Le sahel est considéré comme la zone contribuant le moins aux émissions de gaz à effet de serre, pourtant, il constitue la région la plus vulnérable aux effets du changement climatique. Cette région africaine encaisse aujourd’hui les conséquences désastreuses d’un climat changé et qui continue à changer sous l’effet d’un monde industriel, au profit des pays du nord.
D’après le Groupe Intergouvernemental d’Evaluation sur le Climat (GIEC) « Les Changements climatiques désignent une variation de l’état du climat qui peut être identifiée (par exemple à l’aide de tests statistiques) par des changements affectant la moyenne et/ou la variabilité de ses propriétés, persistant pendant de longues périodes, généralement des décennies ou plus. ».
Le GIEC explicite que ces changements rapides ne sont que les fruits des émissions anthropiques des Gaz à Effet de Serre (GES) depuis la veille de la révolution industrielle. Cela dit, quand on rajoute des GES dans l’atmosphère, on piège l’énergie, et cette énergie est repartie dans les différents compartiments du climat en donnant naissance au réchauffement de l’air, du sol, à la fonte des glaces et enfin le réchauffement des océans.
Le centre d’analyse de l’information sur le dioxyde de carbone (Carbon Dioxide Information Analysis Center, CDIAC) souligne que ce sont les pays industrialisés du Nord comme la Chine et les Etats-Unis qui sont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre. La Chine, devenue la manufacture de l’occident, de l’Asie et même de l’Afrique est désormais au premier rang devant les États-Unis depuis 2007. En 2013, ces deux puissances économiques ont émis 43 % des émissions mondiales de CO2 dues à la combustion des combustibles fossiles.
En effet, le sahel qui a émis moins de 2%, selon toujours CDIAC, se retrouve depuis un demi-siècle, victime d’une inégalité d’exposition aux effets du changement climatique. Ces derniers se définissent au Sahel par le réchauffement de l’air et du sol. L’air devient de plus en plus chaud et insupportable. Selon les différents rapports du GIEC (2007,2014), cette zone aride africaine est l’une des régions du monde les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Ces changements se traduiront par une réduction et perturbation de la pluviométrie, une hausse de la température et enfin la montée du niveau de mer dans les zones côtières. Ils affecteraient considérablement les écosystèmes naturels et socioéconomiques du fait que les impacts sont prévisibles sur l’agriculture, l’élevage, la foresterie et les ressources en eau.
Les Changements climatiques vont donc continuer d’affecter de manière très significative cet espace sahélien, entrainant par la suite, la baisse des rendements agricoles, la modification des écoulements des fleuves et cours d’eau et leur ensablement continu (cas du fleuve Niger et le Lac Tchad), l’intensification de la désertification, le déplacement massif de populations (déplacés climatiques), etc.
Cependant, malgré que les sahéliens soient les plus vulnérables aux effets du changement climatique et moins émetteurs des gaz à effets de serre, ils doivent jouer le rôle des artisans d’une solution climatique vivable en optant la politique « planète verte ». Cela dit, il est temps que le G5 Sahel trouve sa place dans le jeu des politiques internationales en matière d’atténuation et d’adaptation face au réchauffement climatique.
Source : Sahel Humide