LONTO HAMANI BOUBACAR

Le Ministère de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales, à travers la Direction de la Promotion et de la Protection des Personnes Handicapées et de l’Inclusion sociale, organise du 14 au 16 mai 2024 à Liboré, un Atelier d’enrichissement et de validation des outils d’identification des ayants droits de la Carte d’Egalité des Chances (CEC), avec l’appui technique et financier du Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF). Cet atelier vise à mettre en place des outils fiables pour l’identification des ayants-droits de la Carte d’égalité des chances. Le DGP/AS du Ministère de la Santé publique, M. Moustapha Chérif, a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux, en présence du président de la Fédération Nigérienne des Personnes Handicapées (FNPH), du Chef Politiques sociales UNICEF et de plusieurs autres invités.

Lors de son intervention, le président de la FNPH, M. Nouhou Oumarou Sido, a estimé que ce processus conduira au jour où les personnes handicapées recevront dans leurs mains la carte d’égalité des chances, une carte dont la question a été évoquée par la Fédération depuis 1993. Il a souhaité que la carte d’égalité des chances soit distribuée au cours de cette année 2024. M. Nouhou Oumarou Sido a également remercié les autorités au plus haut niveau pour l’attention et la volonté qu’elles accordent à la protection sociale et à l’inclusion des personnes handicapées.

De son côté, le Chef Politiques sociales UNICEF, M. Sylvain Nkwenkeu, a affirmé que cet évènement permettra d’inscrire à l’Agenda politique une dimension importante de l’inclusion des personnes handicapées au Niger. Il a ensuite rappelé que cet atelier fait suite à celui de janvier dernier qui avait jeté les bases du déploiement d’une carte d’égalité des chances pour venir en aide aux personnes handicapées qui ne bénéficient pas pleinement des services publics. « Nous sommes actuellement à la toute dernière ligne droite de l’Agenda des Objectifs de Développement Durable qui a pour fil conducteur un leitmotiv que nous portons tous : ‘’ne laisser personne derrière’’ », a déclaré le Chef Politiques sociales UNICEF. Aussi, M. Sylvain Nkwenkeu a salué tout le travail antérieurement abattu par le Ministère de la Santé publique avec l’accompagnement de la Fédération Nigérienne des Personnes Handicapées, tout en notifiant que ces travaux ont permis d’envisager aujourd’hui la suite du processus avec beaucoup plus d’intérêt et de conscience. « Je voudrais rassurer que l’UNICEF sera aux côtés du Ministère de la santé et de la FNPH pour faire ce voyage qui a atteint sa vitesse de croisière et qui devrait connaitre un certain aboutissement le 31 juillet 2024, date donnée comme celle qui connaitra le déploiement des cartes d’égalité des chances », a-t-il laissé entendre.

Pour sa part, le DGP/AS du Ministère de la Santé publique a rappelé qu’au Niger, selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGP/H) de 2012, on dénombre 715.497 personnes handicapées soit 4,2% de la population totale de notre pays. « Malgré l’insuffisance des données statistiques récentes sur les personnes handicapées, nous pouvons sans crainte affirmer que ce chiffre a connu une réelle évolution, vu l’accroissement rapide que connait notre population ces dernières années », a-t-il affirmé. « Par ailleurs, plusieurs textes législatifs et réglementaires en matière de promotion et de protection des droits des personnes handicapées sont venus renforcer le dispositif déjà existant dont le plus important est la loi N° 2019-62 du 10 décembre 2019 déterminant les principes fondamentaux relatifs à l’insertion des personnes handicapées », a poursuivi M. Moustapha Chérif. « Ainsi, l’Article 17 du décret d’application de cette loi stipule : « En plus de la carte nationale d’identité, du passeport et de la carte de solidarité, il est délivré à toute personne handicapée une carte d’égalité des chances dont les modalités d’octroi et de délivrance sont déterminées par arrêté du Ministère chargé des personnes handicapées », a-t-il ajouté.

Selon le DGP/AS du Ministère de la Santé Publique, la carte d’égalité des chances procure des droits en ce sens qu’elle garantit des droits aux personnes handicapées dans plusieurs domaines notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’emploi, du transport, des loisirs, entre autres. « Aussi, dans le souci de parvenir à une société inclusive, accessible et équitable pour toutes les personnes handicapées, le Ministère de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales à travers la Direction des Affaires sociales a, d’une part, élaboré et validé la carte d’égalité des chances et, d’autre part, élaboré des outils pour l’identification des potentiels bénéficiaires. Le présent atelier qui nous réunit vise à améliorer et valider ces outils », a expliqué M. Moustapha Chérif. « Vu la qualité des participants, je ne doute pas un seul instant que des contributions riches et variées permettront d’enrichir les contributions soumis à votre appréciation », a-t-il ajouté avant de déclarer ouverts les travaux de l’Atelier.

