Le vendredi dernier, le centre international de conférence Mahatma Ghandi a servi de cadre à la présentation du prix Mo Ibrahim à la nation nigérienne par l’heureux récipiendaire en occurrence M. Issoufou Mahamadou. Eloges à tous les niveaux, un seul homme a été oublié, Brigi Rafini, Premier Ministre dix (10) ans durant. Il a été au demeurant la pièce essentielle du dispositif qui a permis à issoufou Mahamadou de mener à bien son mandat dans une relative paix sociale, stabilité et de sérénité. Homme de paix, il a œuvré dix (10) durant à raffermir l’unité nationale, la paix sociale, dans le respect de l'autre.
Discret et efficace, il a géré avec calme et intelligence toutes les crises qu'a connu ce pays durant les deux (2) mandats de Issoufou. De la crise scolaire de zinder en passant par celle du pétrole à diffa, celle dite Charlie à niamey et zinder, celle dite bagalme à niamey, Brgi Rafini a donné le meilleur de lui-même pour éviter le pire à notre pays. Le dialogue avec les syndicats c’est lui, avec la société civile, c’est lui, mieux l’apaisement politique c’est encore lui. En effet, il a su mettre en avant l’intérêt supérieur du Niger lors des différentes réunions du Conseil National du Dialogue Politique (CNDP). Parfois, contre son camp il a tranché. Cet homme qui s’est tué à la tâche et dont Manuel Valls, ancien Premier Ministre Français sous François hollande lors de sa visite à Niamey, en lui décernant la légion d’honneur française, disait : « Monsieur le Premier Ministre, votre longévité à ce poste traduit non seulement la confiance du président Issoufou Mahamadou, mais surtout votre sagesse, votre capacité d’écoute, votre sens de l’intérêt de votre pays. Monsieur le Premier Ministre, c’est une chance pour issoufou Mahamadou de vous avoir à ses côtes dans cette phase où les défis pour votre peuple sont nombreux et multiformes », n’attend certainement aucune reconnaissance en dehors de celle du peuple Nigérien, mais, Issoufou Mahamadou aurait dû au moins le citer nommément lors de cette cérémonie tant son action ou ses actions, son sens de l’Etat ont été le socle sur lequel a été bâti ce prix Mo Ibrahim. Les nigériens ont remarqué que Issoufou a certes remercié, les députés, présidents d’institution, et autres ministres, mais chacun s’attendait à entendre de vive voix, l'ancien Président de la République dire « grand merci » à « l’enturbané » comme on l’appelait les premières heures de sa nomination. Celui-là même, qui est le vice-président de la fondation Issoufou Mahamadou. Mais qu'à cela ne tienne fidèle et loyale, Brigi Rafini était dans la salle comme tous ceux qui avaient une raison d’être dans la salle. Même le président de la République, Bazoum Mohamed, qui a fait de lui Secrétaire exécutif de la CENSAD ne l'a pas appelé lors de son discours. Cet oubli vient rappeler, une chose : le PNDS a des "historiques", et Brigi Rafini, tout Premier Ministre qu’il avait été, n'en est pas un. La preuve, les premiers à être associés et remerciés pour ce prix, sont les amis de 20 ans d’opposition.
Tradam