L’opération dénommée ’’HARBIN ZUMA’’ ("attaquer le nid des abeilles" en langue haoussa) menée du 6 au 28 mai 2023 par la Force Multinationale Conjointe, a permis de neutraliser 55 terroristes dans la région du Lac Tchad, selon le bulletin d'informations de l'Etat-Major des Forces Armées Nigériennes.
Parmi les terroristes tués, figurent plusieurs hauts responsables militaires tels que Fiya Abouzeid, Qaid Abou Oumama et Qaid Malam Moustapha, ainsi que plusieurs leaders religieux. Outre les 55 assaillants neutralisés, les terroristes ont également essuyé la perte de 13 véhicules, 13 motos, 5 VBIED (véhicules piégés). Mais, deux (2) soldats ont aussi perdu la vie, lors de cette opération coordonnée entre les forces aériennes et terrestres nigéro- nigérianes.
D’après la même source, l'objectif principal de ’’HARBIN ZUMA’’ était de neutraliser les terroristes qui se trouvaient dans leur bastion d'Aregé, au Nigéria, près de la frontière avec le Niger. Elle visait également à maintenir la pression sur l'État islamique en Afrique de l'Ouest (EIAO ou ISWAP) et à éliminer toute présence des groupes armés terroristes dans la zone délimitée par les villes de BOSSO, BAGA, GOUDOUMBALI et GASHIGAR. De même, l’opération prévoyait de couper toutes les voies d'approvisionnement des groupes armés terroristes et de réduire la menace dans la région.
Pour rappel, le Bassin du Lac Tchad est une vaste étendue d’eau et de marécage en partage entre le Niger, le Nigéria, le Tchad et le Cameroun. Les groupes terroristes Boko Haram et ISWAP ont formé plusieurs repaires sur d’innombrables ilots de cette zone. Les quatre (4) pays concernés ont mis en place depuis 2015, une Force Multinationale Mixte (FMM) de 8.500 hommes pour lutter contre les Groupes Armées Non Etatiques qui opèrent dans la région.
Boubacar Hamani LONTO
La présidente du Réseau des Organisations de Femmes du Bassin du Lac Tchad, Mme Aïchatou Mounkaila, a pris part au débat public de haut niveau sur la protection des civils en période de conflit armé, organisé le 23 mai 2023 au Conseil de sécurité des Nations-Unies par le Président de la Confédération suisse, M. Alain Berset. Ce débat public a réuni plus de 80 délégations autour du thème : « Garantir la sécurité et la dignité des civils dans les conflits : agir contre l’insécurité alimentaire et protéger les services essentiels ». Au cours de ces assises de haut niveau, le rôle des femmes dans la lutte contre l’insécurité alimentaire a été incarné par la présidente du Réseau des Organisations de Femmes du Bassin du Lac Tchad, notre compatriote Mme Aïchatou Mounkaila.
Lors de son intervention à ce débat public, la présidente du Réseau des Organisations de Femmes du Bassin du Lac Tchad a rappelé que depuis 2015, Diffa et toute la région du bassin du Lac Tchad font face à une crise humanitaire provoquée par les attaques de Boko Haram et d’autres groupes armés. « En seulement deux (2) ans, de 2020 à 2022, 7 millions de personnes supplémentaires ont été identifiées comme ayant besoin d’aide humanitaire et de protection, portant à près de 34 millions le nombre total de nécessiteux dans les sept (7) pays du bassin du Lac Tchad et du G5 Sahel », s’est indignée Mme Aïchatou Mounkaila.
Elle a également relevé que, parallèlement à ces conflits armés, la crise climatique prend de l’ampleur. En effet, « en 2022, les fortes pluies et inondations ont eu un impact énorme dans le bassin du Lac Tchad, affectant 5,5 millions de personnes, tuant près d’un millier de personnes et rendant inutilisable 1 million d’hectares, dont 70% de terres agricoles », a-t-elle illustré. Aussi, les combats entre les groupes armés et diverses forces de l’ordre font que des milliers d’écoles et des centaines de structures de santé restent fermées, tandis que les possibilités d’emploi et moyens de subsistance dignes se font de plus en plus rares, selon la présidente du Réseau des Organisations de Femmes du Bassin du Lac Tchad.
