POLITIQUE

POLITIQUE (41)

Le vendredi dernier, le centre international de conférence Mahatma Ghandi a servi de cadre à la présentation du prix Mo Ibrahim à la nation nigérienne par l’heureux récipiendaire en occurrence M. Issoufou Mahamadou. Eloges à tous les niveaux, un seul homme a été oublié, Brigi Rafini, Premier Ministre dix (10) ans durant. Il a été au demeurant la pièce essentielle du dispositif qui a permis à issoufou Mahamadou de mener à bien son mandat dans une relative paix sociale, stabilité et de sérénité. Homme de paix, il a œuvré dix (10) durant à raffermir l’unité nationale, la paix sociale, dans le respect de l'autre.

Discret et efficace, il a géré avec calme et intelligence toutes les crises qu'a connu ce pays durant les deux (2) mandats de Issoufou. De la crise scolaire de zinder en passant par celle du pétrole à diffa, celle dite Charlie à niamey et zinder, celle dite bagalme à niamey, Brgi Rafini a donné le meilleur de lui-même pour éviter le pire à notre pays. Le dialogue avec les syndicats c’est lui, avec la société civile, c’est lui, mieux l’apaisement politique c’est encore lui. En effet, il a su mettre en avant l’intérêt supérieur du Niger lors des différentes réunions du Conseil National du Dialogue Politique (CNDP). Parfois, contre son camp il a tranché. Cet homme qui s’est tué à la tâche et dont Manuel Valls, ancien Premier Ministre Français sous François hollande lors de sa visite à Niamey, en lui décernant la légion d’honneur française, disait : « Monsieur le Premier Ministre, votre longévité à ce poste traduit non seulement la confiance du président Issoufou Mahamadou, mais surtout votre sagesse, votre capacité d’écoute, votre sens de l’intérêt de votre pays. Monsieur le Premier Ministre, c’est une chance pour issoufou Mahamadou de vous avoir à ses côtes dans cette phase où les défis pour votre peuple sont nombreux et multiformes », n’attend certainement aucune reconnaissance en dehors de celle du peuple Nigérien, mais, Issoufou Mahamadou aurait dû au moins le citer nommément lors de cette cérémonie tant son action ou ses actions, son sens de l’Etat ont été le socle sur lequel a été bâti ce prix Mo Ibrahim. Les nigériens ont remarqué que Issoufou a certes remercié, les députés, présidents d’institution, et autres ministres, mais chacun s’attendait à entendre de vive voix, l'ancien Président de la République dire « grand merci » à « l’enturbané » comme on l’appelait les premières heures de sa nomination. Celui-là même, qui est le vice-président de la fondation Issoufou Mahamadou. Mais qu'à cela ne tienne fidèle et loyale, Brigi Rafini était dans la salle comme tous ceux qui avaient une raison d’être dans la salle. Même le président de la République, Bazoum Mohamed, qui a fait de lui Secrétaire exécutif de la CENSAD ne l'a pas appelé lors de son discours. Cet oubli vient rappeler, une chose : le PNDS a des "historiques", et Brigi Rafini, tout Premier Ministre qu’il avait été, n'en est pas un. La preuve, les premiers à être associés et remerciés pour ce prix, sont les amis de 20 ans d’opposition.

Tradam

Dans une Tribune Citoyenne récente nous mettions le curseur sur l'importance de la Foi chez un Chef, sa Crainte de son Créateur, Dieu de l'Univers, une Valeur essentielle qui caractérise le Nigérien Tout Court.

La crainte de Dieu et la Foi font éviter au Chef l'enfermement dans l'orgueil, la suffisance et l'incapacité de reconnaître les échecs dans son Action publique.

C'est pourquoi, au regard de l'Initiative du Président Bazoum Mohamed d'appeler à des Prières et invocations pour notre pays, nous avons décelé chez l'homme sans étonnement d'ailleurs, des Valeurs sociales Fondamentales caractéristiques du profil du Citoyen NIGÉRIEN TOUT COURT, NTC.

Nous avions rappelé l'importance du voisinage, surtout la culture du bon VOISINAGE telles que recommandées par notre Religion. Et ses implications au plan de la coexistence dans la Paix, la sécurité et la Prospérité pour des pays voisins.

Nous avions rappelé l'opportunité offerte par le Mois Beni de Ramadan, de se demander Pardon et de pardonner.

C'est pourquoi nous avons enregistré avec beaucoup de satisfaction, l'appel sans ambages du Président Seini Omarou, à œuvrer à la promotion d'une politique de bon voisinage, à l'occasion de son récent Message d'ouverture de la Session de l'Assemblée Nationale en cours.

Comme nous le savons les Voies de Dieu étant insondables et Sa Miséricorde infinie, pour "les Doués d'intelligences ", Il Crée des " Sabili" à saisir comme des Bénédictions.

Ainsi par exemple, devant la Mort et la douleur d'un Chef et d'un Peuple, il ne saurait y avoir de la place pour l'orgueil ou pour des petits calculs politiciens, très souvent socialement désastreux.

Il y a plutôt place pour la pleine expression de l'Humain, de l'Humanité vraie, des Valeurs sociales Fondamentales africaines.

Comme un test grandeur nature la Disparition du Père du Président de la Transition au Mali, a permis de juger de la qualité des Hommes, de leur degré de Foi, de leur sens de l'intérêt Général et de l'État.

Ces valeurs sociales Fondamentales africaines, nous les avons retrouvées dans la Décision du Président Bazoum Mohamed, de dépêcher une Mission spéciale au Mali pour assurer son Jeune Frère Assimi Goita de sa compassion profonde, ainsi que de celle du Peuple Frère du Niger.

Une présence à leurs côtés pour les assurer également de leurs Prières afin que l'Âme du Défunt repose en Paix.

C'est pourquoi, l'on ne saurait saluer suffisamment et à sa juste valeur, le geste de compassion du Président Bazoum Mohamed, son sens élevé de l'État et surtout son attachement à nos valeurs sociales Fondamentales de FOI, de FRATERNITÉ VRAIE, et de PARDON dans ce Mois de Ramadan.

