Le 26 juillet 2023 marque un tournant pour le Niger et son peuple. C’est le jour-le régime de la 7e République a été renversé, à la surprise générale des Nigériens. La joie immense de la population suscitée par cet événement constitue sans nul doute le reflet de l'impopularité du régime déchu, accablé de critiques treize (13) années durant. Les critiques les plus acerbes concernent la mal-gouvernance mais surtout la collaboration des autorités du régime déchu avec les puissances étrangères dans la lutte contre le terrorisme. Revue d’un combat pour la quête effective de la souveraineté.
En effet, ces puissances dont les armées étaient présentes depuis près d’une décennie sur le territoire national ont été qualifiées d’armées d'occupation en raison de leur faible rendement en matière de lutte contre le terrorisme. Pire, une certaine opinion les avait accusés d’être de complices des terroristes sous le regard impuissant des dirigeants de l’époque. C’est pourquoi, aussitôt après le coup d’État, l’immense majorité des Nigériens, soutenant les nouveaux maîtres du pays, avait mis ces puissances au pilori, demandant carrément leur départ du territoire nigérien.
La présence de l'armée française, malgré ses effectifs de plus de 3000 soldats, n’a pas eu raison du terrorisme. C’est un fait. C’est donc pourquoi elle a été priée de partir, en même temps que d’autres des formes armées issues des pays de l’Europe qui étaient censées lui prêtre mains-fortes dans la croisade contre le terrorisme. Ensuite, viendra le tour de l'armée américaine, a également été invitée à quitter le territoire pour quasiment les mêmes raisons. Depuis lors, les nigériens voient en ces départs des forces armées étrangères un pas décisif vers la souveraineté nationale prônée par le CNSP.
Un combat pour la souveraineté économique….
La lutte pour la souveraineté nationale ne s'arrête pas au départ des troupes occidentales. Conscient que la souveraineté est aussi économique et financière, le CNSP mène le combat sur plusieurs fronts. Grâce à la coopération marocaine, il a réussi à contourner le Trésor français pour transférer les 400 millions de dollars avancés par la Chine au titre de la première année de production pétrolière acheminée par pipeline. Pour la première fois, des fonds nigériens provenant d'une vente de matière première n'ont pas transité par Paris. Cette action parle plus fort que toute déclaration, marquant un temps de rupture avec les accords monétaires liant le Niger à la France.
…mais aussi pour la souveraineté minière.
Longtemps à la merci des multinationales, notamment la société française Orano qui contrôlait jusqu’à récemment des gisements d’uranium, le Niger a réussi un coup de maître en mettant fin à cette servitude minière. En effet, la mine géante d'Imouraren, obtenue par Paris en 2009, a été un point de départ pour Niamey qui a clamé haut et fort son vœu de reprendre la main. Orano, la société française du nucléaire, s'est vue retirer son permis minier le 20 juin 2024, suivie 15 jours plus tard de Goviex, un groupe canadien.
Alliance des États du Sahel
En plus de ces actions, Niamey a entrepris d'autres initiatives de grande envergure. Avec le Mali et le Burkina Faso, le Niger a quitté la CEDEAO, une organisation qui est considérée par les citoyens de ces trois pays comme un instrument d'asservissement entre les mains de l’impérialisme occidental. D’où la naissance de l'Alliance des États du Sahel (AES). Malgré les sanctions jugées « inhumaines et illégales » par les dirigeants de l’AES, car étendues aux produits alimentaires et pharmaceutiques, la population du Niger a fait preuve d’une forte résilience.
Sur le plan diplomatique
Le Niger a entrepris une série d'actions diplomatiques pour affirmer et défendre sa souveraineté. Le principe de la réciprocité, appliqué avec rigueur par les autorités de Niamey, a joué un rôle central dans cette stratégie. En refusant de se soumettre aux diktats des puissances étrangères et en exigeant un traitement équitable dans toutes les relations internationales, le Niger a envoyé un message clair : il est résolument déterminé à défendre sa souveraineté.
Des mesures concrètes ont été prises pour renforcer cette posture. Par exemple, Niamey a réagi fermement aux sanctions économiques imposées par certaines organisations internationales en adoptant des politiques de résilience économique et en diversifiant ses partenariats. En outre, le Niger a exigé des explications diplomatiques sur des ingérences perçues.
La création à l'Alliance des États du Sahel (AES), en collaboration avec le Mali et le Burkina Faso, illustre également cette démarche proactive. Cette nouvelle entité régionale, fondée sur des principes de coopération et de solidarité, vise à contrer les influences extérieures et à promouvoir une intégration économique et sécuritaire autonome.
Par ailleurs, le Niger a organisé et participé à plusieurs sommets internationaux, où il a défendu ses positions avec fermeté. Les autorités nigériennes ont également intensifié leurs efforts pour sensibiliser l'opinion publique internationale aux défis auxquels le pays est confronté, en soulignant l'importance du respect de sa souveraineté.
Ces actions diplomatiques ont considérablement renforcé l'image du Niger sur la scène internationale. Le pays est désormais perçu comme jaloux de son indépendance et prêt à tout pour la préserver, y compris en adoptant des mesures audacieuses et en réorganisant ses alliances stratégiques.
En somme, la diplomatie nigérienne, guidée par le principe de la réciprocité et un engagement inébranlable envers la souveraineté nationale, a permis de redéfinir la place du Niger dans le concert des nations et de poser les bases d'une politique extérieure plus assertive et respectée.
La question de la souveraineté monétaire
La transition monétaire est une étape déterminante dans cette quête de la souveraineté nationale des pays de l’AES. L’étape ultime reste leur désaffiliation du franc CFA suivie de la création de leur propre monnaie commune. Bien qu’elle soit perçue comme un vœu pour les citoyens de l’espace AES, le processus conduisant à la création d'une monnaie commune est parsemé d'embûches.
En attendant de trouver la bonne parade et dans le souci de s’entourer de plus de de précautions pour contourner les obstacles techniques liés à la nature de leur régime, les États de l’AES sont contraints de renégocier avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, prennent. Plutôt que de voir ces négociations comme des contraintes, les nouvelles autorités les considèrent comme des étapes nécessaires pour assurer une transition réussie vers une monnaie indépendante et stable.
Toujours est-il que, dans le cadre de la Confédération des États du Sahel, Niamey doit harmoniser ses politiques avec celles du Mali et du Burkina Faso. Lors du premier sommet tenu à Niamey le 6 juillet 2024, la création d'une banque d'investissement a été annoncée. Cependant, la question de la monnaie n'a pas été abordée. Les spécialistes sont formels : la création d'une monnaie dépend davantage de la volonté politique que d'aspects techniques.
Pour parvenir à cette réalisation, les gouvernements des trois pays doivent démontrer une volonté politique forte et coordonnée. Cela implique des négociations complexes et une collaboration étroite pour établir des structures économiques et financières solides. La création d'une monnaie commune nécessitera également la mise en place de mécanismes de régulation et de contrôle qui assureront la stabilité et la confiance dans la nouvelle devise.
En outre, la transition vers une nouvelle monnaie devra être accompagnée de mesures éducatives et de sensibilisation auprès des populations pour assurer une compréhension et une acceptation générale. Les avantages potentiels, tels que l'indépendance économique accrue, la réduction de l'influence étrangère sur les politiques monétaires et l'amélioration de la coopération régionale, devront être clairement communiqués.
La monnaie AES, un projet ambitieux pour l'avenir
Ce projet ambitieux, bien que difficile, représente une opportunité historique pour les États du Sahel de renforcer leur intégration économique et politique. En surmontant les défis associés à la création d'une monnaie commune, le Burkina Faso, le Mali et le Niger pourraient poser les fondations d'une souveraineté véritablement indépendante et durable.
Ce sera également un signal fort envoyé à la communauté internationale sur leur détermination à prendre en main leur destin économique et politique.