Par ailleurs, elle a demandé au Conseil de sécurité d’encourager la communauté des bailleurs de fonds à appuyer les moyens de subsistance dans lesquels les femmes jouent un rôle primordial, comme l’agriculture durable, de même que les opportunités économiques et l’accès aux services financiers pour les survivantes de violences, notamment sexuelles.
« Dans le bassin du lac Tchad, la crise humanitaire, qu’elle soit climatique ou sécuritaire, a un « visage féminin, car plus de 80% des personnes vivant dans la pauvreté sont des femmes et des enfants », a déclaré Mme Aïchatou Mounkaila. C’est pourquoi elle n’a pas manqué de souligner toute l’importance de la participation pleine et égale et du leadership des femmes et des filles dans les réponses humanitaires, tout comme dans les dialogues communautaires et les processus de négociation de paix à tous les niveaux. En effet, pour la présidente du Réseau des Organisations de Femmes du Bassin du Lac Tchad, seules des réponses inclusives et des solutions durables axées sur les savoir-faire des communautés, devraient être privilégiées.
Source : ONU
Boubacar Hamani LONTO
Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC), en collaboration avec le Fonds des Nations-Unies Pour l’Enfance (UNICEF), organise du 24 au 25 mai 2023 à Niamey, un atelier d’échanges avec les responsables des médias partenaires de l’UNICEF. Il s’agit d’une rencontre regroupant les représentants du Ministère de la Communication, du CSC, de l’UNICEF et des Médias, placée sous le sceau d’un plaidoyer national sur la promotion des Droits de l’Enfant et la vulgarisation du guide médias pour le « reportage sur les droits des enfants ». En effet, l’atelier sera suivi de la présentation du guide intitulé « reportage sur les Droits des Enfants », un document réalisé par le CSC au profit des journalistes.
La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le Secrétaire Général du CSC, M. Ousmane Garba, en présence de la Cheffe Programme Communication externe et plaidoyer de l’UNICEF, Mme Priscilla Ofori-Amanfo, de la Conseillère technique du Ministre de la Communication, Mme Hélène Ayika, des Directeurs généraux des Médias, des Rédacteurs en chef et de plusieurs autres invités.
Dans l’allocution qu’elle a prononcée à cette occasion, Mme Priscilla Ofori-Amanfo a souligné que la présente rencontre a une résonnance particulière en raison du démarrage du nouveau Programme de coopération entre le Gouvernement du Niger et l’UNICEF pour la période 2023-2027, un Programme élaboré sur les priorités pragmatiques du pays. Aussi, la Cheffe Programme Communication externe et plaidoyer de l’UNICEF a rappelé que son Organisation, dans sa mission, a en charge la défense et la promotion des Droits des enfants. A cet effet, l’UNICEF « œuvre et collabore avec le Gouvernement, la société civile et les autres partenaires au développement dont les Médias, pour assurer le respect des Droits des enfants et leur prise en compte dans la planification des programmes et initiatives de développement », a-t-elle indiqué.
Selon Mme Priscilla Ofori-Amanfo, pour soutenir le discours sur les questions prioritaires, l’UNICEF renforce son travail avec les Rédacteurs en chef et ou patron de presse des Médias en tant que partenaires, afin d’assurer un engagement durable et sincère des journalistes et par la même occasion, promouvoir les Droits de l’Enfant dans notre pays. En effet, pour la Cheffe Programme Communication externe et plaidoyer de l’UNICEF, les journalistes et les responsables de Médias représentent un allié incontournable dans la défense et la protection des Droits de l’Enfant au Niger.