 

Boubacar Hamani LONTO    

Le mardi 7 mai 2024, la Coalition des Associations, des Syndicats et des ONG pour la campagne Education Pour Tous au Niger (ASO /EPT Niger) a lancé les activités relatives à la célébration de la Semaine mondiale d’action en faveur de l’éducation (SMAE) dans notre pays. L’édition 2024 de la SMAE est placée sous le thème : « l’éducation transformatrice ». La Semaine mondiale d’action en faveur de l’éducation est une campagne annuelle célébrée dans le monde entier, elle est coordonnée par la Campagne Mondiale pour l’Education (CME). Cette campagne vise à appeler les gouvernements, les partenaires techniques et financiers et les autres parties prenantes au respect des engagements mondiaux en faveur de l’éducation pour tous. Les activités de l’édition 2024 de la SMAE se tiennent grâce à l’appui du FONDS EOL du Partenariat mondial pour l’Education et de OXFAM IBIS.

La cérémonie du lancement a été présidée par le président de la Coalition ASO/EPT, M. Almoustapha Moussa IDE, en présence des membres du Conseil d’Administration de la Coalition, du Vice-président de et du Coordonnateur National de ASO EPT, des Responsables d’Organisations de la Société Civile actives en Éducation et plusieurs autres personnalités.

Dans l’allocution qu’il a consacrée à la cérémonie, le président de la Coalition ASO/EPT a relevé qu’en plus d’être un droit fondamental pour tout être humain, l’éducation est un puissant vecteur de développement et l’un des meilleurs moyens de réduire la pauvreté, d’élever les niveaux de santé, de promouvoir l’égalité entre les individus et de faire progresser la paix et la stabilité. Il a également indiqué qu’au niveau individuel, l’éducation contribue à l’emploi, à l’amélioration du revenu, à la santé et à la réduction de la pauvreté. Aussi, selon M. Almoustapha Moussa IDE, au niveau collectif et sociétal, l’éducation stimule l’innovation, renforce les institutions, consolide la cohésion sociale et favorise la croissance économique à long terme.

« C’est pour toutes ces raisons, qu’il est fondamental que l’éducation soit soutenue par tous car aucun pays ne peut prétendre à son indépendance, encore moins à sa souveraineté, en mettant en marge l’éducation », a affirmé le président de la Coalition ASO/EPT Niger.

Il a, par ailleurs, rappelé que tout en menant le combat contre les ennemis du Niger à savoir les groupes terroristes, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie et le gouvernement, se sont résolument engagés à recouvrer la souveraineté et la dignité de notre nation. « Eu égard à ce contexte particulier, la Coalition ASO EPT s’est engagée à apporter sa contribution à travers plusieurs manifestations publiques à Niamey comme à l’intérieur du pays », a souligné M. Almoustapha Moussa IDE. « Ces manifestations vont concourir à sensibiliser, mobiliser et exhorter les différents acteurs à s’engager pour une éducation transformatrice tenant compte des réalités, des défis et des besoins sociaux économiques du peuple nigérien », a-t-il ajouté.

Enfin, le président de la Coalition ASO/EPT Niger a lancé un vibrant appel à l’ensemble des acteurs et aux autorités de la transition à s’investir davantage pour rendre l’éducation un véritable vecteur de transformation sociale, gage d’une souveraineté nationale retrouvée.

Notons que la Coalition ASO/EPT Niger vise la promotion d'une éducation durable de qualité pour tous les enfants du Niger. Dans le même ordre d’idée, la Coalition renforce les capacités de ses membres en matière de plaidoyer, tout en œuvrant pour la promotion de la participation effective et efficace de la société civile active en éducation. Présente sur le terrain depuis plusieurs années, la Coalition ASO/EPT s’est également illustrée comme une Organisation de développement et de promotion de droits humains, à travers d’importants programmes et projets en faveur des services sociaux de base dont l’éducation.