Ganda Boubacar
« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » disait Karl Marx. Aujourd'hui, on pourrait dire : « Putschistes de tous les pays, unissez-vous ! » C'est dans cet esprit que la Confédération des États du Sahel (AES), qui regroupe les régimes issus des récents coups d'État au Mali, au Burkina Faso et au Niger, a été créée. La participation du Niger à ce projet a été rendue possible grâce à la chute du régime, intervenue le 26 juillet 2023, formant ainsi le triumvirat des dirigeants militaires qui libèrent progressivement le Sahel du joug de l’impérialisme.
La Confédération des États du Sahel repose sur des préoccupations sécuritaires partagées et un destin politique commun. Le Général Tiani, bien que plus jeune dans l'exercice du pouvoir, a eu l'honneur d'accueillir à Niamey le tout premier sommet de cette confédération naissante. Cependant, les défis à relever sont encore nombreux.
Avant le coup d'État du 26 juillet 2023, le Niger était l'un des critiques les plus fervents des régimes militaires, notamment celui des colonels au Mali, que Niamey accusait de négliger la lutte anti-terroriste. À l'époque, le président Mohamed Bazoum prônait un retour rapide aux institutions démocratiques au Mali et au Burkina Faso. De leur côté, les présidents Traoré et Goïta espéraient l'arrivée d'un allié au Niger. Le 26 juillet 2023, leur souhait a été exaucé.
Dès l'annonce du coup d'État, le président du CNSP a été chaleureusement félicité par Ouagadougou et Bamako. Une union sacrée, prélude à l'Alliance des États du Sahel, a été mise en place pour protéger le Niger contre les menaces de la CEDEAO et de la France : « Tout État, groupe d'États ou organisation qui attaque le Niger déclare également la guerre au Mali et au Burkina Faso. » Cette alliance, soutenue par les trois pays, doit encore surmonter de nombreux obstacles.
Le sommet de Niamey, la présidence tournante assurée par le Colonel Goïta et la réunion prochaine des parlements de transition à Ouagadougou sont des étapes importantes. Cependant, les défis restent nombreux. Le Mali et le Burkina Faso, avec leur expérience en matière de gestion d'État, semblent mieux préparés. Au Mali, les structures coloniales françaises restent ouvertes, tandis qu'au Burkina Faso, le Capitaine Traoré multiplie les projets pour répondre aux attentes de la population.
Au Niger, le chemin vers la stabilité est encore long. La vision du président Tiani et le Programme de Résilience présenté par le Premier ministre offrent un espoir de renouveau. Un an après la destitution de Mohamed Bazoum, l'AES représente une lueur d'espoir pour une coopération renforcée et une stabilité accrue dans la région.
L'Alliance des États du Sahel, bien que confrontée à de nombreux défis, incarne une solidarité inébranlable face aux menaces sécuritaires et politiques. Avec une détermination renouvelée et des objectifs communs, le Mali, le Burkina Faso et le Niger peuvent espérer un avenir plus stable et prospère.
Tradam
L’an 1 du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), a été l’occasion pour le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président de la Transition, Chef de l’Etat, d’accorder des interviews. Comme à son habitude, cet échange avec les médias d’Etat a été fait, outre le français qui est la langue officielle, mais aussi en Haoussa et en Djerma. Le Gouvernement, quant à lui, à travers le Ministère de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture, et celui de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement, a organisé une semaine culturelle dénommée AL’ADA et une Journée nationale de l’Arbre au cours de laquelle le Chef de l’Etat a donné le coup d’envoi de la Campagne de reboisement sur l’ensemble du territoire national. Retour sur un anniversaire dans la joie de la souveraineté retrouvée.
Il est désormais établi, que la fête de 3 aout dite fête de l’arbre ne fera plus l’objet d’un message à la nation comme il est de coutume. En effet, cette année, le Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, a choisi de s’entretenir avec la presse nationale dans une grande interview en français, en Haoussa et en Djerma. Comme on pouvait l’imaginer, la question de souveraineté, celle de la sécurité, nos rapports avec la France, la Confédération des Etats du Sahel, le prochain forum national, notre diplomatie etc… S’agissant de la Souveraineté nationale, le Chef de l’Etat s’est beaucoup appesanti sur la résilience du peuple nigérien face aux épreuves à nous injustement imposées par la CEDEAO et, d’une manière générale, par la communauté internationale. Il s’est aussi félicité et a même rendu hommage aux agents des impôts pour le sérieux, le professionnalisme, l’intégrité et le patriotisme dont ils ont fait montre dans cette phase si difficile pour notre pays. En effet, la mobilisation exceptionnelle des ressources internes a permis à notre pays de faire face efficacement à nos dépenses de souveraineté nationale.
Sur le plan sécuritaire, le Président Abdourahamane Tiani reste et demeure convaincu que la France cherche par tous les moyens à déstabiliser notre pays. Pour preuves, il a énuméré un certain nombre d’agissements et de préparatifs de la part de la France sur le territoire nigérian et surtout sur celui du Bénin. Du reste, le Chef de l’Etat disait ceci : « Cette volonté maladive de déstabiliser le Niger s’est donc propagée à travers le repositionnement de tous les agents de la DGSE française que nous avons chassés de notre territoire. Ils sont repositionnés au Bénin, je le dis et je le répète. Ils sont repositionnés au Nigéria. Cette volonté de déstabilisation est une certitude ».
Pour le Président Tiani, « la coopération entre nos trois pays voisins que sont le Niger, le Mali et le Burkina Faso, plus connue sous le nom de « Confédération des Etats du Sahel », est une heureuse initiative pour nos trois (3) pays qui sont confrontés aux mêmes défis sécuritaires et aux mêmes défis de développement. Le sommet de Niamey marque incontestablement un tournant dans la vie de nos trois (3) Etats.
S’agissant de la Diplomatie, elle sera à l’aune de la considération et du respect que les autres pays auront envers le Niger. « Le Niger ne pliera plus l’échine devant qui que ce soit ». Pour le prochain forum, « pour les assises, ça fait plus de trois (3) mois un comité ad ’hoc est mis en place, un comité qui est en train de regrouper tous les travaux déjà réalisé au niveau des régions. Quand l’opportunité se présentera, les nigériens seront informés et prendront part et qu’ensemble, de façon consensuelle, nous sortirons quelque chose qui fera du Niger ce pays qui a définitivement acquis sa souveraineté. »
Tradam
Depuis bientôt 10 mois, les nigériens vivent sous le règne du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. Ce Conseil créé à la suite des évènements du 26 juillet 2023 a fait l’unanimité chez les nigériens et pour cause : tous avaient mare du régime du PNDS Tarayya. Les sanctions inhumaines de la CEDEAO ont permis aux nigériens de faire corps avec leur Armée. Mais aujourd’hui, les choses ne sont plus comme elles étaient. Retour sur le parcours d’un CNSP béni de Dieu et des dieux mais qui, avec le temps et l’exercice du pouvoir, est en train de perdre ce capital de sympathie.
De l’indépendance à nos jours, le Niger a connu cinq (5) coups d’Etat militaires, celui du colonel Kountché le 15 avril 1974, celui du colonel Baré le 26 janvier 1996, l’assassinat coup d’Etat du commandant Wanké le 9 avril 1999, celui du Comandant Salou le 18 février 2010, et enfin le dernier en date, celui mené par le Général Tiani. De toutes ces intrusions militaires sur la scène politique, assurément, celle du Général Tiani et du CNSP est la plus applaudie et la plus célébrée. Ceci, non pas en raison du grade de son auteur, mais en raison de la mal-gouvernance, de la corruption, de la suffisance, de l’exclusion, du clanisme et du mépris qu’affichait le régime renversé. Les nigériens en avaient mare du PNDS et de son pouvoir. A cette époque, qu’importe la manière et l’auteur aux yeux des nigériens, l’essentiel était de s’en débarrasser. Ce qui fut fait le 26 juillet 2023. Les condamnations somme toute normales de la communauté régionale et internationale ont malheureusement cette fois-ci dépassé l’entendement.