Pour sa part, le Secrétaire Général du CSC a annoncé, dans le discours qu’il a consacré à l’ouverture des travaux, que la présente revue consistera à échanger sur la mise en œuvre de la stratégie de plaidoyer conjointe convenue à travers les Médias nationaux et le fonctionnement du pool officiel de journalistes qui a accompagné la mise en œuvre de cette stratégie média. Ainsi, « au cours des 48 heures que durera cette rencontre, vous allez tirer le bilan des activités médias-programme de coopération 2019-2022 et discuter d’un nouveau programme qui, je l’espère, sera tout aussi probant que le précédent », a notifié M. Ousmane Garba. Par ailleurs, le Secrétaire Général du CSC a invité les participants à la mobilisation et à un engagement plus accru afin de produire des contenus de qualité relatifs aux Droits des mineurs et des reportages sur les enfants.
Notons que lors de la cérémonie d’ouverture des travaux de cette rencontre, les Médias partenaires de l’UNICEF ont bénéficié d’appui en matériels de travails, notamment des ordinateurs de bureau, des ordinateurs portables et des appareils photo, haut de gamme. Pour rappel, outre la dotation des Médias en matériels de travail, le partenariat entre le CSC et l’UNICEF a également permis aux journalistes de bénéficier de renforcements de capacité en matière de Droits des enfants et de réaliser des reportages sur le terrain, entre autres.
Boubacar Hamani LONTO
Une vingtaine d’Organisations de la Société Civile ont signé le mardi 27 décembre 2022 à Niamey, un Protocole d’entente portant sur la création et le fonctionnement d’un Cadre d’Echanges et d’Actions pour la Promotion de l’Education des Personnes Handicapées au Niger. La signature dudit Protocole intervient à l’issu d’un atelier de deux (2) jours organisé à cet effet par la Fédération Nigérienne des Personnes Handicapées (FNPH) et la Coalition ASO/EPT. Le Cadre ainsi créé est destiné à fédérer les efforts des structures membres pour la promotion d’une éducation inclusive en faveur des enfants handicapés. Le Cadre d’Echanges et d’Actions pour la Promotion de l’Education des Personnes Handicapées au Niger est mis en place dans un contexte où l’inclusion des enfants handicapés dans le système éducatif reste un défi majeur dans le pays, malgré les engagements internationaux pris par l’Etat.
Lors de la cérémonie de signature du Protocole d’entente, le président de la FNPH, M. Nouhou Oumarou Sido, a annoncé que les Organisations de la société civile actives dans le domaine de l’Education ont franchi un pas vers l’inclusion. En effet, « nous avons décidé ensemble de mettre en place un cadre pour le plaidoyer afin de promouvoir l’éducation des enfants handicapés pour une Education inclusive conforme à l’ODD 4 de l’Agenda 20-30, à l’article 24 de la convention relative aux Droits des personnes handicapées et à la loi 2019-62 du 10 décembre 2019 portant sur les principes fondamentaux de l’insertion sociale des personnes handicapées », a précisé le président de la FNPH. « C’est maintenant que nous avons commencé à travailler ensemble, il y aura surement des obstacles, mais je peux compter sur l’intelligence collective que j’ai observée pendant les (2) deux jours de travaux autour de cette question », a-t-il ajouté. M. Nouhou Oumarou Sido n’a pas manqué de saluer les efforts collectifs de tous les participants, efforts qui ont permis d’aboutir à la signature du Protocole d’entente et à l’élaboration d’un Plan d’action qui va diriger les actions du Cadre dans les prochaines années.
Pour sa part, le président de la Coalition ASO/EPT, M. Almoustapha Moussa, a souligné que le 27 décembre 2022 est une date historique pour les Associations qui se battent constamment pour que cette thématique laissée dans l’oubliette puisse être une réalité. « Je pense qu’aujourd’hui nous avons atteint l’objectif », a déclaré le président de la Coalition ASO/EPT. M. Almoustapha Moussa a également exprimé sa certitude de voir bientôt l’éducation inclusive devenir une réalité au Niger, eu égard à l’engagement et à la détermination dont les participants ont fait montre durant cette rencontre de deux (2) jours.
