dénoncé avec effet immédiat les conventions fiscales qui les lient à la France depuis plus de 50 ans, en raison du caractère déséquilibré et défavorable de certaines de leurs clauses.

  1. Les perspectives fiscales du Niger sont également influencées par les réformes en cours au niveau régional et international. Comment la DGI anticipe-t-elle les évolutions à venir et quels sont les projets en cours pour s'adapter aux nouvelles exigences fiscales ?

La DGI est activement engagée dans l'anticipation des évolutions fiscales au niveau régional et international. Nous suivons de près les réformes en cours et nous participons aux discussions internationales sur la fiscalité. Pour nous adapter aux nouvelles exigences, nous avons lancé plusieurs projets, notamment la modernisation de notre cadre juridique et l'amélioration de nos systèmes de collecte de données. Nous investissons également dans la formation continue de notre personnel. Tout comme nous investissons beaucoup de ressources pour promouvoir le leadership féminin au sein du personnel de la DGI pour qu'il soit à la pointe des évolutions fiscales mondiales. Ces initiatives nous permettront de rester compétitifs et de garantir que le Niger est bien positionné pour tirer parti des nouvelles dynamiques fiscales globales.

  1. Pour conclure cet entretien, quel message souhaiteriez-vous adresser aux contribuables nigériens et à vos équipes qui travaillent sans relâche pour assurer le bon fonctionnement de la DGI dans un contexte aussi complexe ?

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude envers tous les contribuables nigériens pour leur engagement à respecter leurs obligations fiscales, malgré les défis économiques et sociaux que nous traversons. Leur contribution est essentielle pour le développement de notre pays. À mes collaborateurs, j’adresse mes félicitations pour leur dévouement et leur professionnalisme. Ils sont les piliers de la DGI et leur travail acharné est le moteur de nos succès. En effet, cet succès a été reconnu et apprécié par le Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani quand il disait : « l’impressionnante mobilisation des ressources réalisée par la DGI a permis à notre pays de faire face à ses dépenses de souveraineté dans un contexte économique et financier des plus difficiles ».

Ensemble, nous continuerons à œuvrer pour une administration fiscale plus efficace, plus transparente, et au service du développement du Niger. Continuons sur cette voie avec la même détermination.

Les travaux du Programme ministériel de Global system communications mobile (GSMA) se sont ouverts ce lundi 26 février 2024 à Barcelone en Espagne. Le Niger est représenté à ce grand rassemblement mondial de décideurs et de dirigeants de l'industrie dans le domaine de l'économie numérique, par le Ministre de la Communication, des Postes et de l’Economie Numérique, M. Sidi Raliou Mohamed. Il était accompagné dans ce déplacement par le Directeur Général de l’Autorité de régulation des communications et des postes (ARCEP), le Colonel-Major Idrissa Chaibou Chakaraou, le Conseiller technique du Ministre en charge de la communication, M. Soumaila Abdoulkarim et le Directeur des réseaux des services des communications électroniques, Massaoudou Tahirou.

Cet évènement qui regroupe chaque année les Ministres, les responsables des Autorités de réglementation, les décideurs politiques, les PDG de l'industrie mobile et les Hauts représentants d'Organisations internationales, sert de plateforme pour partager les connaissances et faire évoluer les questions prioritaires en matière de politique et de réglementation.

Selon les organisateurs, l’édition de 2024 a réuni quelques 2.400 exposants et environ 1.000 intervenants dont le président de Microsoft, Brad Smith, et le PDG-fondateur de Dell, Michael Dell, entre autres. A cette rencontre qui intervient dans un contexte de paysage technologique en évolution exponentielle, il s’agit pour les figures du domaine numérique, de définir des perspectives et des stratégies relatives à l’expansion mondiale de la 5G, l’intelligence artificielle, l’inclusion numérique et l’action climatique, en vue de stimuler la croissance des économies et sociétés numériques.

Notons qu’en marge du Programme ministériel de Global system communications mobile, le Ministre de la Communication, des Postes et de l’Economie Numérique a rencontré les responsables de Starlink, un fournisseur d’accès à internet par satellite.  Lors de cette rencontre qui s’est déroulée en présence du Colonel-Major Idrissa Chaibou Chakaraou, les échanges ont porté sur la régularisation des activités de Starlink au Niger. A cet effet, une réunion en ligne est prévue par les experts des deux (2) parties, en vue d’amorcer le processus.