On est arrivé à une sorte de blocus. Frontières aériennes et terrestres fermées, interdiction de livrer même les produits essentiels (pharmaceutiques et alimentaires) à notre pays. Les banques et établissements financiers sous la houlette de l’UEMOA agissant par le billet de la BECEAO ont connu le même sort : plus d’échange monétaire avec le Niger. Cette situation qui avait pour objectif, selon ses initiateurs, de faire révolter les nigériens et aboutir au retour de l’ordre ancien, a été plutôt le levain pour l’unité des nigériens entre eux et entre eux et l’Armé. De la capitale Niamey aux capitales régionales en passant par les départements, communes, villages et hameaux, les nigériens, hommes et femmes, jeunes et vieux, valides et personnes en situation de handicap, ont tous battu le pavé pour dire non à ces sanctions.
La France qui semble être à l’origine de ces sanctions inhumaines décrétées par la CEDEAO, l’UEMOA, a cristallisé toutes les rancœurs au point où elle est devenue, la France, la principale cible de toutes les manifestations et de toutes les déclarations. Son Armée, après le Mali et le Burkina Faso, a été priée de quitter le sol nigérien. Une foule immense se relayait jours et nuits, sous la chaleur et la pluie, devant l’Escadrille devenue le point du ralliement de tout Niamey au cri de « Labou sanni no ; Zantchan kassa né ; la France, dégage ! ». Ces sanctions qui ont eu un effet certains sur la vie des nigériens (cherté de la vie, délestage de l’électricité, désorganisation du tissu économique) leur ont également permis d’être résilients et ingénieux. Ils ont donné de leur temps, de leur santé, de leur conseil et même du peu d’argent qu’ils ont (contribution au Fonds de solidarité), bref, ils ont tout donné pour que la souveraineté tant recherchée et la sauvegarde de la patrie soient.
En retour, ils attendaient du CNSP une organisation, un programme, une ‘’qibla’’. L’espoir né des deux premiers discours du président Tiani, l’espoir né également de la première conférence de presse du premier ministre tarde à se concrétiser. 10 mois après, il n’y a pas eu de Forum national, il n’y a pas eu de parlement de transition, il n’y a pas eu non plus de libération des prisonniers politiques dont beaucoup de militaires. La dette ‘’colossale’’ dont parlait le premier ministre a augmenté d’une manière vertigineuse. Les problèmes récurrents, il est vrai, de l’électricité demeure, la cherté de la vie augmente de plus en plus, le pouvoir d’achat s’amenuise davantage. Sur le plan diplomatique, nos relations avec l’Algérie ne sont plus ce qu’elles étaient ; écartée entre deux exécutifs, la Lybie n’est plus un voisin sûr, nos relations avec le grand voisin nigérian sont en dents de scie ; avec le Bénin, le torchon brule, seuls le Mali et le Burkina Faso sont nos alliés naturels ; avec la France, le divorce est total ; avec l’Union européenne, c’est le « je t’aime, moi non plus » ; avec les Etats-Unis, le divorce tarde à se consommer. En interne, la méfiance s’installe entre le CNSP et certaines structures de la société civile. Là également, le divorce n’est pas loin. Les partis politiques, acteurs principaux et traditionnels détenteurs de la légitimité populaire, piaffent d’impatience face à un régime qui, 10 mois après, ne semble même pas avoir démarré la transition.
Et dans tout cela, que fait le CNSP ? S’il faut se féliciter qu’il arrive cahin cahan à assurer notre sécurité, à payer régulièrement les salaires, les nigériens attendent encore plus. Si on peut comprendre l’attitude silencieuse du CNSP aux premiers jours de son avènement, aujourd’hui, ce ‘’silence de cimetière qu’on entend’’ agace les nigériens. Les informations concernant le pays nous viennent toujours de l’extérieurs, la rumeur est devenue l’information, les réseaux sociaux sont devenus des outils de propagation de colère et de haine, de propos ethno-régionalistes, au vu et au su du gouvernement. Les conseils des ministres sont devenus comme les pluies de mars au Niger. Face à cette situation, en attendant, dubitatifs, les nigériens semblent résignés et observent le CNSP.
Tradam
Le mardi 26 mars 2024, les nigériens ont appris certains avec soulagement, d’autres avec inquiétude, que leur président, le Général de Brigade Abdourahmane TIANI a eu un entretien téléphonique avec le président russe, Vladimir Poutine. A défaut de se rendre physiquement à Moscou, le câble a servi de trait d’union entre nos deux (2) Chefs d’Etat. Cet entretien téléphonique a visiblement valeur d’audience entre TIANI et POUTINE et pour cause, même si on ne connait pas qui était aux côtés du président russe dans son bureau du Kremlin, en revanche à Niamey dans le bureau présidentiel, il y avait aux côtés du Chef de l’Etat, les hommes clés du régime : les Généraux Salifou Modi et Mouhamed Toumba, le premier ministre Mahamane Lamine Zeine, le Ministre des Affaires étrangères, Bakary Yaou SANGARE et la ‘’mémoire’’ du président TIANI, son directeur de Cabinet, Dr Soumana Boubacar.
Selon une dépêche lue sur les antennes de la Radiodiffusion et Télévision du Niger (RTN), après les salamalecs, les échanges ont tourné autour de la coopération sécuritaire entre nos deux (2) pays et sur un projet de coopération stratégique multisectorielle. Mais, c’est surtout un journaliste d’une chaine russe dépêché à Niamey pour la circonstance qui nous apprend le ‘’contenu secret’’ de l’entretien, entretien qui, selon lui, a porté sur la coopération internationale, mais également dans le domaine de l’éducation, de la médecine, et sur le complexe militaro-industriel.
Cet entretien, téléphonique soit-il, tient à cœur, comme on le constate, la Russie de Vladimir POUTINE. L’envoyé spécial de cette chaine russe a montré dans son reportage des images de l’ambassade de France au Niger qui porte encore les stigmates des échauffourées des mois de juillet et aout derniers. Le reportage en langue russe sous-titré en français se termine avec une annonce certainement pour les téléspectateurs russes, que « le Niger a envie de trouver des Etats qui n’ont pas peur de construire un véritable partenariat. Et la Russie est prête à tendre une main à l’amitié, chose particulièrement importante, après la dénonciation des accords militaires avec les Etats-Unis d’Amérique ».
Voici qui est bien dit, sauf que, 24 heures seulement après cet entretien, l’oncle Sam, fort de la mésaventure gauloise et pour ne pas laisser le champ libre aux russes, a préféré être méthodique et pragmatique. En effet, ce mercredi, dans la matinée, l’ambassadrice des Etats-Unis au Niger, Mme Fitzgibbon, a au cours d’une audience avec le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur (pas avec le Ministre des affaires étrangères) fait comprendre que son pays prend acte de la décision du CNSP, que son pays reviendra bientôt avec un projet qui sera discuté avec la partie nigérienne. En outre, elle a réaffirmé la disponibilité des USA à toujours œuvrer aux côtés du Niger à travers l’accompagnement des projets de développement par l’USAID. Joli coup politique et médiatique pour les américains qui semblent dire aux nigériens que quoi qu’il advienne, ils seront là à leurs côtés dans le cadre du développement de leur pays.
Comme je l’écrivais plus haut, si certains sont soulagés de savoir que le CNSP a enfin choisi de mettre le cap à l’Est comme les deux autres Etats membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), pour d’autres par contre, l’inquiétude est grande, même si les propos tenus par l’ambassadrice américaine lors de son audience avec le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, Mohamed Toumba, soient rassurants. Dans tous les cas, le choix du CNSP semble définitif. Demandons simplement aux autorités nigériennes d’être plus à l’écoute de leur peuple et assumons ce choix avec elles, car comme le dit un vers d’une chanson nigérienne très populaire : « Kasan Niger babu waré, ku tashi muyi kishin kasan mu taré ».