Notons que selon la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), on entend par personnes handicapées, les personnes qui présentent des incapacités physiques, sensorielles, intellectuelles ou mentales durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacles à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres. D’après l’annuaire statistique de poche du Ministère de l’Education Nationale en 2021, les enfants handicapés représentent seulement 9.630 des enfants ayant fréquenté l’école, soit 0,034% des 2.806.23 élèves ayant fréquenté l’école. Au niveau de l’Enseignement secondaire, les personnes handicapées sont 2.446 élèves dont 957 filles soit 39,12%, et représentent 0,30% de l’effectif total des élèves estimés à 807.134. Et au niveau de l’Enseignement professionnel et technique, les apprenants handicapés représentent 0,20% des apprenants de l’EFTP.
Le Parlement a adopté vendredi 22 avril le projet de loi déjà approuvé le 4 mars dernier en conseil des ministres. Le but est de renforcer la lutte contre les groupes jihadistes au Niger et dans la région du Sahel. Les forces spéciales européennes jusqu'alors basées au Mali vont être redéployées sur le sol nigérien.
C'est officiel, une partie des quelque 2400 soldats français de l'opération Barkhane et les 900 forces spéciales européennes Takuba qui doivent quitter le Mali vont être redéployées au Niger dans les prochains mois.
En février, le président Mohamed Bazoum avait déjà donné son accord de principe pour ce redéploiement mais il fallait obtenir l'accord du Parlement nigérien. C'est désormais chose faite.
Les députés ont pu en débattre toute la journée en présence du Premier ministre. Cette initiative n'était pas du goût de tous les élus. Ils sont nombreux à avoir pointer des zones d'ombres dans le texte proposé, demandant davantage d'informations concernant cet accord de coopération militaire passé entre le Niger et les forces étrangères. La Constitution est mise de côté pour permettre au pouvoir de faire un passage en force, selon l'opposition. « Nous n'avons pas été autorisé à voir ce que contient les accords ou l'accord qui va nous lier. On nous a demandé de donner un blanc-seing au gouvernement, ce que nous avons refusé », a résumé Soumana Sanda, du parti Moden Lumana, fort de 19 députés. D'autres ont exprimé leur peur de voir leur pays perdre sa souveraineté et son intégrité.
La marche pacifique suivie de meeting que projetait d'organiser ce mercredi matin un collectif de la société civile est interdite à Niamey. Les organisateurs décident donc d'attaquer l'arrêté municipal en justice, qui confirme également l'interdiction. Résultat : aucun manifestant ce matin dans les rues de Niamey. La société civile entendait protester contre la vie chère, la présence des forces Barkhane au Niger et la hausse du prix du gazole.
En interdisant la marche pacifique suivie du meeting que projetait d'organiser le M62, la ville de Niamey s'est dotée de tous les moyens sécuritaires pour faire respecter l'arrêté municipal.
C'est au petit matin que toutes les places sensibles, lieu du rassemblement et le parcours des manifestants ont été occupés par les forces de l'ordre, la police et la garde nationale. Dans les rues de Niamey, où les habitants vaquent à leurs occupations, aucun attroupement de manifestant n'est visible. Le M62, qui se dit respectueux de la loi, dit prendre acte de cette décision de la justice et décide de poursuivre la lutte autrement.
Le mouvement décide en lieu et place de la manifestation interdite d'organiser une journée de jeûne et trois jours de prière à partir de mercredi. Selon Abdoulaye Seydou, président du M62, le mouvement décide de lancer une pétition en ligne contre la présence des forces Barkhane au Niger, la cherté de la vie et l'augmentation du prix à la pompe du gazole.
Enfin, le M62 projette d'organiser une marche pacifique dite de la dignité, le 18 septembre prochain. En appelant les citoyens, les syndicats et les partis politiques à une mobilisation générale, le M62 affirme haut et fort qu'il jouera sa partition.
Plusieurs dizaines de morts et des dégâts importants dans près de 538 communes du Niger à cause des inondations. Les deux régions de Maradi et Zinder sont les plus impactées avec 58 morts à la date du 29 août. Pendant ce temps, l’eau continue de monter sur les rives du fleuve Niger. La cote d’alerte est dépassée avec plus de 540 cm. Les riverains sont priés de quitter les zones inondables.
