Journée Internationale des Filles : des jeunes filles au cœur de la résilience socio-économique

Représentent un taux de 23,8 % de la population globale, les jeunes filles âgées de 10 à 19 ans regorgent un potentiel essentiel au développement d’un pays. Selon une récente publication du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), les filles consacrent 40% plus de temps que les garçons aux tâches domestiques. Au Niger où le contexte socioéconomique est fortement marqué par la cherté de la vie et la réduction du pouvoir d’achat des ménages, elles jouent souvent un rôle prépondérant dans la subsistance des familles, à travers des activités génératrices de revenus.

 Nayé, une adolescente de 15 ans, fait partie de ces jeunes filles visiblement déterminées à mettre la main à la pâte pour aider la famille à faire face aux dépenses quotidiennes. Elle vend du ‘’Dambou’’, un plat local à base de céréale et de moringa, tout en allant régulièrement à l’école. Avant de prendre la relève, Nayé accompagnait sa mère au lieu de la vente pour la décharger de certaines tâches. Après avoir bien maitriser les différents aspects de l’activité, elle parvient à vendre le ‘’Dambou’’ seule, et à réaliser des recettes satisfaisantes.

« J’arrive aisément à concilier cette activité et mes études, elle ne m’empêche pas d’apprendre mes leçons et par conséquent, elle n’a pas d’impact négatif sur mes notes de classe. Cette année, je passe en classe de 3e », a affirmé Nayé. « Et par rapport à cette activité, je n’ai de difficulté ni avec mes clients, ni avec mes parents », a-t-elle poursuivi. « Par contre, en plus d’aider la famille, cette activité me permet de se procurer des fournitures scolaires et des frais de récréation, elle me permet également de s’habiller et de subvenir à plusieurs autres besoins », a ajouté l’adolescente de 15 ans.

Quant à Rakia, elle a quitté l’école en classe de 6e. Orpheline de mère dès à bas âge, Rakia a 19 ans aujourd’hui. Se sentant maltraitée chez son père d’abord et chez sa grande sœur ensuite, elle a récemment emménagé chez sa tante paternelle, une veuve. Rakia a ainsi décidé de pratiquer le petit commerce afin d’aider sa tante à faire face aux dépenses familiales. « Je ne peux pas croiser les bras et regarder ma tante se débrouiller pour subvenir à nos besoins », a souligné Rakia. « Aussi, à mon âge, je ne peux pas attendre que quelqu’un me prenne en charge, surtout en ces temps où c’est difficile pour tout le monde », a-t-elle ajouté.

Les marchandises du petit commerce de Rakia varient en fonction des moments, de la disponibilité des produits. « Je vendais des épis de maïs grillés, comme la période de ce produit est presque fini, on en trouve très rarement et c’est trop cher. Je me suis alors rabattue sur le voandzou frais. Après la période du voandzou, je vendrais du ‘’Awara’’ (ndlr : beignet à base de soja qui a un goût similaire à celui du blanc d’œuf). Les revenus générés par les petites activités de Rakia permettent non seulement d’acheter quotidiennement les condiments pour la cuisine, mais aussi de payer les factures d’eau et d’électricité. De même, « ces activités, en me permettant de subvenir aisément à mes propres besoins, me procurent une sorte d’autonomie ».

L'autonomisation des jeunes adolescentes constitue un facteur permettant d’accélérer considérablement la croissance économique et réduire la pauvreté intergénérationnelle. Cependant, au Niger et en Afrique subsaharienne en général, les adolescentes se heurtent à une série d’obstacles qui leurs empêchent d’atteindre leur plein potentiel. Il s’agit du mariage des enfants, les faibles niveaux d'instruction, le manque d’opportunités professionnelles, les normes sociales, l’insécurité, les violences basées sur le genre, les effets du changement climatique, entre autres.

Boubacar Hamani LONTO

Rate this item
(0 votes)
Last modified on Monday, 14 October 2024 05:47

Leave a comment

Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.

Une du journal

Le matinal 2 décembre 2022

Le Matinal

Quotidien Nigérien Indépendant d’Informations et d’Analyses
Une publication des Editions Pyramides Siège : Niamey Face Cour d’Appel
Tél: (00227) 20 35 16 95
BP: 11.631 Niamey-Niger
E-mail: lematinal@gmail.com

Contactez-nous

Direteur de Publication : Traoré Amadou Daouda
Directeur Commercial : Djibo Issa Tchiao (96 26 64 12)
PAO : HOUNSINOU Cyrille (96 55 89 08)

Catégories

  • A LA UNE
  • SOCIÉTÉ
  • POLITIQUE
  • SPORTS
  • CULTURE
  • SANTÉ
  • ECONOMIE
  • INTER