Tradam
C’est en principe ce weekend que les Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays encore membres de la CEDEAO vont se réunir à Abuja au Nigéria, pour examiner la levée des sanctions qui frappent injustement notre pays. A l’initiative du président togolais, Faure GNASSINGBE, la réunion d’Abuja prévue ce weekend a aussi vu l’implication personnelle de l’un des rares pères fondateurs encore en vie de la CEDEAO en l’occurrence le Général Yakubu Gowon, à l’époque président de la République fédérale du Nigéria.
Ce dernier a, dans une lettre adressée aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Espace CEDEAO, demandé la levée de toutes les sanctions imposées au Burkina Faso, à la Guinée, au Mali et au Niger, le retrait par les trois (3) pays de l’AES de leurs préavis de sortie de la CEDEAO. Il demande enfin dans sa missive aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de discuter de l’avenir de la communauté, de la sécurité, et de la stabilité régionale dans le contexte géopolitique actuel. Belle initiative, s’il en faut. Mais, quelle est sa chance de réussite ?
A analyser de près, les trois (3) pays de l’AES sont déjà dans une autre logique. Et le Niger, même s’il est intéressé par la levée des sanctions économiques et financières imposées par l’UEMOA à la suite de la CEDEAO, plus que ses deux (2) autres voisins, semble avoir fait le deuil de cette communauté. En effet, le Niger du Général Tiani, un temps sous la pression de la CEDEAO, avait prévu tenir à la hâte un Forum devant permettre de déboucher sur un calendrier et un contenu pour notre transition.
Aujourd’hui, libérés de cette pression, et dans quelques jours, de celles commerciales, économiques et financières, le CNSP et le Gouvernement doivent se réarmer pour proposer aux nigériens une véritable voie de sortie de crise. En effet, si les nigériens ont été résilients et ont accepté toutes les difficultés au point de se substituer à l’Etat par la collecte des Fonds afin d’acheter des équipements au FDS, c’est pour aider à l’affermissement de notre souveraineté. Les nigériens d’ici et d’ailleurs ont fait montre d’un grand patriotisme et d’un sens élevé de don de soi. A la date d’aujourd’hui, des 800 FCFA de la tirelire de la jeune écolière offerts en mains propres au président du CNSP, en passant par les dizaines et les centaines de mille collectées dans des hameaux, des villages, des communes et des départements aux centaines de millions des commerçants et des entreprises, plus de sept (7) milliards sont collectés et versés dans le Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie (FSSP).
La levée des sanctions est perçue comme une bouffée d’oxygène. Ainsi, les nigériens s’attendent à voir le prix du sac de riz revenir à 11.000 FCFA au lieu des 13.500 FCFA indiqués par le Ministre du Commerce. Avec le Ramadan qui s’annonce, ils s’attendent aussi à moins de coupure d’électricité, comme c’est le cas aujourd’hui, à une baisse des prix des denrées de première nécessité et d’une manière générale, à la baisse du coût de la vie. Garékou ! A go aran ga, CNSP !
Tradam
Par Arrêté N° 19 en date du 21 février 2024, on apprend que le Ministre des Affaires Etrangères a décidé de mettre fin aux fonctions de Consuls honoraires dans trois (3) zones du globe, à savoir l’Afrique, l’Europe, et l’Asie. Même si les raisons n’ont pas été évoquées, on peut aisément deviner que c’est certainement pour une reprise en main de notre carte diplomatique.
En revanche, ce que l’opinion, d’une manière générale, et le monde diplomatique en particulier, ne comprennent pas, c’est le manque de courtoisie et d’élégance dans cet Arrêté du Ministre nigérien des Affaires étrangères.
En effet, le Consul honoraire est chargé de représenter et de promouvoir l’intérêt de notre pays, d’assister nos ressortissants, de faciliter et de promouvoir les relations entre le Niger et le pays où il exerce. C’est dire qu’à un moment ou à un autre, ces Consuls honoraires ont défendu vaillamment nos concitoyens, assuré la visibilité du Niger et promu les relations bilatérales. Ils étaient donc la voix du Niger dans certains pays et cela, malgré la présence des ambassadeurs accrédités.
C’est dire que même s’il y a eu des brebis galeuses dans ce lot, beaucoup méritent de la République. La courtoisie diplomatique et la courtoisie simple auraient voulu, comme on le fait à l’accoutumé pour les Ambassadeurs accrédités au Niger, à défaut d’un cérémonial qu’il ait eu au moins des témoignages officiels de satisfaction pour service rendu à la Nation nigérienne. Il y va de bon procédé diplomatique.
Tradam
Le Ministre de la Communication, des Postes et de l’Economie Numérique, M. Sidi Mohamed Raliou, a effectué ce mardi 20 février 2024 à Niamey, une série de visites au niveau de plusieurs organes de la presse privée dont votre Journal Le Matinal. A travers cette série de visite, il s’est agi pour M. Sidi Mohamed Raliou de s’enquérir des conditions de travail des professionnels des médias privés.
Le Ministre de la Communication, des Postes et de l’Economie Numérique a effectué ce déplacement en compagnie du Gouverneur de la région de Niamey, le Général de Brigade Assoumane Abdou Harouna, et de plusieurs cadres du Ministère de la Communication, des Postes et de l’Economie Numérique. Outre au Matinal, la série de visite a également conduit la délégation ministérielle à la Radiotélévision Saraounia, au Journal le Hérisson, aux sièges de l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC) et de l’Association des Radio-Clubs du Niger (ARCN)
Au Matinal, le Ministre et sa délégation ont fructueusement échangé avec le Directeur de Publication, les membres de la Rédaction et le personnel administratif et technique, sur plusieurs questions relatives au fonctionnement du Journal et aux conditions de travail des agents.
Pour rappel, le numéro 00 du Quotidien privé Le Matinal a paru le 26 juin 2017, à l’initiative de M. TRAORE Daouda Amadou dit Tradam, à l’époque, conseiller en Communication du Premier Ministre. L’objectif de ce Quotidien d’Informations générales et d’analyse en tabloïd de huit (8) pages était d’apporter un plus dans le paysage médiatique national. Il était animé par une équipe de seize journalistes dont quatre femmes (4) et douze (12) hommes, sous la direction du Directeur de la Publication, M. Ibrahim LESTENAU, et du Conseiller à la Rédaction, M. Ibrahim Maman TANTAN. Cette équipe produisait des articles politiques et économiques, socioculturels et sportifs qui faisaient du Matinal un Quotidien très prisé. Ce Journal disposait de sa propre imprimerie et de son véhicule de reportage.
Boubacar Hamani LONTO
L’année 2023 sera sans conteste celle de la révélation du Togo, pays de Paix, la Paix pour le Togo, pour les pays Frères Voisins et au-delà pour l’Afrique entière. Le Porteur de cette Vision est le Président Faure Ezossimna GNASSINGBE, un Africain Digne, imbu des Valeurs Fondamentales africaines de Paix, de Tolérance, de solidarité et de Fraternité vraie.
On peut aisément constater que depuis la posture claire sans ambigüité sur son opposition à toute agression militaire contre le Niger pays frère, par la CEDEAO, également son refus de soutenir les sanctions extrêmement dures et pénibles contre ce pays frère, en favorisant l’ouverture de facilités de ravitaillement pour les pays de l’hinterland, le Président du Togo est devenu la cible des Officines bien connues de propagande diffamatoire.
L’objectif visé étant de tenter d’entamer l’immense estime dont jouit le Président Faure Ezossimna GNASSINGBE auprès des populations africaines en général, et celles de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) en particulier.
Aussi tout le temps que le Togo alertait sur le besoin d’une Gouvernance mondiale juste, respectueuse de la dignité des africains, en martelant tout récemment aux Nations Unies « Nous sommes Fatigués ! », ou « qui êtes-vous pour continuer à nous infantiliser ? », le pays n’a ouvertement pas fait l’objet d’une agression contre l’Image de son Prescient.