Les pluies exceptionnelles qui se sont abattues sur le pays de la mi-juillet au 29 août 2022 ont provoqué d’importantes pertes en vie humaine et en matériel. Ainsi, selon les statistiques de la Direction générale de la protection civile, 82 personnes sont mortes suite à l’effondrement de leur maison et à des noyades. Ce sont les régions de Maradi et de Zinder qui ont été les plus impactées, respectivement avec 32 et 26 décès.
Sur l’ensemble du pays, ce sont 38 départements, 89 communes et 538 villages qui sont inondés. On dénombre ainsi plus de 12 000 maisons effondrées, 14 000 tonnes de vivres emportées par les eaux en furie et plus de 100 000 personnes sinistrées. Toutes ces victimes sont prises en charge par les services compétents. Elles sont relogées sur des sites aménagés et dans des écoles.
Des craintes à Niamey subsistent
Parmi les 8 régions du pays, seuls celles de Niamey et d'Agadez sont les moins impactées. Au niveau des régions du fleuve Niger, le pire est à craindre. Malgré la réhabilitation des digues du côté de la ville de Niamey et de ses environs, l’eau continue de monter. Les populations riveraines sont sommées de quitter le lit du fleuve et les zones inondables.
Au Niger, c’est une illustration de la cohabitation entre les soldats français déployés sur place et leurs hôtes nigériens à la base militaire de Ouallam, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale Niamey, non loin de la frontière malienne. Même si chacun occupe un espace spécifique, la planification et la conduite des opérations se font en étroite collaboration. Explications sur la manière dont ce partenariat de combat se traduit concrètement sur le terrain.
Déployés ici au nord de Niamey, aux côtés des forces armées nigériennes dans le cadre de l’opération Almahaou, le colonel Guillaume et ses hommes viennent en appui à leurs partenaires nigériens pour lutter contre les groupes armés terroristes, mais pas que.
« Cette opération Almahaou vise à sécuriser la population. Donc, chacune de nos opérations, de nos déploiements avec nos camarades nigériens, est accompagnée de prises de liaisons en permanence avec les autorités locales et puis ensuite, d’études sur différents projets de soutien à la population que nous pourrions faire : réfection d’école, réfection d’appui », explique le colonel.
Opérations de longue durée et opérations coup de poing
Selon lui, pour endiguer la menace et apporter la stabilité, les partenariats de combat avec les FAN, les forces armées nigériennes, se passent à différents niveaux. « Notre partenaire nigérien dans l’opération Almahaou attendait de nous d’abord un appui à la recherche du renseignement. Le deuxième secteur d’appui, c’était de faire des opérations de longue durée pour rester sur le terrain. Et le troisième, c'était d’être capable avec nous de conduire des opérations coup de poing, en réaction à des incidents sécuritaires », constate-t-il
Toutes ces opérations sont menées sous le commandement du général Toumba, des forces armées nigériennes. Pour l’amélioration de la situation sécuritaire depuis le déclenchement de cette vaste offensive anti-terroriste, le colonel Guillaume dit : « J’en discutais très récemment avec le général Toumba, qui me disait : “le juge de paix, ça sera la population” ».
Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine se réunissent à Niamey ce vendredi pour deux sommets successifs. La capitale nigérienne accueille un premier rendez-vous consacré à l’industrialisation de l’Afrique et à la diversification économique, et un second à la Zlecaf, la Zone de libre-échange continentale africaine. Ces deux rendez-vous viennent conclure une semaine de travaux qui se sont tenus depuis dimanche dernier sur ces sujets.
Sur le plan continental, les deux sommets de l'Union africaine -auxquels plusieurs chefs d'État sont attendus- ont pour objectif et pour thème de « renouveler les engagements en faveur d’une industrialisation et d’une diversification économique inclusives et durables ». « Nous ne produisons presque rien. Nous attendons tout de l'extérieur », a regretté Moussa Faki, président de la Commission de l'Union africaine. L'Afrique doit « prendre conscience de la nécessité de l'industrialisation du continent » et « accélérer l'opérationnalisation de la Zone de libre échange continentale, la Zlecaf », entrée en vigueur le 1er janvier 2021.