M. Sidi Raliou Mohamed s’est également entretenu avec la présidente de l’Autorité de régulation des noms des domaines sur internet (ICANN), Mme Sally Costerton. A cette occasion, la présidente de l’ICANN a invité le Niger à participer aux discussions de l’Organisation sur la gouvernance de l’internet. Il s’agit pour notre pays d’y présenter les opportunités et défis que rencontrent les acteurs et l’Etat pour lutter contre la facture numérique, avec une population dont plus de 70% a moins de 25 ans et moins de 20% vit en milieu urbain.

Pour rappel, l’Association Mondiale des Opérateurs Télécoms ou Global system communications mobile (GSMA) regroupe près de 750 opérateurs et fabricants du secteur des télécoms. Elle unifie l'écosystème mobile dont l'objectif est de découvrir, développer et offrir des innovations fondamentales pour des environnements commerciaux positifs et des changements sociétaux. La vision de la GSMA consiste à libérer toute la puissance de la connectivité afin que les personnes, l'industrie et la société prospèrent.

Source : Autres Presses

L’ARCEP, vous connaissez ? c’est l’Autorité de Régulation des Télécommunications Electroniques et de la Poste que dirigeait la toute puissante présidente de l’Organisation des Femmes TARAYYA (OFT) jusqu’aux évènements du 26 juillet. A l’ARCEP, l’Etat a confié la régulation principalement du secteur oh combien stratégique et lucratif qu’est la communication électronique. Cette autorité se devait de protéger la communication électronique, les investissements qui y sont faits par l’Etat et y règlementer par voie de loi leur usage. Mais, malheureusement, sous la Renaissance Acte 1, 2 et 3, les amitiés politiques, l’appât du gain facile, les passe-droits, ont prévalu sur l’intérêt général ainsi que la défense et la protection des biens publics.

L’Etat du Niger, pour être à la pointe de la technologie numérique et offrir un service de qualité à nos concitoyens, a contracté des dettes de plusieurs centaines de milliards pour investir au profit de NIGER TELECOMS pour l’acquisition d’une fibre noire (IRU). NIGER TELECOMS ayant ce monopole exclusif, devait, sous la règlementation de l’ARCEP, mettre en location cette fibre noire au profit des opérateurs du secteur de la téléphonie au Niger. Mais, que constate-t-on en réalité ?

Certaines compagnies profitent gracieusement de cette fibre noire avec parfois des capacités équivalentes à 70G soit un peu moins d’un milliard de perte mensuelle pour l’Etat, pendant que les autres opérateurs sont obligés d’acheter ces services conformément au catalogue publié par l’ARCEP. Pire, on apprend qu’aujourd’hui, cet opérateur qui profite gracieusement de cette fibre noire a, d’une manière unilatérale, en violation des lois et règlements régissant ce domaine, au vu et au su de l’ARCEP, tiré sa propre fibre à partir de Zinder, indépendamment de la fibre nationale. Et comme pour porter l’estocade à NIGER TELECOMS, le régime était à un doigt de fusionner NIGER TELECOMS dont la valeur a été minorée avec un Groupe de Téléphonie privé qui, aux dires des experts, a été surévalué.

A la faveur des évènements en cours dans notre pays, la Direction Général de NIGER TELECOMS a cru bon d’attirer l’attention des nouvelles Autorités de tutelle, sur la nécessité vitale de dénoncer le contrat d’usage de la fibre noire, et mieux, rétablir le monopole de NIGER TELECOMS.

Il est impérieux pour l’Etat et notamment les nouvelles Autorités de mettre tous les moyens en œuvre pour comprendre ce qui se passe réellement dans ce secteur stratégique et lucratif et sur lequel l’Etat compte pour équilibrer ses finances.

Il convient de souligner que pour des raisons que nous ignorons, des responsables de l’ARCEP et NIGER TELECOMS se sont arrangés pour supprimer la Taxe Tatie sur les communications en provenance de l'étranger.  Des pays comme le Nigeria par exemple, non seulement ont maintenu ladite Taxe, mais ont doublé voire triplé le Taux. Ainsi, il faut rétablir cette Taxe avec un taux conséquent, pour permettre à l'Etat de disposer de Ressources financières additionnelles non négligeables.

