Le Ministre de la Santé Publique de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin-Colonel Garba Hakimi a procédé le 11 octobre 2024 à Niamey, au lancement officiel des activités de la 13ième Edition de la Journée internationale de la fille. Ce lancement est couplé à celui des activités de mise en œuvre du Plan Stratégique National pour mettre fin au Mariage des Enfants. Instituée en décembre 2011 par l’Assemblée générale des Nations Unies afin de reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent de par le monde, la Journée internationale de la fille met l'accent sur la nécessité de relever les défis auxquels sont confrontées les filles et de promouvoir l'autonomisation des filles et le respect de leurs droits humains. La Journée internationale de la fille est célébrée cette année au Niger sous le thème « La vision des filles pour l’avenir : vers un Niger où la communauté protège, instruit, autonomise la jeune fille et lui permet d’exercer pleinement ses droits », en vue de contextualiser les résultats attendus de l’Edition 2024 et proposer des solutions adéquates.
La cérémonie du lancement s’est déroulée en présence du Secrétaire Général du Gouvernorat de Niamey, des Représentants des Agences du Système des Nations Unies, des Représentants des Organisations nationales et internationales, des Représentants de la Plateforme Nationale mettre fin au mariage des Enfants au Niger et de plusieurs autres personnalités.
Selon la Représentante Résidente du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), Mme Djanabou Mahondé, s’il y a une personne auprès de laquelle consacrer du temps et de l’attention, c’est bien cet enfant, cette adolescente, ce pilier sur lequel le Niger, nos sociétés doivent s’appuyer pour bâtir un pays prospère et juste. En effet, « Les jeunes filles âgées de 10 à 19 ans représentent un taux de 23% de la population globale, constituant ainsi un capital humain essentiel au développement d’un pays », a indiqué la Représentante de l’UNICEF.
Aussi, pour Mme Djanabou Mahondé le thème choisi cette année reflète les conclusions d’une récente analyse de l’UNICEF qui a montré que les filles restent non seulement courageuses face aux défis, mais aussi pleines d’espoir pour l’avenir. « Chaque jour, elles agissent pour concrétiser la vision d’un monde dans lequel toutes les filles sont protégées, respectées et autonomes », a-t-elle avancé.
« La célébration de la Journée nous offre aussi l’opportunité d’analyser la situation des droits des filles pour mieux comprendre ce qu’elles vivent, mesurer ce qu’elles entreprennent et le coût de leur absence dans le tissu socioéconomique de leur pays », a souligné la Représentante de l’UNICEF. Elle a ensuite évoqué une récente publication de l’UNICEF révélant que les filles consacrent 40% plus de temps que les garçons aux tâches domestiques. « Elles sont ainsi des milliers, voir des millions à rester au bord du chemin, sans accès aux services de l’éducation, de la santé ou de la protection auxquelles elles ont droit », a-t-elle déploré.
Par ailleurs, selon la Représentante de l’UNICEF, au Niger, la prévalence du mariage des très jeunes filles reste élevée avec 7 filles sur 10 mariées avant l’âge de 18 ans, malgré les efforts consentis ces 10 dernières années. 99% des filles mariées avant 15 ans n’étaient pas scolarisées, compromettant ainsi non seulement leur avenir mais aussi, met en péril leur santé et celle des enfants qu’elles mettront au monde. 35% des décès des filles de 15 à 19 ans sont liés aux grossesses précoces. Mme Djanabou Mahondé a rassuré qu’à travers le Programme mondial pour mettre fin au mariage des enfants, l’UNICEF et les autres partenaires continueront à être aux côtés du Gouvernement du Niger pour réaliser les objectifs du Plan Stratégique National pour mettre fin au Mariage d’Enfants.
Pour sa part, la Présidente de l’Association des Jeunes Filles pour la Santé de la Reproduction (AJFSR), Abdoulaye Idani Kadiatou, également Représentante des jeunes filles, a souligné que les filles et les femmes qui constituent un groupe démographique important, continuent de faire face à des défis considérables qui limitent leur capacité à atteindre et à utiliser leur plein potentiel. Selon la Représentante des jeunes filles, les défis systémiques, profondément enracinés dans les normes et pratiques néfastes, perpétuent les inégalités sociales politiques et économiques. « Au Niger, la lutte contre le mariage des enfants est une priorité des autorités actuelles pour la réalisation des droits fondamentaux des filles et des femmes, le renforcement du capital humain et le développement du pays », a annoncé Abdoulaye Idani Kadiatou.
Dans le Discours qu’il a consacré à la cérémonie de lancement, le Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociale, a relevé que malgré les efforts mondiaux pour l'égalité entre les sexes, les filles continuent de faire face à des discriminations affectant leur statut socioéconomique. Ainsi, selon le Médecin-Colonel Garba Hakimi, le thème choisit au plan national pour l’Edition 2024 de cette Journée, illustre les efforts déployés pour garantir un avenir meilleur aux filles.
« Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) avec à sa tête son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Chef de l’Etat, et le Gouvernement dirigé par son Excellence Lamine Zeine Ali Mahamane, Premier ministre, attachent du prix à l’amélioration des conditions de vie des filles à travers leur scolarisation, leur protection et leur autonomisation », a rassuré le Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociale. Il a également ajouté que des dispositions importantes sont prises pour éviter le recours au mariage de petites filles comme solution à la pauvreté, le manque d’autonomie des adolescentes et surtout de dégager les obstacles qui empêchent aux filles de faire de longues études et d’accéder à des fonctions leur garantissant un meilleur avenir.
« Les objectifs ainsi fixés seront certainement atteints avec la contribution de tous. Je réitère mes remerciements à tous les partenaires qui ne cessent de nous accompagner à travers des appuis multiformes », a-t-il laissé entendre. « Je voudrais faire une mention spéciale au Fonds des Nations Unies pour l’Enfance pour tous les appuis consentis pour la cause des enfants de notre pays », a souligné le Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociale, avant de déclarer lancées les activités de la 13ième Edition de la Journée internationale de la fille et les actions de mise en œuvre du Plan Stratégique National pour mettre fin au Mariage des Enfants au Niger.
Boubacar Hamani LONTO