Il a suffi que l’Offre d’une Alliance politique africaine initiée par le Togo, se matérialise à travers l’organisation d’un Forum sur la Paix à Lomé, un Forum qui fut une Fenêtre d’oxygénation pour les pays en transition du Sahel, pour que le Togo et son Président deviennent les cibles des Puissances impérialistes. Elles n’arrivent pas à accepter que les Etats de l’AES aient choisi de s’affranchir des chaines de domination qui les empêchaient de décider souverainement de leurs choix stratégiques en matière de sécurité, et de développent.
La visite fraternelle du Président du CNSP en terre africaine du Togo, et l’accueil des plus officiels et fraternels à lui réservé, ont certainement dû couper le sommeil de bien de Forces hostiles. Elles font feu de tout bois pour faire douter de la bonne foi, de l’engagement panafricaniste et surtout de la sincère fraternité du Togo et de ses Dirigeants envers les Etats de l’AES.
La France, Chef d’orchestre de toute la machination politique contre les Etats de l’AES, n’a apparemment rien compris des dynamiques sociohistoriques en cours actuellement en Afrique. Elle relance l’épouvantail de vérification des dernières élections au Togo, de violations de Droits d’opposants politiques. Comme c’est pathétique !
Elle n’arrive pas à comprendre que les pays de l’AES et le Togo ont quitté le compartiment de la soumission des chantages sur des élections, de violations de Droits de l’Homme, pour le wagon de l’Histoire qui permet leur plein épanouissent, l’affirmation de leur dignité et la sauvegarde de leur souveraineté. Cela pour le Bonheur des populations africaines actuelles, et des générations futures.
Rien ne saurait enlever la bonne Image du Président Faure Ezossimna GNASSINGBE du Cœur des Populations du Sahel.
Elh Maiga Alzouma
Nigérien Tout Court
Africain Engagé
Dans une Correspondance en date du 7 décembre 2023 adressée au Gouverneur de la région de Tillabéri, le Directeur régional de l’Education nationale, de l’Alphabétisation, de l’Enseignement professionnel et de la Promotion des langues nationales de Tillabéri, M. Arema Chegou, a notifié que « une instruction a été donnée aux inspecteurs chefs de service de procéder sans délai à la réouverture des 122 écoles proposées pour rouvrir sans aucune condition tout en affectant les enseignants dans ces écoles au plus tard le 12 décembre 2023 ». Les 122 écoles concernées par cette phase de réouverture relèvent du cycle primaire classique et franco-arabe, et du cycle secondaire. Elles sont reparties dans 140 localités des différents départements de la région et totalisent un effectif de 10.259 élèves dont 4.808 filles. Cette opération de réouverture des écoles qui intervient près de cinq (5) mois seulement après l’avènement au pouvoir du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), permet déjà à plus de 10.200 élèves de retrouver leur droit à l’éducation au lendemain de la 75ième Edition de la Journée commémorative de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.
Le CNSP a pris le taureau par les cornes
Depuis près de dix (10) ans, la région de Tillabéri est le théâtre de diverses formes d’exactions perpétrées par les Groupes armées terroristes (GAN) qui opèrent dans la zone des trois (3) frontières (Niger-Mali-Burkina Faso). Ces exactions se traduisent par des attaques contre les positions des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les populations civiles, des vols de bétail, des vols de véhicules, des extorsions de fonds au nom de la zakat, des enlèvements et assassinats ciblés, des poses d’engins explosifs et des déplacements forcés de populations, entre autres. Selon des données du projet Armed Conflict Location and Event Data (ACLED), les violences dans la région de Tillabéri auraient coûté la vie à plus de 2 500 personnes depuis 2017, soit 52,8 % des décès liés aux conflits au Niger sur la même période. Et d’après une estimation des Nations unies en début 2022, l’insécurité a provoqué le déplacement forcé de plus de 99 000 personnes dans la région.
Cette insécurité a également touché le secteur de l’Education dans la région du fleuve à travers les attaques visant les écoles, la destruction des infrastructures scolaires, les assassinats ciblés des encadreurs ainsi que les déplacements forcés des populations. Ces violences ont conduit à la fermeture de plus de 900 écoles et centres de formation professionnels, privant ainsi 77.771 élèves et apprenants dont 38 154 filles de leur droit à l'éducation, dans cette partie du Niger. Environ cinq (5) mois seulement après l’arrivée du CNSP dont la principale mission consiste à assurer la sécurité aux nigériens, plusieurs analyses et témoignages font ressortir une amélioration sensible de la situation sécuritaire dans la région de Tillabéri. Toute chose qu’illustre d’avantage la décision des nouvelles autorités nigériennes à procéder à la réouverture graduelle des établissements scolaires de cette partie du pays longtemps meurtrie par les incursions des Groupes Armés Non Etatiques (GANE) les plus violents de la sous-région.
Les nouveaux dirigeants du pays multiplient les efforts en faveur du droit à l’éducation
Rappelons que dans une interview en langues nationales accordée à la Radio-Télévision du Niger (RTN) le 30 septembre 2023, le Président du CNSP, Chef de l’Etat, le Général Abdourahamane Tiani a souligné qu’à leur arrivée au pouvoir le 26 juillet dernier, à deux (2) mois de la rentrée scolaire 2023-2024 qui aurait lieu le 2 octobre 2023, ils n’ont rien trouvé de prévu pour la reprise des cours. C’est ainsi que les nouvelles autorités nigériennes avaient promptement réagi pour rendre effective cette rentrée scolaire et cela dans un contexte de menace d’intervention militaire et plusieurs autres mesures abjectes initiées par la CEDEAO contre le Niger.
Après cette première prouesse en faveur du droit à l’éducation, le CNSP vient encore de matérialiser sa volonté de garantir ce droit fondamental sur l’ensemble du territoire national y compris les zones de conflits, par la réouverture des écoles fermées pour cause d’insécurité. Pour la mise en œuvre de cette décision du CNSP, le Ministère de l’Education nationale a organisé le 23 février dernier à Tillabéri un Forum sur la continuité des activités pédagogiques dans la région. Il s’est agi pour les différents acteurs participants à ce Forum de définir les stratégies favorables à la réouverture des écoles fermées en raison de l’insécurité dans cette partie du pays. Durant la rencontre, les échanges ont porté sur « les orientations du Ministère en matière de gestion des urgences » ; « la situation du système éducatif de la région de Tillabéri » ; « le dispositif sécuritaire nécessaire pour assurer la continuité des activités pédagogiques dans la région » ainsi que « la mobilisation et l’engagement des structures décentralisées et des partenaires pour relever les défis identifiés », entre autres thématiques.
A l’issue des travaux, le Forum a décidé de regrouper les écoles selon les stratégies de réouverture. Ainsi, 37 écoles ont déjà rouvert leurs portes depuis la rentrée pour un effectif de 4214 élèves dont 2260 filles ; 122 écoles totalisant un effectif de 10.259 élèves dont 4 808 filles qui peuvent rouvrir sans position militaire ; 31 écoles à rouvrir avec patrouille départementale pour un effectif de 1516 élèves dont 676 filles ; et 785 écoles à rouvrir avec des positions militaires permanentes pour sécuriser 59.948 élèves dont 36.282 filles. Pour leur part, les FDS se sont engagées à assurer des années scolaires sans interruption, à travers le renforcement des mesures de protection des écoles regroupées sur les positions fixes, la sensibilisation des communautés à travers les opérations militaires « ALMAHAOU » et « NIYA » ainsi que la sécurisation des autorités administratives et coutumières pour mener les sensibilisations, afin de permettre aux élèves de la région de reprendre le chemin de l’école et de jouir ainsi de leur droit à l’éducation.