Le Président du Niger, et par ricochet le Peuple Nigérien à travers ce geste ont démontré que les Liens sociologiques et historiques avec leurs Frères Maliens éprouvés par le Décès du Père du Président Asimi Goita, constituent un Trésor à sauvegarder par les Generations.

Personnellement nous ne doutions pas de la capacité du Président Bazoum Mohamed à transcender certaines Petites considérations, et principes de politique politicienne, au regard de ce nous connaissons des Valeurs sociales et humaines qu'il défend, ou qu'il met en avant.

Au demeurant dans la mise en œuvre d'une telle Initiative, nous voyions un autre Format de Délégation. Cependant Force est de reconnaître la qualité et la pertinence de sa composition.

Une Délégation de niveau ministériel avec une présence remarquable de Hauts Responsables de nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS). Expression concrète de la solidarité et de la Fraternité d'armes, toujours agissantes.

Cette Afrique donne de la fierté et de l'espoir pour la construction d'un Destin commun incontournable.

Elh Maiga Alzouma

Nigerien Tout Court, NTC

Africain Engagé  

Cette question se pose au regard d’un Acte fort posé récemment par le Président Bazoum Mohamed, qui converge avec des Valeurs retenues dans l’avant-projet de Charte citoyenne « Nigérien Tout Court, NTC ».

A la faveur du mois béni de Ramadan, le Président de la République a initié une Rencontre avec des Leaders d’Associations islamiques afin de passer un message d’appel à des Prières et des Bénédictions abondantes pour notre pays.

A Nigérien Tout Court (NTC), nous estimons que le Chef au sens noble du terme est nécessairement un Croyant, une Personne qui a la crainte du Seigneur des Mondes.  

Même si nous avons noté avec beaucoup de satisfaction la quête incontestable du Président Bazoum Mohamed, de lutte contre la corruption, des élans de solidarité avec des populations en souffrance (Diffa et Tillaberi), des remises à l’ordre dans certains dossiers d’abus de pouvoir, ou d’injustice, nous considérions que le point d’éligibilité au label « Nigérien Tout Court » (NTC), n’était pas perceptible nettement.

Il a fallu cet Acte à fort contenu religieux dans le contexte spécial du mois de Ramadan, pour que nous apercevions une lisibilité dans le criterium d’appréciation de la qualité de NTC.

Cette Réflexion n’est pas un essai de Bilan des deux (2) ans de gestion de l’Etat par le Président Mohamed Bazoum.

Elle nous permet de souligner que sur le restant de son Mandat, il y a du potentiel de travail politique bénéfique à réaliser, pour espérer avancer plus résolument. Toutefois ce travail politique doit absolument prendre en compte nos Valeurs sociales fondamentales.  

Toutefois comme préalable il y a la nécessité impérieuse de revisiter les Termes de la Dialectique Consolider et avancer. L’expérience de la gestion de l’Etat durant ces deux années, enseigne que la dimension « consolider » de son Programme, absorbe énormément d’énergie tant les déficiences structurelles à résorber sont nombreuses. Il convient également de se débarrasser de présupposés idéologiques acquis qui sont des véritables obstacles ralentissant la volonté d’avancer. Le fait par exemple de considérer que, parce le Mali est soupçonné d’employer une milice militaire privée, alors il doit être ostracisé.  

C’est pourquoi nous estimons que le Président Bazoum Mohamed malgré sa « demande insatiable de Peuple », son besoin de libérer les bonnes énergies, et de produire de l’intelligence stratégique, les Résultats en termes de mobilisation sociale, de sécurité et bien-être social sont peu lisibles.

Dans plusieurs Tribunes Citoyennes nous avons souligné les limites de la méthode MG-MB, de gestion des Affaires publiques. Elle demeure tributaire d’une mauvaise mise en œuvre de la Dialectique « Consolider et avancer ».

Le Président Bazoum Mohamed, Président de tous les Nigériens doit être visible nettement sur la promotion des Valeurs sociales fondamentales essentielles, qui incontestablement auront un impact considérable sur son Bilan global.

  1. De la convergence avec les Principes de NTC

In extenso, voici les qualités de NTC concernées dans l’avant-projet de Charte de la Citoyenneté. Au regard de ces Principes, l’Acte du Président Bazoum Mohamed, nous   encourage à penser qu’il révèle des qualités caractéristiques des NTC. Des Valeurs qui en font des Personnes de qualité, des Nigériens qui s’efforcent à être socialement exemplaires dans leur vie privée comme publique. 

Dans les points 1, 2 et 3 de l’avant-projet de charte concernant les valeurs défendues par le Citoyen Nigérien Tout Court (NTC), il est exigé ce qui suit :

  • Une Aversion pour la recherche du gain facile, la corruption, la paresse, la fraude sous toutes ses formes
  • Une Aversion pour l’intolérance religieuse, le fanatisme religieux, l’extrémisme violent
  • La Croyance en Dieu en la Puissance de la Foi et les Bienfaits de Ses Bénédictions et le Besoin de la protection Divine dans tous les Actes.

Généralement nos Chefs d’Etat ne se donnent pas un temps d’écoute suffisant sur les préoccupations d’ordre spirituel de leurs concitoyens. Ils se contentent de leur culture générale sur les questions de religion ou de spiritualité, pour décider ou adopter des postures. Le fixisme sur la laïcité de la République explique en partie la tiédeur des rapports de certains Chefs d’Etat avec la Religion.

 Souvent cela devient une source inutile de polémiques, voire de désamour avec le Dirigeant.

  1. De la nécessité « d’Avancer et Avancer »

 

C’est en ces termes que nous reformulons le slogan de campagne « Consolider et avancer ». Le Philosophe comprendra les subtilités et autres finalités contenues dans cette reconstruction sémantique de la philosophie de sa Gouvernance.

 Avant de poursuivre il est important de souligner et de faire comprendre à la Population que la gestion des affaires publiques sous nos Cieux, et donc la construction d’une Nation n’est pas une course de vitesse.

Le Chef de l’Etat ne peut être en compétition avec quelques Programmes réalisés sous d’autres Régimes. Il a une exigence de Résultats avec lui-même, qui impose de réaliser des Actions concrètes impactant.  C’’est aussi la voie pour le Chef, pour inscrire son nom dans l’Histoire victorieuse ou de succès de son pays.

