Dans l’interview qu’il a accordée à l’envoyé spécial de Jeune Afrique à Niamey, le Président de la République, Mohamed Bazoum, a estimé qu’on aura beau avoir une croissance économique à plus de 7 % au Niger, mais tant que la croissance démographique galopante persiste, le nombre de pauvres augmentera dans le pays. Pour le Chef de l’Etat, l’Education constitue une réponse appropriée à ce défi. « C’est pourquoi j’ai accordé la priorité à l’Education, car c’est ainsi que l’on fera diminuer la croissance démographique », a-t-il déclaré, à cet effet.
Selon Mohamed Bazoum, le taux de scolarisation au Niger est de l’ordre de 70 %, avec un pourcentage de rejet à l’entrée en sixième de l’ordre de 50 %. « Les filles sont les principales victimes de cette marginalisation : la majorité d’entre elles décrochent de l’école à l’âge de 12 ou 13 ans et, dès qu’elles décrochent, on leur cherche un époux », a-t-il expliqué.
Ainsi, dans la région de Zinder, 52 % des filles sont mariées avant leur quinzième année et, au niveau national, 70 % sont mariées avant 18 ans. « Elles procréent donc très tôt », a relevé le Chef de l’Etat. « Pour enrayer cette spirale, j’ai décidé d’ouvrir des internats dans les collèges ruraux, afin d’assurer aux filles les conditions nécessaires à la poursuite de leur scolarité jusqu’à l’âge de 18 ans, tout en les mettant à l’abri des mariages et des grossesses précoces », a-t-il ajouté.
Notons qu’en 2022, le taux de croissance démographique a été de 3,7 % dans notre pays. Le Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde, se retrouve également avec l’un des taux de fécondité les plus élevés de la planète. Selon certaines Etudes, un taux de fécondité élevé et durable entraine la croissance démographique rapide associée à des taux de pauvreté plus élevés, de faibles taux d’éducation primaire et des taux de mortalité infantile et maternelle également élevés.
Boubacar Hamani LONTO