« Le CNSP vient de relever l’un des principaux défis de l’éducation inclusive de qualité au Niger »
Selon le Secrétaire Général du Syndicat National des Agents de la Formation et de l’Education du Niger (SYNAFEN), M. Almoustapha Moussa, la fermeture des écoles pour cause d’insécurité est une préoccupation majeure pour l’ensemble des acteurs de l’éducation nigérienne. « En provoquant la fermeture de plus de 900 écoles dans la région de Tillabéri, l’insécurité a privé près de 80.000 élèves et apprenants de leur droit à l’éducation, c’est énorme pour une région et même pour un pays comme le Niger dont l’avenir se repose essentiellement sur le caractère inclusif et la qualité de l’éducation dispensée aujourd’hui à sa jeunesse », a déploré le Secrétaire Général du SYNAFEN. « Il s’agit d’une atteinte très grave au droit à l’éducation qui a des conséquences désastreuses non seulement sur l’avenir de la région concernée mais aussi sur l’avenir de l’ensemble du pays », a-t-il ajouté. En effet, pour M. Almoustapha Moussa, l’éducation est essentielle à la réalisation de chacun des Objectifs de Développement Durable (ODD), elle est donc un facteur très déterminant pour l’avenir de tout pays.
Ainsi, « en décidant de rouvrir les écoles fermées pour cause d’insécurité dans cette partie du Niger située dans la zone des trois (3) frontières, le CNSP vient de relever l’un des principaux défis de l’éducation inclusive de qualité au Niger », a affirmé le Secrétaire Général du SYNAFEN. M. Almoustapha Moussa a également relevé qu’en si peu de temps, les nouveaux dirigeants du pays ont suffisamment fait montre de leur engagement à garantir le droit à l’éducation aux enfants nigériens. C’est pourquoi il a exhorté tous les acteurs de l’éducation et l’ensemble des populations nigériennes à accompagner pleinement les nouvelles autorités du pays dans la mise en œuvre de toutes les politiques définies en faveur d’une éducation inclusive de qualité au Niger.
Boubacar Hamani LONTO
Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général Abdourahamane Tiani, a signé le 25 novembre 2023, une ordonnance portant abrogation de la loi du 26 mai 2015 relative au trafic des migrants. La loi abrogée prescrivait des peines d’emprisonnement allant d’un (1) à trente (30) ans et des amendes de trois (3) à 30 millions de francs CFA. Elle avait permis de démanteler des réseaux de passeurs dans le nord du Niger, favorisant ainsi le recours des migrants à d’autres réseaux encore plus dangereux qui les exposent davantage aux traitements inhumains et au péril dans le désert. Dans les zones où transitent les migrants, cette loi avait conduit au chômage plusieurs milliers d’acteurs de la filière, au détriment de l’économie locale et la quiétude dans le nord nigérien. La décision du CNSP est favorablement accueillie non seulement dans les localités de transit des migrants, mais aussi au niveau des Organisations de la société civile qui qualifiaient la loi incriminant le trafic des migrants d’instrument de violation de droits humains et du principe de libre circulation des personnes. Par ailleurs, une partie de l’opinion considère l’abrogation de la loi du 26 mai 2015 comme une réplique à l’attitude de plus en plus irritante de l’Union Européenne (UE) vis-à-vis des nouvelles autorités nigériennes. Néanmoins, certains observateurs voient en cette décision du CNSP, des perspectives de gestion plus équilibrée de la migration au Niger.
Une réponse du berger à la bergère ?
L’abrogation de la loi du 26 mai 2015 intervient au lendemain du vote par le parlement européen d’une résolution condamnant le coup d’état du 26 juillet 2023 et appelant à la restauration du régime déchu. Ainsi, d’aucuns estiment que cette décision des autorités nigériennes est une réplique à l’attitude de l’UE envers le nouveau régime du Niger. En effet, depuis l’avènement du CNSP au pouvoir, l’Union Européenne, principale bénéficiaire de la loi du 26 Mai 2015, dénie toute légitimité aux nouveaux dirigeants nigériens. Ce déni s’est traduit par la réduction de la coopération entre l’UE et le Niger à l’appui humanitaire, une série de sanctions ciblant les nouvelles autorités nigériennes et la récente résolution du parlement européen, entre autres. Selon le Président du Réseau National de Défense de Droits Humains (RNDDH), M. Kani Abdoulaye, cette décision du CNSP peut être considérée comme une réponse ou une réplique à la position de l’Union européenne vis-à-vis des nouveaux dirigeants du Niger. « De ce point de vue, la loi sur la migration constitue une arme redoutable pour les autorités actuelles du Niger », a estimé M. Kani Abdoulaye.
Une loi inadaptée initiée sous l’influence de l’Union Européenne
Dans un communiqué relatif à l’abrogation de la loi du 26 Mai 2015, le Gouvernement nigérien a rappelé que ladite loi a été adoptée en 2015 sous l’influence de certaines puissances étrangères, et qu’elle érigeait et incriminait en trafic illicite certaines activités par nature régulières. Selon le Président du RNDDH, Il y avait des accords politiques entre le Niger et l’Union Européenne et un moment l’Union Européenne a octroyé des financements au Niger dans le cadre de la lutte contre le trafic des migrants.
Pour sa part, M. Hamadou Boulama Tcherno de l’Association Alternative Espaces Citoyens (AEC), a laissé entendre que cette loi a été écrite par le gouvernement et adoptée par le parlement sous une avalanche de pressions politique et diplomatique des pays occidentaux. « En atteste le ballet ininterrompu des dirigeants européens pour encourager les autorités de l’époque à endosser la sous-traitance de la gestion des flux migratoires », a-t-il rappelé. Le responsable de l’AEC a également estimé que l’élaboration de cette loi a largement été inspirée, sinon dictée par des experts de l’UE et que son adoption est une réponse positive à l’agenda de l’UE visant à stopper les arrivées des migrants, notamment africains aux frontières de l’espace Schengen. « En effet, au fil des ans, l’UE a réussi le tour de magie de ramener ses frontières juridiques au Niger, d’abord à Agadez, et ensuite à Zinder. Depuis lors, nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) travaillent en étroite collaboration avec des policiers européens pour la surveillance des flux migratoires aux frontières terrestres et aériennes de notre pays », a-t-il déploré. « Cette collaboration a permis à l’Agence Frontex dont on connait le bilan accablant de la surveillance des frontières européennes, de poser ses cartons dans notre pays, à EUCAP SAHEL d’avoir un mandat étendu à la gestion des migrations », a ajouté M. Hamadou Boulama Tcherno.
Une loi impopulaire farouchement combattue pour ses conséquences néfastes
L’adoption de la loi du 26 Mai 2015 a eu d’importants impacts négatifs sur les migrants et les demandeurs d’asile. Aussi, sans mesures alternatives conséquentes à l’économie de migration, elle a mis fin de façon brutale aux activités de plusieurs milliers de professionnels de la migration dans les différentes localités de transit. Depuis son adoption, des associations et acteurs locaux appelaient à l’abrogation ou la révision de cette loi afin d’atténuer son impact sur l’économie locale. Selon M. Hamadou Boulama Tcherno, l’application rigide de loi contre la migration a conduit des milliers de ménages dans une situation de pauvreté. Il a rapporté qu’environ 6.500 personnes vivaient de manière directe ou indirecte des revenus liés à la migration, d’après le Conseil régional d’Agadez. « Avec la criminalisation de la loi, la majorité d’entre elles s’est retrouvée au chômage », a-t-il déploré.