A présent revenons à la nécessité de la réorientation de la philosophie de l ‘Action publique.

Nos Conclusions et commentaires sont tirés de l’observation à notre échelle, de la gestion des Affaires publiques. Nous entrevoyons trois (3) champs ou Axes possibles de concentration des Actions de développement pour « Avancer et Avancer ». Ces champs ou Axes d’Action sont dialectiquement liés. Ce sont :

  1. Avancer rapidement sur la bonne politique de voisinage avec le Mali
  2. Créer les conditions de retour des populations déplacées du fait de l’insécurité terroriste.
  3. Polir les relations sans complexe avec la Religion de façon à obtenir la Grâce Divine collective et individuelle.

Notre Religion l’Islam nous enseigne la valeur et l’importance des Relations de bons voisinages. Elles ne sont pas loin des Relations de parenté, tellement elles sont importantes.

Ce principe s’applique également sur le plan de la géostratégie. C’est un principe existentiel important pour un pays. De bonnes Relations de voisinage conditionnent la tranquillité sociopolitique et la prospérité dans chacun des pays concernés.

C’est pourquoi il nous plait de saluer et soutenir l’engagement affiché par le Président Bazoum Mohamed de relancer et consolider le bon voisinage avec les Pays voisins. C’était lors de son récent séjour au Togo, après une première visite au Benin.

Au Benin et au Togo, les prétextes et autres raisons avaient un contenu à dominance économique.

Concernant le Mali les arguments sécuritaires s’imposeront d’eux-mêmes. Des motifs valables pour rétablir les ponts officiels de la fraternité et de la solidarité.   

Une Actualité politique de cette sorte serait fortement applaudie par la grande majorité des Populations des deux pays. Elle susciterait un capital de sympathie immense auprès des Opinions publiques des deux pays, voire au-delà.

Un mouvement citoyen pourrait être initié pour amener les Uns et les Autres à dépasser leurs egos, et renouer les Liens de fraternité globale avec le Pays frère du Mali.

Il s’agit de viser également à faire « Avancer » la fenêtre d’oxygénation obtenue par la « diplomatie militaire », avec naturellement l’aval du Président de la République.

En fait la balle est plus dans le camp du Niger, qui par des Propos durs à l’endroit des Autorités de la transition au Mali, a créé une situation de crise qui ne devrait jamais arriver.

A l’épreuve de l’histoire on se rend compte de la faiblesse des arguments usités pour justifier une distanciation diplomatique d’avec le Mali.

Les Puissances étrangères qui ont implicitement pour certaines d’entre-elles, œuvré à faire isoler le Mali, qui prétendent être des modèles de démocratie achevée, se bousculent à Koulouba-Bamako pour se faire accepter par les Autoroutes maliennes de la Transition.

Au plan sous régional, même la Cote d’Ivoire qui a connu une crise aigüe, met es Turbos pour renouer la fraternité globale avec le Mali (convocation d’une Commission mixte). Nous pouvons et nous devons également faire revivre cette fraternité.

Le Président Seini Omar a invité dans l’un de ses Messages, à dépasser les Ego de part et d’autre. Nous estimons qu’il a raison, c’est une posture de sagesse avec une demande populaire forte.

Il nous plait de souligner que nous avons entrepris, à notre petite échelle citoyenne, plusieurs Initiatives de Lobbying qui ont obtenu le soutien d’un certain nombre de Compatriotes, des Personnes Ressources de grande qualité, avec des Parcours sociopolitiques élogieux. Ces Initiatives ont buté sur une équation fondamentale pour laquelle il fallait avoir une réponse : Quelle est la position officielle de l’Exécutif nigérien, avec à sa Tête le Président de la République ?

C’est le lieu de les remercier pour les hautes contributions, suggestions et surtout leur engagement à accompagner toute dynamique de raffermissement des Relations de fraternité et de solidarité entre les Peuples Frères du Mali et du Niger.

Je ne peux m’empêcher de citer leurs noms, quitte à titiller un peu leur culture de la discrétion, de la modestie et de la générosité. Il s’agit de Mme Hassane Ali Hadiza Moussa Gros, Pr Khalid ikhri, Mr Antarou Hassane Karanta, Mr Issoufou Kado Magagi, Mr Goumandakoye Mounkaila, Mr Ewangue Mohamed, Mr Mariko Aboubacar, Mr Louel Kader Mahamadou, Mr Moussa Mohamed.    

Notre Religion ne nous enseigne-t-elle pas abondamment sur les inconvénients et autres dégâts dans les rapports humains du fait de l’orgueil ?

Du reste les Grands Hommes ont toujours pu surpasser cette barrière au regard de l’intérieur de leurs pays.

Voilà pourquoi nous estimons que la Rencontre avec les Responsables des Associations islamiques atteste de l’attachement du Président de la République à la Force de la Foi, à celle des Invocations et autres Prières. A nos yeux cela constitue un pas important permettant de suggérer que l’on doit « Avancer » dans le retour au bon voisinage avec le Mali.

Le Mois de Ramadan étant celui du Pardon sincère extrêmement bénéfique, est une occasion sans pareille pour se pardonner et se réconcilier.

Concernant les Axes d’Action sur la sécurité et le retour du développement dans les Territoires désertés par les Populations, le retour de la coopération intégrale entre le Mali et le Niger devrait accélérer et consolider les processus. Nous avons enregistré un avant-gout des Bienfaits d’un tel bon voisinage, avec la coopération militaire retrouvée entre les Forces de défense et de sécurité des deux pays. Des résultats concrets sont déjà enregistrés dans la lutte contre le terrorisme.  

En guise de synthèse, nous considérons que la prise en compte de la Foi et des valeurs d’humanité, dans la philosophie de conduite des Affaires de l’Etat, est un pas décisif dans la création de conditions de mobilisation populaire autour des Forces de défense et de sécurité, autour des intérêts supérieurs de notre pays.

La reprise des activités productives par les populations de retour dans leurs terroirs aura un effet multiplicateur sur le taux de Bonheur Brut national.