A l’heure où le nationalisme et le patriotisme de tous sont aiguisés et assumés, les biens publics doivent être sacrés ; leur défense et leur protection, un devoir pour tous. Il n’est plus question pour l’Etat de s’endetter pour enrichir des privés

 

Tradam

Le sahel est considéré comme la zone contribuant le moins aux émissions de gaz à effet de serre, pourtant, il constitue la région la plus vulnérable aux effets du changement climatique. Cette région africaine encaisse aujourd’hui les conséquences désastreuses d’un climat changé et qui continue à changer sous l’effet d’un monde industriel, au profit des pays du nord.

D’après le Groupe Intergouvernemental d’Evaluation sur le Climat (GIEC) « Les Changements climatiques désignent une variation de l’état du climat qui peut être identifiée (par exemple à l’aide de tests statistiques) par des changements affectant la moyenne et/ou la variabilité de ses propriétés, persistant pendant de longues périodes, généralement des décennies ou plus. ».

Le GIEC explicite que ces changements rapides ne sont que les fruits des émissions anthropiques des Gaz à Effet de Serre (GES) depuis la veille de la révolution industrielle. Cela dit, quand on rajoute des GES dans l’atmosphère, on piège l’énergie, et cette énergie est repartie dans les différents compartiments du climat en donnant naissance au réchauffement de l’air, du sol, à la fonte des glaces et enfin le réchauffement des océans.

Le centre d’analyse de l’information sur le dioxyde de carbone (Carbon Dioxide Information Analysis Center, CDIAC) souligne que ce sont les pays industrialisés du Nord comme la Chine et les Etats-Unis qui sont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre. La Chine, devenue la manufacture de l’occident, de l’Asie et même de l’Afrique est désormais au premier rang devant les États-Unis depuis 2007. En 2013, ces deux puissances économiques ont émis 43 % des émissions mondiales de CO2 dues à la combustion des combustibles fossiles.

En effet, le sahel qui a émis moins de 2%, selon toujours CDIAC, se retrouve depuis un demi-siècle, victime d’une inégalité d’exposition aux effets du changement climatique. Ces derniers se définissent au Sahel par le réchauffement de l’air et du sol. L’air devient de plus en plus chaud et insupportable. Selon les différents rapports du GIEC (2007,2014), cette zone aride africaine est l’une des régions du monde les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Ces changements se traduiront par une réduction et perturbation de la pluviométrie, une hausse de la température et enfin la montée du niveau de mer dans les zones côtières. Ils affecteraient considérablement les écosystèmes naturels et socioéconomiques du fait que les impacts sont prévisibles sur l’agriculture, l’élevage, la foresterie et les ressources en eau.

Les Changements climatiques vont donc continuer d’affecter de manière très significative cet espace sahélien, entrainant par la suite, la baisse des rendements agricoles, la modification des écoulements des fleuves et cours d’eau et leur ensablement continu (cas du fleuve Niger et le Lac Tchad), l’intensification de la désertification, le déplacement massif de populations (déplacés climatiques), etc.

Cependant, malgré que les sahéliens soient les plus vulnérables aux effets du changement climatique et moins émetteurs des gaz à effets de serre, ils doivent jouer le rôle des artisans d’une solution climatique vivable en optant la politique « planète verte ». Cela dit, il est temps que le G5 Sahel trouve sa place dans le jeu des politiques internationales en matière d’atténuation et d’adaptation face au réchauffement climatique.

Source : Sahel Humide

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), ont organisé le 16 juin 2023 à Abidjan en Côte d’Ivoire, un atelier de plaidoyer pour l’accélération de la ratification de la Convention de l’Union Africaine sur la coopération transfrontalière par les Etats de l’Afrique de l’Ouest ou Convention de Niamey. Selon plusieurs médias locaux, Cette rencontre qui a regroupé, entre autres, les experts en charge des questions frontalières en Afrique de l’Ouest ainsi que des représentants des Parlements de la CEDEAO et de l’UEMOA, vise à accélérer l’entrée en vigueur de la Convention de Niamey dans l’ensemble des pays concernés au plus tard le 31 décembre 2023.