« A Alternative Espaces Citoyens, nous avons combattu cette loi avant même son adoption par le parlement nigérien », a rappelé M. Hamadou Boulama Tcherno de l’Association Alternative Espaces Citoyens. Selon lui, AEC n’a jamais fait mystère de sa farouche opposition à cette loi criminalisant la mobilité. « Avec la modestie requise, je peux dire qu’au Niger, l’association a été à la pointe du combat citoyen pour discréditer cette loi, en dénonçant régulièrement ses effets néfastes sur les économies des villes de transit et sur les droits humains », a affirmé le responsable de AEC. Dans le même ordre d’idée, depuis 2015, l’Association Alternative Espaces Citoyens a mené des actions multiformes de sensibilisation sur les droits humains des migrants, de mobilisation sociale et de plaidoyer en faveur du droit à la mobilité, selon M. Hamadou Boulama Tcherno.
La loi du 26 Mai 2015, un instrument de violation des droits humains et du principe de libre circulation des personnes
Dans son communiqué, le Gouvernement nigérien a notifié que la loi abrogée a été prise « en contradiction flagrante avec nos règles communautaires et ne prenait pas en compte les intérêts du Niger et de ses citoyens ». Ainsi, selon le document, « c’est en considération de tous les effets néfastes et du caractère attentatoire aux libertés publiques de cette loi que le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie a décidé de l’abroger ». De son côté, le Président du RNDDH a rappelé que lors de l’adoption de ladite loi, d’un point de vue communautaire, les Organisations de la société civile ont relevé que l’Etat du Niger a failli à ses obligations en matière de libre circulation des personnes et des biens, un principe fondamental du protocole de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En effet, « on arrêtait les ressortissants des pays de la CEDEAO en supposant qu’ils vont aller en Europe, donc, de notre point de vue, cela faisait du Niger la première frontière de l’Union Européenne en Afrique », a expliqué M. Kani Abdoulaye. Ainsi, « nous avons toujours estimé que cela constituait pour le Niger un manquement à ses obligations au niveau de la CEDEAO », a-t-il poursuivi. Le Président du RNDDH a également estimé que l’adoption de la loi du 26 mai 2015 est une violation grave de droits de l’homme en ce que depuis la nuit des temps, les populations se déplacent. « Le Niger est aussi signataire de la Convention des Nations-Unies qui protège tous les travailleurs migrants et leurs familles », a ajouté M. Kani Abdoulaye.
Selon M. Hamadou Boulama Tcherno, la mise en œuvre de cette loi s’est soldée par des abus des droits et une augmentation des morts dans le désert. « Décidés à poursuivre leur parcours migratoire, les migrants empruntent des routes de contournement des postes de contrôle. Malheureusement, parmi eux, certains perdent la vie, faute d’eau, après généralement la panne du véhicule de transport ou leur abandon dans le désert par des conducteurs sans foi, ni loi », a-t-il indiqué. Se basant sur des rapports élaborés par AEC, M. Hamadou Boulama Tcherno a relevé que durant les huit (8) ans de mise en œuvre de cette loi sur la migration, les personnes migrantes ont connu une violation de leurs droits et une situation de vulnérabilité sans précédent. « Cette loi adoptée officiellement dit-on pour protéger les droits des migrants a été utilisée dans la réalité comme un outil de répression des acteurs de l’économie de la migration et des migrants. Les moins chanceux ont été victimes d’arrestations arbitraires et d’emprisonnement, sans possibilités de recours », a-t-il dénoncé. De même, le responsable de AEC a affirmé que la loi du 26 Mai 2015 a favorisé l’encasernement des migrants dans les centres de transit de l’OIM et a porté un coup rude à la liberté de circulation communautaire avec les refoulements des citoyens de la CEDEAO aux portes d’entrée du Niger. Elle a même permis d’interner des nigériens dans leur propre pays, selon M. Hamadou Boulama Tcherno.
L’abrogation de la loi du 26 Mai 2015, une ébauche de politique migratoire basée sur les droits fondamentaux ?
Pour le responsable de AEC, l’abrogation de cette loi est une bonne nouvelle pour tous les défenseurs des droits des personnes migrantes. « C’est aussi un ouf de soulagement pour les autorités locales et les populations des régions, Agadez et Zinder en tête de peloton, fortement impactées par la lutte contre les migrations dites irrégulières », a-t-il ajouté. Aussi, « nous saluons cette abrogation, car elle offre une occasion inespérée de sortir du piège mortel de l’externalisation du contrôle de la mobilité humaine », a annoncé M. Hamadou Boulama Tcherno. Il a également espéré que l’abrogation de la loi du 26 Mai 2015 va ouvrir des perspectives heureuses pour les citoyens, notamment un changement de cap dans la gouvernance des migrations. « Notre souhait est de voir le Niger prendre l’option de se doter d’une politique migratoire centrée sur les droits fondamentaux, la solidarité et l’hospitalité africaine », a formulé le responsable de AEC.
Quant au Président de la Plate-Forme ‘’Le Défenseur des Droits’’, M. Almoustapha Moussa, il a souligné la nécessité de convoquer des Etats généraux avec l’ensemble des parties prenantes sur le plan national et international, avec les ONG qui ont lutté pour l’abrogation de cette loi ou sa révision, pour que des mesures immédiates puissent être prises afin d’organiser une gestion équilibrée de la migration sur le territoire du Niger. En effet, tout en soulignant que le Niger ne doit pas être à la solde de l’Union Européenne, M. Almoustapha Moussa a estimé qu’en même temps, le Niger ne doit pas occulter les trafics qui se font sur son territoire, les trafics qui utilisent son territoire comme zone de transit. « Il y a des réseaux qui viennent du Nigéria, du Cameroun, du Soudan, du Tchad etc… le fait que cette loi soit abrogée ne doit pas donner l’espace pour que le trafic illicite des migrants et éventuellement la traite des êtres humains puissent se faire sur le territoire du Niger », a-t-il expliqué. « A cet effet, une loi doit être rapidement adoptée et pour cela, les différents acteurs doivent être convoqués afin qu’ils fournissent des informations utiles à l’élaboration d’une prochaine loi », a conclu le Président de la Plate-Forme ‘’Le Défenseur des Droits’’.
Selon un document de l’Institut d’Etude de Sécurité ISS Africa, les migrations humaines depuis l’Afrique vers l’Europe sont de plus en plus présentées comme une menace pour la sécurité des États et des sociétés. D’après des estimations évoquées dans le document, un tiers des migrants qui transitent par Agadez, ville située sur l’un des principaux itinéraires migratoires reliant l’Afrique de l’Ouest, le Sahel et le Maghreb, finissent par embarquer sur la côte méditerranéenne, à bord de bateaux pneumatiques à destination de l’Europe. C’est pourquoi depuis 2015, l’Union Européenne se base sur cette ville considérée comme la porte du désert nigérien pour endiguer les migrations de l’Afrique subsaharienne vers l’Europe. Les mécanismes de contrôle qui résultent de la loi du 26 Mai 2015 ont abouti à une diminution de 75 % des flux migratoires vers le Nord via Agadez en 2017, contribuant ainsi à la baisse globale des arrivées de migrants en Europe par les différents itinéraires méditerranéens. En 2018, l’Europe a enregistré une baisse de 89% des arrivées de migrants par rapport à 2015. En 2019, la Commission européenne a annoncé la fin de la crise migratoire. Mais suite à l’abrogation de la loi sur la migration, les ressortissants de l’Afrique subsaharienne sont désormais libres de transiter par le Niger. Dans ce contexte, l’Union Européenne dispose-t-elle d’alternative pour s’éviter une reprise de la ‘’bousculades des migrants’’ à ses portes ?
Boubacar Hamani LONTO
Le Réseau Nigérien Contre la Marchandisation de l’Education (RENICOME) a organisé le jeudi 5 octobre 2023 à Niamey, une Réunion Publique dans le cadre des festivités de la 3e édition de la Journée de mobilisation contre la marchandisation de l’Education célébrée sous le thème : « Le rôle de la privatisation et la marchandisation de l’Education dans l’accroissement des inégalités dans l’espace francophone ». Ainsi, « A travers cette rencontre, RENICOME entend faire un plaidoyer pour la régulation de la privatisation et la lutte contre la marchandisation de l’Education au Niger », a souligné le président de RENICOME, Almoustapha Moussa, en procédant à l’ouverture des travaux en présence des représentants des structures membres du Réseaux et de plusieurs autres acteurs de l’Education.