Elhadj MAIGA Alzouma

Nigérien Tout Court, NTC

Africain Engagé

 

 

La communauté touarègue (Imazighen), forte de près de 3 millions d'individus, s'étend sur au moins cinq pays, principalement au Niger (1, 2 M), au Mali (1M), au Burkina Faso (300.000), mais aussi en Libye, en Mauritanie et en Algérie.

Au fil du temps, les diverses rebellions tant au Niger qu'au Mali (1963/64, 1990/1996, 2006, 2007/2009) ont "soudé", quoi qu'on en dise, ces Touaregs aux multiples origines, ethnies, communautés, clans ou fratries (Imghad, Chamanamas, Ifoghas, Daoussack... Mais aussi Inelsimen, Iklan, Haratin...), notamment au Cœur du Sahel, mais particulièrement dans le Grand Sahara (Adrar, Hoggar, Aïr, Tassili, Azawad,Ténéré, Fezzan...).

Après les grandes sécheresses sahélo-sahariennes en 1973/74, puis en 1984/86, puis le retour au Mali en 1987/90 des Touaregs ayant fui celles-ci jusqu'en Mauritanie, l'Algérie, voire même l'Arabie Saoudite, c'est toutefois une nouvelle génération de Touaregs qui voudra se faire entendre...

Ces jeunes Touaregs plus "éveillés", dont déjà le jeune Irayakan, de la tribu des Ifoghas, Iyad AG GHALI, souhaitent en effet, ce dès 1987, à défaut d'une réelle autonomie, définir un statut particulier à la zone désertique septentrionale du Mali, l'AZAWAD...

Ainsi se crée dès 1987/1992 une multitude de mouvements en faveur de l'autonomie ou d'un régime particulier concernant cette immense partie nord du Mali : le MPLA des Ifoghas (Mouvement Populaire de Libération de l'Azawad) qui deviendra le MPA (Mouvement Populaire de l'Azawad), puis l'ARLA des Imghads (Armée Révolutionnaire de Libération de l'Azawad), le FPLA des Chamanamasses (Front Populaire de Libération de l'Azawad), le MFUA (Mouvements et Fronts unifiés de l'Azawad - FIAA, FULA, FNLA...), puis le FLAA (Front de Libération de l'Aïr et de l'Azawad), mais aussi le MAA des Arabes (Mouvement des Arabes de l'Azawad), et bien d'autres mouvements ou groupes (spontanés ou non) en faveur d'une autonomie plus ou moins large de l'Azawad. Ce n'est que fin 2011 que se crée alors le MNLA (Mouvement National de Libération de l'Azawad) du Touareg malien Bilal AG ACHERIF originaire de Tombouktou, mouvement rebelle à la fois plus "combattant", plus politique, mais aussi avec un radicalisme également plus religieux...

Mais, force est de constater, que tous les divers gouvernements ou dirigeants successifs au Mali ne délivrent pas alors ou plutôt répondent mal aux attentes de ces mouvements rebelles touaregs qui s'organisent peu à peu en profondeur pour faire entendre leurs voix et leurs aspirations et entretiennent déjà des liens solides sur l'ensemble de la zone sahélo-saharienne...

Aujourd'hui, ces mouvements sont désormais fédérés au sein des deux alliances : la CMA (Coordination des Mouvements de l'Azawad : HCUA, Haut Conseil pour l'Unité de l'Azawad - MNLA - MAA...) favorable à l'autonomie, et la PLATEFORME (GATHIA -Imghad -, MSA-D...) jusqu'alors pro-gouvernementale et plutôt favorable à l'unité du Mali.

Bien sûr, outre ces mouvements "légaux", il y a eu l'incursion, d'abord au Mali, puis plus largement au Sahel, des mouvements jihadistes en faveur d'un front islamique global (GIF), dont AQMI (suite à l'allégeance à AL QAÏDA du GSPC, issu lui-même du GIA algérien) réunissant alors Arabes et Touaregs, mais aussi la création et l'implantation du MUJAO (Mouvement pour l'Unicité du Jihad en Afrique de l'Ouest) réunissant cette fois des Arabes et des Peulhs.

Enfin, la tentative d'invasion du Mali en 2013 par ces jihadistes (jusqu'à Bamako ?) n'aura été stoppée, faut-il le rappeler, que grâce à l'intervention "salvatrice" de l'armée française et sur demande expresse des autorités maliennes, dans le cadre de la remarquable opération militaire "SERVAL".

Seulement voilà, aujourd'hui la "donne" a changé :

Si au Mali, dans l'Azawad, les partisans des mouvements touaregs de la CMA ont fait face ces dernières années à ceux de la Plateforme, qui eux-mêmes ont affronté les combattants du JNIM/GSIM (Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans) d'Iyad AG GHALI, regroupant essentiellement les Arabes et les Touaregs d'AQMI et d'ANSAR ED DINE mais aussi les Peulhs du FLM (Front de Libération du Macina d'Amadou KOUFA), il y a aujourd'hui une autre menace et un danger commun auquel doit faire face tous ces groupes, légaux ou non, mais essentiellement Touaregs : l'EIS, anciennement EIGS (État Islamique au - Grand - Sahara), mouvement terroriste réunissant essentiellement des Peulhs désœuvrés, mais aussi certains Arabes ou Touaregs, parfois issus des mouvements séparatistes ou jihadistes originels qu'ils ont quittés souvent par frustration ou opportunités pécuniaires plutôt que par idéologie...

C'est dans ce cadre, me rapportent mes interlocuteurs, que l'actuelle possible grande "Union Touarègue" serait susceptible de réunir des membres de la CMA/PLATEFORME avec certains cadres Touaregs du JNIM, ce, en voulant se donner les moyens et l'ambition de lutter par les armes contre l'EIS et chasser de l'Azawad et plus largement du Mali, ces "frères ennemis", mais aussi au travers du CSP-PSD (Cadre Stratégique Permanent - Paix, Sécurité et Développement) et l'accord d'Alger (APR - Accord pour la Paix et la Réconciliation), via l'Algérie et ses autorités médiatrices.