La Convention de Niamey tarde à être ratifiée par les Etats membres de la CEDEAO. En effet, sur les 15 pays que compte l’espace communautaire, seulement neuf (9) ont ratifié cette Convention. Ainsi, lors de cette rencontre, il s’est agi de présenter ladite Convention aux acteurs de la chaîne des processus de ratification des conventions et accords internationaux et de recueillir leurs avis techniques, afin d’adopter une approche commune destinée à accélérer l’entrée en vigueur de cette convention.

Pour le représentant résident de l’UEMOA en Côte d’Ivoire, M. Gustave Diasso, la Convention de Niamey permet aux États de disposer d’un cadre juridique au niveau local, sous régional et régional pour la coopération transfrontalière. De son côté, le représentant du Parlement de la CEDEAO, M. Soklingbe Sénou, a estimé que la coopération transfrontalière permettra de valoriser les potentialités et de promouvoir les échanges en vue d’assurer une croissance économique accélérée.

Rappelons que la Convention de l'Union Africaine sur la coopération transfrontalière dite Convention de Niamey a été adoptée lors de la 23ième session de l’Union Africaine tenue en juin 2014 à Malabo, en Guinée Equatoriale. La Convention de Niamey a pour objectifs : promouvoir la coopération transfrontalière aux niveaux local, sous régional et régional; saisir les opportunités qui naissent du partage de frontières communes et relever les défis y afférents; faciliter la délimitation, la démarcation et la réaffirmation des frontières inter-Etats, conformément aux mécanismes convenus par les parties concernées; faciliter le règlement pacifique des différends frontaliers; assurer une gestion intégrée, efficiente et efficace des frontières; transformer les zones frontalières en éléments catalyseurs de la croissance, ainsi que de l'intégration socio-économique et politique du continent; et promouvoir la paix et la stabilité à travers la prévention des conflits, l'intégration du continent et l'approfondissement de son unité.

Boubacar Hamani LONTO

Durant la table ronde de haut niveau organisée conjointement par le gouvernement togolais, la Banque mondiale, et la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), les chefs d'État et ministres d'Afrique de l'Ouest ont affirmé leur engagement en faveur d'une accélération des investissements et des réformes pour rendre les engrais plus accessibles et plus abordables, selon un communiqué de presse de la Banque mondiale en date du 31 mai 2023.

Le document a également mentionné qu’à l’issue de la rencontre, les chefs d'industrie et les partenaires de développement de l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation en Afrique de l'Ouest (ECOWAP en anglais) ont réaffirmé leurs appuis pour une approche innovante et intégrée de la gestion durable de la fertilité des sols.

Aussi, « l’adoption d’une feuille de route sur la santé des sols a été approuvé par les délégations pays en présence du président Faure Essozimna Gnassingbé de la République Togolaise, du président Mohamed Bazoum de la République du Niger, et du président Umaro Sissoco Embalo de Guinée Bissau », a notifié le communiqué.

Pour le Président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, à travers l’adoption d’une feuille de route commune, les pays de la CEDEAO s’engagent à améliorer l'accès aux engrais minéraux et organiques des petits producteurs et productrices agricoles, en mettant l'accent sur les cultures assurant la sécurité et la souveraineté alimentaires des populations et la mise en œuvre des actions prioritaires.

Par ailleurs, dans un appel à renforcer la résilience des systèmes agricoles et alimentaires, les dirigeants régionaux ont approuvé une déclaration portant sur une série d'objectifs et de mesures, notamment le triplement de la consommation d'engrais et le doublement de la production agricole d'ici 2035 ; une amélioration urgente de l'accès aux engrais minéraux et organiques pour les petits exploitants agricoles, ainsi que le renforcement de la collaboration régionale pour améliorer la production, l'achat et la distribution des engrais organiques et minéraux dans l'espace communautaire, entre autres.

Notons que la table ronde de Lomé a réuni les dirigeants venus du Bénin, du Burkina Faso, du Cabo Verde, de Côte d'Ivoire, de Gambie, du Ghana, de Guinée, de Guinée-Bissau, du Liberia, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, de Sierra Leone, du Tchad et du Togo. Elle a aussi enregistré la présence de plusieurs responsables d’Institutions régionales, notamment le président de la CEDEAO, le vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, les représentants de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), les représentants du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), les représentants du Centre international pour le développement des engrais (IFDC), entre autres.

 BHL

Une du journal

Le matinal 2 décembre 2022

Le Matinal

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