Rappelons que RENICOME est une structure membre du Réseau francophone contre la marchandisation de l’éducation regroupant 317 organisations de 43 pays autour d’actions d’alerte, de veille, de mobilisation collective, de plaidoyer en vue d’interpeller les États sur la nécessité de garantir une éducation publique de qualité et de contribuer à stopper la marchandisation de l’éducation.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion, M. Almoustapha Moussa a notifié que, de manière spécifique, les activités de cette journée sont destinées à interpeller les décideurs politiques et les autres acteurs de l’Education à promouvoir des politiques et des réglementations contre la privatisation excessive de l’Education et pour l’accès équitable à une Education de qualité. Le RENICOME mettrait également cette journée à profit pour mettre l’accent sur la nécessité de financer suffisamment l’Education publique, selon M. Almoustapha Moussa. « Il s’agit aussi de sensibiliser et informer les Organisations de la Société Civile sur la nécessité d’agir face à la croissance des inégalités liées à la privatisation/marchandisation de l’Education », a ajouté le président du RENICOME. De même, « c’est l’occasion de partager les données disponibles sur les inégalités liées à la privatisation/marchandisation de l’Education », a-t-il poursuivi.
Notons que l’édition 2023 de la Journée de mobilisation contre la marchandisation de l’Education intervient dans un contexte de croissance sans précédent des acteurs privés dans l’éducation durant ces dernières années, et particulièrement dans les pays à faibles revenus dont le Niger. Et cette forte croissance s’accompagne d’une insuffisance des États dans la mise en œuvre du droit à une éducation gratuite de qualité et accessible à toutes et tous, selon des rapports de recherche produits dans l’espace francophone. Le document mentionne également l’investissement à grande échelle d’entreprises multinationales, entre autres, dans le marché jugé très « lucratif » de l’éducation. « Cette dynamique est facteur de plusieurs inégalités telles que le manque d’accès à l’éducation de base pour certains élèves, l’existence d’une éducation à double vitesse, etc », a conclu le rapport.
Les Forces vives de la Commune Rurale de Fabidji ont organisé le vendredi 25 aout 2023 à Fabidji, chef-lieu de la Commune, une importante manifestation pour apporter leur soutien au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Plusieurs milliers de personnes ont convergé de tous les villages et hameaux de la Commune pour prendre part à cet évènement historique. Lors de la manifestation de soutien au CNSP, les Forces vives de la Commune de Fabidji ont également rendu publique une déclaration où elles ont annoncé que la jeunesse locale se met à la disposition du CNSP et du Gouvernement pour « défendre les intérêts du Niger contre quelque attaque que ce soit et d’où qu’elle vienne ».
Tout en rappelant que les évènements du 26 juillet 2023 ont intervenu à un moment où notre pays fait face à une insécurité entretenue par des individus à la solde de l’impérialisme, les auteurs de cette déclaration ont dénoncé, entre autres, l’immixtion de la France dans des affaires nigéro-nigériennes. Pour ce qui est de la CEDEAO, les Forces vives de la Commune rurale de Fabidji ont souligné que l’Organisation communautaire se doit d’être « un organisme pour assurer le bien-être social et économique des peuples et non une union de Chefs d’Etat qui défendent leurs intérêts personnels ». Ainsi, elles ont dénoncé les sanctions « illégales et inhumaines » prises par la CEDEAO contre le Niger et son peuple laborieux.
Par ailleurs, selon les auteurs de cette déclaration, « nos nombreuses et abondantes ressources naturelles ne profitent pas pleinement à la population mais juste à un clan ; les deniers publics sont détournés et mal gérés ; la corruption et l’injustice sont monnaies courantes et les nigériens sont profondément instrumentalisés et en manque de presque tout service de base ». « Nous demandons au CNSP de ne pas céder aux intimidations et de se tenir en responsable pour diriger la transition afin de mettre le Niger sur la voie qui mène au concert des nations développées », ont-ils laissé entendre.
Enfin, cette mobilisation sans précédent des habitants de la Commune de Fabidji apportant leur soutien au CNSP, a été symboliquement immortalisée par une cérémonie de plantation d’arbres dans l’enceinte de la mairie.
Notons que la Commune rurale de Fabidji est située dans le département de Boboye, région de Dosso. Elle est limitée à l’Est par la Commune rurale de Kankandi, à l’Ouest par les Communes rurales de Fakara et Kirtachi, au Nord par la Commune urbaine de Birni N’Gaouré et au Sud par la Commune rurale de Falmey. D’une superficie de 1075 Km2, la Commune rurale de Fabidji comptait en 2019 près de 47.000 habitants composés de Djerma, peulh, Haoussa, Touareg, entre autres, vivant en parfaite harmonie et ayant l’agriculture et l’élevage pour activités principales.
Boubacar Hamani LONTO
Depuis le mercredi 27 juillet, tout semble calme au niveau de la plupart des villages et axes routiers de la région de Tillabéri. En effet, il ne se passait un jour (avant le 26 juillet) sans qu'on apprenne une intrusion des terroristes dans les villages et même les cantons. Les terroristes tuent, pillent, exigent la zakat, pire ils font déguerpir les villageois de leur cadre de vie. En cette période des cultures, les champs sont pour beaucoup abandonnés. Les écoles de ces zones sont fermées laissant de centaines de milliers d’enfants (nos cadres de demain) hors du système. Les CSI et autres cases de santé sont fermés, l’économie axée sur le commerce du bétail et des produits agricoles est quasi inexistante. Mais depuis l'arrivée du CNSP, donc des militaires, on remarque un silence, un calme plat. Qu’est-ce qui explique cette situation ? Une seule explication me parait plausible : avec la nouvelle donne à Niamey, la survie du terrorisme est juste une question de mois. En effet, les burkinabé et les maliens ayant des unités au sol et des moyens aériens redoutables, ils sont en voie d'en finir une fois pour toute avec les grosses attaques terroristes et autres déguerpissements des villages. Le gros des organisations terroristes a trouvé refuge au Niger. Or, il se trouve que les trois (3) pays, dans l’urgence, veulent entreprendre une opération de très grande envergure impliquant nos trois (3) armées avec l'usage des redoutables drones tueurs. Ce calme qu'on observe, la réussite de l’opération en préparation et le retour de la paix dans cette zone du Liptako sont à eux seuls des raisons d'applaudir l’arrivée dans notre pays du CNSP. C'est pourquoi, il est impératif que le CNSP ne se laisse pas distraire par des menaces insensées et irréalistes, par des injonctions tordues, et autres condamnations de principe.
Le terrorisme voulu et entretenu était sur le point de prendre pied à Niamey au vu et au su de ceux qui font feu de tout bois et pire devant pratiquement ce mini OTAN qui n'arrive pas à nous débarrasser de cette hydre terrorise, mais qui bizarrement est prêt à broyer des NIGERIENS pour ramener l'ancien régime. Et pourtant un dicton bien de chez eux dit : « on ne fait pas le bonheur de quelqu'un malgré lui ». Aujourd’hui, les nigériens sont convaincus qu'ils sont sur le bon chemin. C’est d’ailleurs pourquoi depuis la prise du pouvoir par le CNSP le 26 juillet dernier, on observe une mobilisation sans précédent des populations nigériennes pour manifester leur soutien aux nouvelles autorités, aussi bien à Niamey qu’à l’intérieur du pays. A travers ces manifestations historiques, les nigériens ont exprimé leur soulagement d’être enfin libérés du joug du régime de la septième République et leur espoir de venir à bout du pillage de leurs ressources par les occidentaux. De même, ils espèrent voir la fin du terrorisme qui a endeuillé les familles. Alors laissez-nous essayer, c’est notre DROIT.
TRADAM
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