À ce stade, rappelons que les principaux acteurs de cette "union touarègue" se connaissent parfaitement depuis des années : le Président de la CMA, Alghabass AG INTALLAH, celui du MSA, le jeune Moussa AG ACHARATOUMANE, et le leader du JNIM, Iyad AG GHALI, sont tous des Touaregs issus de la même région de KIDAL, qui est selon moi, la ville-épicentre de la résolution éventuelle de ce conflit malien !

Selon certains acteurs locaux, la réelle menace actuelle à l'encontre du Mali et l'Azawad en particulier, serait l'implantation durable de L'ÉTAT ISLAMIQUE AU SAHARA (EIS), et seule "l'union touarègue" pourrait chasser ce danger commun plus opportuniste qu'idéologique ou politique, toujours selon eux, mais parfaitement structuré et plutôt efficace en terme de recrutement (essentiellement des Peulhs...) et de combats, notamment dans la zone dite des "trois frontières" (Mali, Niger, Burkina Faso).

Aussi, la junte militaire au pouvoir à Bamako, aura bien du mal à ignorer cette "union touarègue" et ses objectifs à l'encontre de "l'envahisseur" EIS, jugé trop opportuniste et dangereux, il est vrai, pour leurs propres intérêts : adouber officiellement cette union serait sans doute donner trop de gages au mouvement jihadiste JNIM, mais affronter cette "union informelle de fait", militairement ou politiquement, serait prendre le risque de provoquer la colère des Touaregs de l'Azawad, l'arrêt de l'APR et la dissémination ethnique du conflit au sein même de la société malienne...

L'actuel chef du pouvoir de transition du Mali, Assimi GOÏTA, ancien chef des commandos maliens, n'a certes pas été élu démocratiquement, mais aussi à cet égard, sans doute dispose-t-il ainsi d'une marge de manœuvre que son statut (chef militaire de la junte "putschiste") et ces temps d'exception lui permettent de facto, à savoir : un pacte possible avec cette "union touarègue" et sans doute le début d'un "dialogue" (souhaitable ?) avec certains responsables jihadistes du JNIM pour combattre "l'ennemi commun" et contrer les avancées de l'EIS au Mali. Un choix cornélien que pourrait difficilement (ou officiellement...) faire un représentant d'un pouvoir démocratique...

Sans faire évidemment l'éloge des coups d'État, mais puisque ceux-ci ont eu lieu et que leurs auteurs exercent actuellement le pouvoir, c'est donc aujourd'hui toute la question malienne : le pouvoir militaire malien actuel issu de deux coups d'État peut-il réussir (de façon certes non démocratique, voire hybride...) là ou un pouvoir démocratique a été (ou serait ?...) enlisé, enkisté ou "paralysé" par une "liaison dangereuse" pourtant possiblement en faveur d'un Mali "unifié" pour combattre l'ennemi commun l'EIS ?...

Est-ce un "pacte avec le diable" ou une réelle opportunité unique (factuelle) à saisir pour le Président intérimaire du Mali et son armée (FAMa), qui connaissent parfaitement (pour avoir combattu la plupart...) tous ces acteurs du conflit malien ?

Bien sûr, la question de l'Azawad et ses diverses sous-régions est éminemment plus complexe : le septentrion saharien malien (Touaregs, Dogons, Songhaïs...) a sans doute besoin de l'essor économique de Bamako pour subsister, mais la riche zone sahélienne sudiste (des Bambaras, mais aussi des Peulhs...) a plus que jamais besoin du Nord-Mali et de l'union de tous les maliens (nordistes et sudistes, sahéliens et sahariens) pour exister en tant que "Grand Mali" !

Hervé BRIAND

Senior Sahel Analyst

Depuis l’accession du Jeune Président Umaru Sissoko Embalo à la Tête de la Guinée Bissau, un pays de seulement deux (2) millions d’Habitants, sur 36 125 km2, le Monde remémore sa haute contribution à la lutte historique de libération et d'émancipation des Peuples africains. La Guinée Bissau affiche plus que par le passé, sa volonté d’apporter à nouveau, sa pierre à la construction de notre cher Continent.

 Des Signes de Destin ?

 Comme un signe du Destin, un Jeune Président, de surcroît militaire, Général de son Armée est démocratiquement porté à la Magistrature Suprême du pays en Janvier 2020, pour un mandat de cinq (5) ans.

Comme un signe du Destin, il se voit confier la Présidence de la CEDEAO, à un moment où trois (3) pays de la sous-région sont en transition politique, suite à des coups d’Etat en cascade, à l'intensification sans précédent de la lutte contre le Terrorisme dans le Sahel et d'autres pays de la sous-région. A un moment également où le Monde entier est entré dans une phase d’incertitudes économiques et politiques du fait de la guerre Russie-Ukraine.

Enfin comme un signe du Destin, le 50ième Anniversaire de la libération de la Guinée Bissau (4 Septembre 2023), sera célébré pendant son Mandat présidentiel. Sans verser dans la mystique des chiffres, il y a une coïncidence qui interpelle.

Des Raisons d’espérer

Tous ces bégaiements de l’Histoire sont porteurs d’Espérance et d’espoir tant pour les populations de Guinée Bissau que pour celles de la Région CEDEAO, voire de l’Afrique toute entière. En effet, au regard des dynamiques enclenchées par le Président Umaru S. Embalo tant sur le plan local qu’à l’Etranger, la CEDEAO a gagné en force et crédibilité auprès des Institutions internationales.

Sur le plan national sans Tambours ni trompettes, le président Umaru Sissoko Embalo a engagé d’importants travaux infrastructurels, qui vont transformer et moderniser les conditions de vie de ses Concitoyens, et créer de nombreux emplois pour les jeunes.

La Dame de Sotchi, Nathalie Yamb reconnue pour son franc-parler, son antipathie pour les Chefs d’Etat africains qui se lient d’amitié pour le Président français Macron, a été agréablement surprise de constater les travaux de modernisation et d’amélioration du cadre de vie des populations. Elle a simplement pu connaitre un peu mieux l’Homme. Un Africain décomplexé qui assume son histoire et revendique les Principes et valeurs qui ont permis à ses Pères de libérer leur pays. Il est l’héritier naturel des Combattants pour l’indépendance et la libération de l’Afrique.

