Le Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, organise du 13 au 15 Novembre 2024 à Niamey, un Forum National sur le décès maternel et périnatal regroupant des hauts responsables du Ministère de la Santé Publique et les Ministères sectoriels, des experts nationaux en santé, les autorités administratives, les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), les chefs traditionnels et religieux ainsi que les représentants des Organisations de la Société Civile, entre autres. Placé sous le thème : « Plus jamais de décès maternels et périnatals évitables au Niger. Agissons ensemble !», ce Forum vise à mobiliser toutes les parties prenantes autour des plus hautes autorités pour un engagement en faveur de la réduction de la mortalité maternelle et périnatale.
Le Ministre de la Santé Publique de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel-Major Garba Hakimi, a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux, en présence des membres du Gouvernement, des Présidents d’institutions, des Représentants du Corps Diplomatique, du Gouverneur de la région de Niamey et de plusieurs autres personnalités.
Dans son mot de bienvenue, le Gouverneur de la région de Niamey, le Général de Brigade Abdou Assoumane Harouna, a rappelé que le contexte international est dominé par la poursuite des Objectifs de Développement Durable (ODD) impliquant une bonne gouvernance dans les dimensions économique, sociale et environnementale. Et, pour le Gouverneur de la région de Niamey, l’ODD 3 relatif à l’amélioration de la santé des populations ne saurait être sans associer les neuf (9) autres. « Pour atteindre l’ODD 3 qui consiste à ramener le taux mondial de mortalité maternelle à moins 70 pour 100.000 naissances vivantes, une synergie multisectorielle est plus que nécessaire », a souligné le Général de Brigade Abdou Assoumane Harouna. Il a également notifié que l’analyse de l’évolution de la mortalité maternelle et périnatale au Niger montre qu’elle est encore élevée malgré l’amorce d’une réduction continue. Ainsi, tout en déclarant que « le droit à la vie ne doit jamais être délégitimé », le Gouverneur de la région de Niamey a estimé que les recommandations de ce forum devraient conduire à un sursaut patriotique qui se traduit par le rejet de comportements dangereux qui ternissent l’image si belle du corps médical Nigérien.
Pour sa part, évoquant les dernières estimations publiées dans le rapport des Nations Unies intitulé : « Trends in maternal mortality », le Représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Niger, Dr MANENGU, Casimir Tshikolasoni, s’exprimant au nom des PTF, a indiqué que toutes les deux minutes, une femme meurt pendant la grossesse ou des suites de l’accouchement et qu’entre 2000 et 2020, 287 000 décès maternels ont été notifiés dans le monde dont environ 87 % sont survenus en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est. « La plupart de ces décès auraient pu être évités », a laissé entendre Dr MANENGU, Casimir Tshikolasoni. « Ces statistiques montrent l’urgence de garantir à chaque femme et à chaque fille un accès à des services de santé essentiels avant, pendant et après l’accouchement, ainsi que la possibilité d’exercer pleinement leurs droits en matière de procréation », a-t-il estimé.
Par ailleurs, soulignant que la lutte contre la mortalité maternelle et périnatale nécessite une approche multisectorielle, le Représentant des PTF a exhorté le gouvernement dans sa globalité et dans sa diversité sectorielle, les organisations non gouvernementales, le secteur privé, les partenaires internationaux, les leaders communautaires et religieux ainsi que les communautés, à travailler ensemble pour mettre en œuvre des solutions durables. Ce forum permettra de faire la synthèse des réalisations, des gaps et les solutions en vue de réduire les décès maternels et périnatals, selon le Représentant des PTF.
Dans l’allocution qu’il a consacrée à l’ouverture des travaux, le Ministre de la Santé Publique de la Population et des Affaires Sociales a annoncé que la lutte contre la mortalité maternelle et périnatale est devenue au Niger une priorité de santé publique, un impératif d’équité sociale et de promotion des droits humains en général et ceux des femmes et des enfants en particulier. « C’est pour toutes ces raisons que le Gouvernement sous l’impulsion de SE le Général de Brigade, Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat, et du Premier Ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, a fait de la santé de la mère et de l’enfant une priorité », a affirmé le Médecin Colonel-Major Garba Hakimi. Aussi, selon le Ministre de la Santé Publique, la réponse à ce fléau que constitue la mortalité maternelle et périnatale doit être multisectorielle et bien coordonnée pour des meilleurs résultats. De même, il a rassuré que le Gouvernement s’est résolument engagé à s’attaquer à tout ce qui freine l’épanouissement des populations et qui plombe le développement du pays. Le Médecin Colonel-Major Garba Hakimi a également exhorté les participants à analyser sans complaisance la situation des décès maternels et périnatals au Niger, à formuler des recommandations pratiques et à prendre des engagements formels par les parties prenantes pour accélérer la réduction des décès maternels et périnatals évitables et tendre vers la Couverture Sanitaire Universelle et les ODD.
Notons qu’en prélude à ce Forum, des foras ont été organisés dans toutes les régions du pays. Et, au cours de ces 72 heures de travaux, les échanges porteront sur les différentes questions liées à la mortalité maternelle et périnatale, à travers deux sessions de panels axées sur les thèmes « Diagnostic interne et multisectoriel sur la problématique des décès maternels et périnatals » et « Propositions des interventions efficaces à court, moyen et long terme pour réduire la mortalité maternelle et périnatale & Mécanismes appropriés de mise en œuvre des interventions ». Aussi, des recommandations et des engagements sont attendus à l’issu de ce Forum de haut niveau afin d’accélérer la réduction de la mortalité maternelle et périnatale au Niger et être au rendez-vous des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030.
Boubacar Hamani LONTO