« L'Afrique ne doit plus être un continent consommateur et pourvoyeur de matières premières, abonde le président nigérien Mohamed Bazoum, hôte de l'évènement, mais une puissance économique dotée d'industries à même de satisfaire ses propres besoins et d'exporter des produits finis. » Le Niger qui met les bouchées doubles pour se donner davantage de visibilité internationale.
La journée de ce vendredi est décomposée en deux temps : la matinée est consacrée au sommet sur l'industrialisation et l'après-midi à la rencontre de la Zlecaf dont l'objectif est la levée des tarifs douaniers ou du moins leur allègement d'au moins 90%. L'industrialisation de l'Afrique est une nécessité cruciale, mais l'idée est loin d'être nouvelle. Pour que ce double sommet ne soit pas juste l'occasion de nouvelles grandes déclarations, des objectifs spécifiques ont été assignés : un nouveau cadre de politique continentale doit être décidé afin d'attirer davantage d'investissements ; les chaînes de valeurs industrielles régionales doivent être renforcées, -en clair, des partenariats entre plusieurs pays doivent être conclus pour davantage de complémentarité dans la chaîne de fabrication des produits. Enfin, le sommet compte plaider politiquement pour l'émergence d'un programme d'industrialisation de l'Afrique à l’échelle mondiale.
Deux jours d’enquête sur le terrain, à Tamou, ont permis à la Commission de boucler son rapport. La composition de l’équipe a été inclusive selon son président Maty Elhdj Moussa : « La Commission a fait appel à deux représentants des organisations de la société civile, à des officiers de police judiciaire de la gendarmerie, aux éléments de la protection civile, notamment les sapeurs-pompiers, à un médecin légiste et son équipe, ainsi que la police scientifique. »
Le rapport conclut qu’il n’y a pas eu de bavure de l’armée sur le site d’orpailleurs de Tamou. Des dégâts collatéraux sont mentionnés et leur bilan est lourd : « Les frappes aériennes sur un dépôt d’armes d’un groupe terroriste, non loin du site d’orpailleurs de Tamou dans l’après-midi, ont occasionné la mort de 11 personnes. »
Des blessés ont été admis à l’hôpital national de Niamey et, selon lui, « tous les blessés restants, 23 au total, ont quitté l’établissement après avoir été soignés ».
En recevant le premier le rapport de l’enquête de la commission, le président Mohamed Bazoum a promis, selon Maty Elhdj Moussa, de dédommager les familles de certaines victimes. Le président « nous a chargés d’informer l’opinion de sa décision de faire dédommager par l’État tous les endroits des victimes non terroristes décédées, ainsi que tous les blessés non terroristes ».
Les personnes concernées sont invitées à constituer leur dossier.
C'est la première fois que le Niger lance une telle opération pour mieux combattre les jihadistes. Ce recrutement concerne essentiellement les anciens militaires et gendarmes partis à la retraite entre 2017 à 2022. « Il faut soulager les soldats en activité sur le terrain de guerre », a précisé le directeur de l'Office des anciens combattants, le colonel-major Abdoulaye Mounkaila.
« Le ministère de la Défense a estimé qu’il faut faire appel aux anciens militaires et gendarmes pour sécuriser les projets de développement », a-t-il déclaré. Le processus de la réserve militaire est enclenché depuis 2010. Mais aujourd'hui, c'est le terrain qui commande « parce qu'on sait qu'il y a une tension sur les effectifs pour ceux qui sont sur le terrain », a ajouté le colonel-major, qui précise que « pour l'instant, ils n'iront pas au front ».
« Des spécialistes qui ont une expérience »
En 2020, le pays avait déjà annoncé le doublement de ses effectifs militaires, passant ainsi de 25 000 à 50 000. Mais le Niger étant en guerre contre les terroristes sur cinq fronts, il a aujourd'hui besoin de cette réserve militaire expérimentée. « Eux, ce ne sont pas des volontaires pour la défense, ce sont des spécialistes qui ont une expérience à qui ont fait appel à nouveau », a tenu à rappeler le militaire.
Enfin, l'âge de la retraite pour les militaires du rang est repoussé de 47 ans à 52 ans.
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