C’est la raison pour laquelle le Discours néo-panafricaniste ne peut l’ébranler, même quand parfois cela comporte des élans de violence verbale. Il estime que le Peuple de Guinée n’a pas de leçon de souveraineté ou de libération à recevoir de Structures ou mouvements prétendument souverainistes ou panafricanistes que ce soit !

Le pragmatisme du soldat qui caractérise son Action publique, les Valeurs sociales fondamentales reçues de son Education, l’éveil au sens de la Patrie à travers la formation des Camps révolutionnaires, et le volontarisme de sa jeunesse, font de lui un Chef africain au sens africain du terme, et un Président qui bouscule les convenances établies.

Cela lui a valu d’être indexé parfois par certains « Activistes panafricanistes », comme étant à  la solde d’Officines ou Lobbys politiques Etrangers. Rapidement les uns et les Autres sont revenus à la raison au regard de la bonne Foi que le Président Umaru Sissoko Embalo met dans la gestion des Affaires, la promotion d’une Image de « Guinée-Bissau is back » 

Ainsi se comprend l’Initiative d’adresser des Vœux aux 400 millions de ses Concitoyens de la CEDEAO. A cette occasion, il a tenu un Message historique fort, mobilisateur autour des idéaux de l’Institution communautaire. La CEDEAO pendant les quelques mois de sa présidence a atteint un niveau de visibilité jamais égalé antérieurement, dans le concert des Institutions internationales, par une Organisation sous régionale africaine.

Le panafricanisme décomplexé que revendique le Président Umaru Sissoko Embalo lui permet de parler avec tout le Monde. Ce qui est un atout inestimable pour défendre au mieux les intérêts de l’Institution communautaire.

L’accueil spécial à lui accordé par le Président Poutine, est révélateur de la Haute estime dont il jouit auprès des Grands Dirigeants du Monde.

Son Message de vœux une Invite au dépassement, à la nécessité de raffermir la Fraternité entre les Etas, au besoin impérieux de mutualiser les moyens de lutte contre le Terrorisme dans le respect des choix stratégiques des Etats, fera date dans l’Histoire de l’Institution communautaire.

Il y a des raisons d’espérer que pour le restant de son mandat, que des progrès essentiels soient réalisés dans le domaine de la coopération et du développement économique, devenu secondaire de l’Agenda des Présidents, tellement les questions de crise de gouvernance et d’insécurité aggravée dans certains Etats, sont devenus les préoccupations majeures.

Aussi la célébration du 50ième Anniversaire du pays pourrait être une occasion de ressourcement sur la Pensée révolutionnaire, progressiste de Amilcar Cabral.

Le Modèle de gouvernance mis en œuvre par le Président Umaru Sissoko Embalo, mérite le détour pour tous les panafricanistes et autres souverainistes.

Pour terminer nous dirons avec l’Autre que « le Panafricanisme n’est ni violence verbale, ni agression contre des non-africains. Le Panafricanisme ne se clame pas, il se vit tous les jours dans les Actes concrets de développement de la Nation africaine, et dans l’acceptation de la diversité culturelle » .

Elhadj MAIGA Alzouma

Nigérien Tout Court 

Africain engagé

Ce n'est pas un sentiment "anti-français" qui a cours actuellement en Afrique de l'Ouest : beaucoup de Français y résident paisiblement, temporairement ou non, notamment dans les pays sahéliens ou côtiers. Les voyageurs et les vacanciers y sont d'ailleurs toujours accueillis et traités avec bienveillance et la diaspora y est plutôt bien intégrée.

Ce n'est pas non plus un sentiment "anti-France", pays qui attire, quoi qu'on en dise, toujours des candidats à la migration de plus en plus nombreux, non seulement ceux issus des pays sahélo-sahariens plus pauvres, mais aussi ceux en provenance des pays africains côtiers aux économies plus fortes,

Ce "malaise" est d'abord, je le crois, en premier lieu, un sentiment "anti-méthode" à l'encontre de l'Occident et plus particulièrement de la France, qui est aujourd'hui de plus en plus exacerbé en Afrique de l'Ouest, non seulement au Sahel (essentiellement au Mali, au Burkina Faso, voire au Niger...), mais aussi de plus en plus ressenti dans les pays côtiers (Sénégal, Guinée, Côte d'Ivoire...)

Davantage que le fond, c'est la forme qui ne va pas ou qui n'est plus adaptée à l'écoute des autorités actuelles et des populations locales, dont une majorité d'acteurs civils, notamment au sein de la jeunesse africaine. En effet, une partie de ces populations et de ces décideurs ouest-africains déclare ne plus se satisfaire désormais de certaines attitudes occidentales, et notamment françaises, ayant pu donner une impression d'arrogance, de suffisance, de "donneur de leçons, voire d'ordres", ou pire encore de mépris qu'elles aient été volontaires ou non (y compris sur les réseaux sociaux...).

Ce "malaise" ou "lassitude" peut, il faut le souligner, être parfois exagéré par une sorte de "bashing anxiogène incessant", émanant d'une partie des médias français, spécialisés ou non sur l'Afrique, et souvent mal ressenti par certains de mes interlocuteurs ouest-africains qui, disent-ils, ne parle du Sahel uniquement pour évoquer les attaques des groupes terroristes, les actions militaires, les prises d'otages, les trafics en tout genre, les problèmes de gouvernance... Sans jamais (ou très peu…) citer aussi régulièrement les échanges commerciaux ou culturels fructueux, les initiatives sociales ou entrepreneuriales parfois heureuses, les succès individuels, les belles histoires communautaires…

Un des mes interlocuteurs m'interrogeait à ce propos : "Que diriez-vous si le magazine américain "The Times" ou le journal "The Washington Post" ne parlaient de la France uniquement pour y évoquer les grèves ou les violences urbaines ? Ne serait-ce pas totalement réducteur et finalement très orienté ou engagé ? Ne deviendriez-vous pas quelque peu "anti-américain ?". Il est certain que ce "bashing anxiogène latent", surtout français selon certains, peut être aussi, sinon le déclencheur, au moins l'un des accélérateurs de ce malaise dit "anti-français"...

En second lieu, et à mon sens c'est le plus important, il s'agit aussi et surtout d'un ÉLAN D'INDÉPENDANCE, D'ÉMANCIPATION, DE SOUVERAINETÉ AFFIRMÉE et affichée aux yeux des populations locales, et surtout de la jeunesse, non seulement malienne ou burkinabé, mais aussi guinéenne et sénégalaise, que certains États ouest-africains veulent ou souhaiteraient assumer aujourd'hui et demain. 

Certains responsables politiques ne seraient pas contre cette "indépendance", ou plutôt une certaine "neutralité" vis à vis notamment de la France, en guise de signe ou gage d'une nouvelle "maturité", selon eux, de leurs États et surtout de leurs gouvernances et régimes, militaires ou non.

À cet égard, au Burkina Faso, il s'agit bien avant tout d'une volonté affichée du pouvoir de transition et d'une détermination du pays à vouloir se défendre militairement par lui-même, sans aide (visible) extérieure, notamment de l'ancien pays colonialiste. C'eût été peut-être une étape nécessaire si le Burkina Faso n'était pas un pays actuellement en proie à un terrorisme majeur... Mais c'est un risque énorme que d'entreprendre aujourd'hui cette "émancipation" (au moins militaire...) soudaine dans le contexte actuel d'un terrorisme accru et aux multiples ramifications [JNIM (AQMI, AD, FLM), EI(G)S, ISWAP, JAS, AI...) et se "couper" ainsi d'une expertise et d'une capacité d'intervention française reconnue, à savoir l'opération d'élite "SABRE" (environ 400 soldats français "ultra-spécialisés" sur le sol burkinabé)

Cette volonté ou désir d'indépendance, voire de neutralité, vis à vis de la France n'est donc évidemment pas sans conséquence : si sur la forme, les autorités concernées escomptent bien obtenir un bénéfice populaire, et probablement électoraliste, à court ou moyen terme, il n'en reste pas moins que sur le long terme, c'est aussi, hormis l'aspect sécuritaire et militaire, un "déni de réalité" que font ces États ouest-africains, particulièrement le Mali et le Burkina Faso.

En effet, en dépit de l'histoire coloniale française, la France partage avec ces États sahélo-sahariens non seulement la francophonie, mais également un lien unique, une identité, des valeurs communes, et aussi, je peux l'affirmer, beaucoup d'empathie et de fraternité.

Enfin, l'idée que la France "pillerait" les richesses de l'Afrique sous couvert d'une présence militaire est simpliste et surtout totalement faux : les opérations militaires françaises "Serval" et "Barkhane" ont coûté à la France bien plus cher que n'ont rapporté les exploitations minières françaises, d'ailleurs en forte baisse au Sahel (Mali, Niger). Dans cette région de l'Ouest-Africain, c'est en fait avec le Nigéria que la France réalise la majorité de ses échanges commerciaux...

Aussi, multiplier les partenariats et s'ouvrir à d'autres acteurs diplomatiques, économiques, et même militaires est plutôt sain et louable pour les États africains, quels qu'ils soient, au regard du contexte actuel mondial, et notamment africain, bouleversé et instable...

Mais se jeter dans les bras de Wagner ou de la seule Russie n'est certes pas la solution idoine, et rejeter en bloc tout lien avec la France n'aurait aucun sens !

Un jeune activiste sahélien me résumait ainsi la situation de la France aujourd'hui au Sahel et plus largement en Afrique : "La France doit comprendre qu'elle n'a plus 51 % des parts, qu'elle n'est plus le "décideur", mais seulement un partenaire minoritaire... Comme les autres !".

Hervé BRIAND

Senior Sahel Analyst

La cérémonie de vœux de cette année 2023 a surpris plus d’un nigérien, et pour cause : le président de la République, Mohamed Bazoum, est dans l’incapacité de mener une lutte contre la corruption. Chacun a été témoin : Bazoum crie au secours. Le premier ministre, le ministre des Finances, le premier président de la cour de cassation, ont tous été interpelés pour l’aider à traduire les indélicats devant les tribunaux. Va-t-il se contenter de ces personnalités qu’il a interpellées lors de la présentation de ses vœux ou va-t-il faire recours aux partis alliés ?

Le premier Conseil des Ministres de l’année 2023 a été, au-delà des dossiers en examen, l’occasion pour le président de la République de saluer l’équipe gouvernementale et de l’exhorter à faire mieux pour cette année 2023 qui débute. En effet, le président de la République, Mohamed Bazoum, a voulu que chaque ministre soit dans la prédisposition de se consacrer à ses dossiers. C’est pourquoi il a tenu à rassurer les uns et les autres de ne pas prêter une oreille attentive aux rumeurs de remaniement dont Niamey a le secret. Le président de la République a rappelé à ses ministres que la seule personne qui initie et mène un remaniement gouvernemental, c’est bien lui. Cette idée de remaniement ne figure pas, pour le moment, dans son agenda, voilà qui est bien dit. Sauf que, chemin faisant, les choses peuvent changer.

Son discours de vœux prouve à suffisance sa difficulté à lutter efficacement contre la corruption. Cette lutte contre la corruption le préoccupe tellement au point où visiblement il est prêt à lâcher même dans son gouvernement ceux qui, d’une manière ou d’une autre, seraient impliqués dans un quelconque dossier. Ainsi, à la faveur d’une inspection menée à la Nigérienne de l’urbanisme et de construction immobilière (SONUCI) sous la période de 2010-2022, les trois (3) derniers Directeurs Généraux seront sous peu, dans les bureaux des juges. Au nombre de ces anciens Directeurs Généraux, figurent un ministre en exercice, un ancien ministre et le dernier DG débarqué lors du dernier Conseil des Ministres. Deux (2) autres ministres en exercice sont dans la ligne de mire du président de la République, Mohamed Bazoum. Il s’agit notamment du président d’un petit parti de la mouvance présidentielle et d’un membre d’un grand parti allié du PNDS Tarayya.

La machine s’accélère visiblement, puisqu’on apprend dans la foulée qu’on demande aux chefs de parti dont les militants sont concernés, de proposer des nouveaux noms en vue de leur remplacement.

Tradam    

Décidément, la présence française au Sahel, principalement dans les pays du Liptako Gourma, est plus que jamais décriée. Si les maliens ont fait fort en suspendant même la coopération, d’une manière générale, avec Paris, les burkinabé eux aussi, sont sur cette voie, mais d’une manière graduelle : fermeture de la radio RFI, convocation du correspondant de la télévision France-24 par le Conseil supérieur de la communication burkinabé, et surtout l’ultimatum d’un (1) mois donné à la force française Takouba pour quitter le territoire burkinabé.

Encouragés par leurs opinions publiques, ces deux (2) pays apparaissent aujourd’hui aux yeux de beaucoup d’africains comme des pays engagés sur la voie de la souveraineté des peuples africains. Au Niger également, un embryon de ce mouvement patriotique a été vite étouffé dans l’œuf, mais pour combien de temps ? En effet, à bien observer les choses, la force Takouba renvoyée du Burkina Faso viendra grossir les rangs des forces françaises à Niamey, comme ce fut le cas avec Barkhane lorsqu’elle quittait en catastrophe le Mali.

Au risque de se retrouver en porte-à-faux avec son opinion publique, opinion publique qu’il juge marginale, le président de la République, Mohamed Bazoum, est en train de faire de son pays le dernier refuge des forces françaises dans cette sous-région en proie à l’insécurité. Le régime de Niamey, a-t-il calculé le risque d’une telle attitude ? Une chose est au moins sûre, entre la crise sociale (vie chère, corruption, injustice) qui a fait sortir les syndicats de leur silence de cimetière et la présence française de plus en plus décriée, le pouvoir de Niamey tisse lentement mais surement la corde qui risque de l’attacher.

Le président de la République, Mohamed Bazoum, a intérêt, au vu de la situation, à négocier dans le sens de l’intérêt du Niger, cette nouvelle arrivée des forces françaises, car comme on le sait, la France n’a pas d’amis, mais des intérêts.

Tradam    

Depuis le 25 décembre 2022, le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya) a un nouveau président, en la personne de Foumakoye Gado. Lors de son tout premier meeting dans son Arewa natal, Foumakoye Gado a tenu à préciser l’objectif assigné à la région de Dosso, à travers son élection à la tête du parti rose. En effet, au dire de M. Foumakoye, avec Issoufou à la tête du parti, Tahoua est devenue le bastion incontestable du parti rose, avec Bazoum, Zinder aussi a viré à la couleur rose. Dosso à son tour, doit aujourd’hui être la troisième région en terme de voix pour le PNDS.

Mais, en bon maouri, Foumakoye souhaite aussi avoir son nom de guerre. Si avec Issoufou, c’était « Dan Illéla », avec Bazoum, « Dogo, Dan Tesker (quoi que né à Bilabirim) », le maouri est remonté dans sa plus tendre enfance pour trouver son nom de guerre. En effet, il a demandé à ce que les militants du PNDS ajoutent désormais à son nom, son nouveau cri de cœur de sa tendre enfance : « Gadagé Makaya, Dan Falwal ».

En attendant la composition d’une chanson par la troupe Albichir à l’honneur de « Gadagé Makaya, Dan Falwal », on note que cette sortie hasardeuse a douché l’espoir des gens du département de Doutchi de voir un des leurs à la tête de ce grand parti à même de leur donner leur deuxième président de la République après Baré. En effet, l’activisme effréné du tout nouveau président du parti démontre sa hâte d’être un jour président de la République du Niger.

Tradam   

Le Président de la République, Mohamed Bazoum, a rencontré le jeudi 19 janvier 2023, les responsables des cinq (5) centrales syndicales représentatives du Niger, à savoir la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN), la Confédération Nigérienne du Travail (CNT), la Confédération Générale des Syndicats Libres du Niger (CGSL-Niger), l’Union des Syndicats des Travailleurs du Niger (USTN) et l’Union Syndicale Progressiste des Travailleurs (USPT). Lors de cette rencontre, les échanges ont essentiellement porté sur les principales préoccupations des travailleurs nigériens et l’état du partenariat entre les Organisations syndicales et le Gouvernement.

La rencontre a permis au Chef de l’Etat et aux responsables des centrales syndicales de s’accorder sur plusieurs points, notamment l’harmonisation du régime indemnitaire des agents de l’Etat, le paiement des incidences financières liées aux avancements et aux reclassements, l’indemnité spéciale de départ à la retraite, le rehaussement de l’âge de la retraite, la mensualisation de la pension, le recrutement des contractuels à la Fonction Publique et le rehaussement du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG).

En effet, à l’issu de la rencontre, le Secrétaire Général de la CDTN, M. Idrissa Djibrilla, a annoncé que le Président de la République a déjà instruit le Gouvernement et le Ministère des Finances pour apurer les incidences financières. Pour ce qui est de l’indemnité spéciale de départ à la retraite, le Chef de l’Etat a promis que le Gouvernement prendra les mesures pour que cette disposition soit contenue dans le Statut Général de la Fonction Publique afin que les travailleurs qui iront à la retraite puisse en bénéficier, selon M. Idrissa Djibrilla. Aussi, Mohamed Bazoum a pris l’engagement de rehausser l’âge de la retraite de 60 à 62 ans. Quant à la mensualisation de la pension, elle est déjà acquise à partir de janvier 2023.

Evoquant le recrutement des contractuels à la Fonction Publique, le Secrétaire Général de la CDTN se basant sur les explications fournies par le Chef de l’Etat, a souligné que la situation est complexe, surtout dans le secteur de l’Education qui compte plus de 70.000 contractuels. Néanmoins, d’après lui, le Président de la République a exprimé sa volonté de recruter à la Fonction Publique le maximum de contractuels, en fonction des moyens de l’Etat. De même, l’augmentation du SMIG ne pose pas de problème au niveau du Gouvernement, mais la décision du rehaussement du SMIG doit être prise au Conseil National du Travail, de manière tripartite entre l’Etat, les travailleurs et les employeurs. M. Idrissa Djibrilla a enfin souligné que le Chef de l’Etat s’est engagé à faire en sorte que les discussions entre le Gouvernement et les Organisations syndicales soient poursuivies et renforcées.

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Une du journal

Le matinal 2 décembre 2022

Le Matinal

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