Boubacar Hamani LONTO

Depuis bientôt 10 mois, les nigériens vivent sous le règne du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. Ce Conseil créé à la suite des évènements du 26 juillet 2023 a fait l’unanimité chez les nigériens et pour cause : tous avaient mare du régime du PNDS Tarayya. Les sanctions inhumaines de la CEDEAO ont permis aux nigériens de faire corps avec leur Armée. Mais aujourd’hui, les choses ne sont plus comme elles étaient. Retour sur le parcours d’un CNSP béni de Dieu et des dieux mais qui, avec le temps et l’exercice du pouvoir, est en train de perdre ce capital de sympathie.

De l’indépendance à nos jours, le Niger a connu cinq (5) coups d’Etat militaires, celui du colonel Kountché le 15 avril 1974, celui du colonel Baré le 26 janvier 1996, l’assassinat coup d’Etat du commandant Wanké le 9 avril 1999, celui du Comandant Salou le 18 février 2010, et enfin le dernier en date, celui mené par le Général Tiani. De toutes ces intrusions militaires sur la scène politique, assurément, celle du Général Tiani et du CNSP est la plus applaudie et la plus célébrée. Ceci, non pas en raison du grade de son auteur, mais en raison de la mal-gouvernance, de la corruption, de la suffisance, de l’exclusion, du clanisme et du mépris qu’affichait le régime renversé. Les nigériens en avaient mare du PNDS et de son pouvoir. A cette époque, qu’importe la manière et l’auteur aux yeux des nigériens, l’essentiel était de s’en débarrasser. Ce qui fut fait le 26 juillet 2023. Les condamnations somme toute normales de la communauté régionale et internationale ont malheureusement cette fois-ci dépassé l’entendement.

On est arrivé à une sorte de blocus. Frontières aériennes et terrestres fermées, interdiction de livrer même les produits essentiels (pharmaceutiques et alimentaires) à notre pays. Les banques et établissements financiers sous la houlette de l’UEMOA agissant par le billet de la BECEAO ont connu le même sort : plus d’échange monétaire avec le Niger. Cette situation qui avait pour objectif, selon ses initiateurs, de faire révolter les nigériens et aboutir au retour de l’ordre ancien, a été plutôt le levain pour l’unité des nigériens entre eux et entre eux et l’Armé. De la capitale Niamey aux capitales régionales en passant par les départements, communes, villages et hameaux, les nigériens, hommes et femmes, jeunes et vieux, valides et personnes en situation de handicap, ont tous battu le pavé pour dire non à ces sanctions.

La France qui semble être à l’origine de ces sanctions inhumaines décrétées par la CEDEAO, l’UEMOA, a cristallisé toutes les rancœurs au point où elle est devenue, la France, la principale cible de toutes les manifestations et de toutes les déclarations. Son Armée, après le Mali et le Burkina Faso, a été priée de quitter le sol nigérien. Une foule immense se relayait jours et nuits, sous la chaleur et la pluie, devant l’Escadrille devenue le point du ralliement de tout Niamey au cri de « Labou sanni no ; Zantchan kassa né ; la France, dégage ! ». Ces sanctions qui ont eu un effet certains sur la vie des nigériens (cherté de la vie, délestage de l’électricité, désorganisation du tissu économique) leur ont également permis d’être résilients et ingénieux. Ils ont donné de leur temps, de leur santé, de leur conseil et même du peu d’argent qu’ils ont (contribution au Fonds de solidarité), bref, ils ont tout donné pour que la souveraineté tant recherchée et la sauvegarde de la patrie soient.

En retour, ils attendaient du CNSP une organisation, un programme, une ‘’qibla’’. L’espoir né des deux premiers discours du président Tiani, l’espoir né également de la première conférence de presse du premier ministre tarde à se concrétiser. 10 mois après, il n’y a pas eu de Forum national, il n’y a pas eu de parlement de transition, il n’y a pas eu non plus de libération des prisonniers politiques dont beaucoup de militaires. La dette ‘’colossale’’ dont parlait le premier ministre a augmenté d’une manière vertigineuse.  Les problèmes récurrents, il est vrai, de l’électricité demeure, la cherté de la vie augmente de plus en plus, le pouvoir d’achat s’amenuise davantage. Sur le plan diplomatique, nos relations avec l’Algérie ne sont plus ce qu’elles étaient ; écartée entre deux exécutifs, la Lybie n’est plus un voisin sûr, nos relations avec le grand voisin nigérian sont en dents de scie ; avec le Bénin, le torchon brule, seuls le Mali et le Burkina Faso sont nos alliés naturels ; avec la France, le divorce est total ; avec l’Union européenne, c’est le « je t’aime, moi non plus » ; avec les Etats-Unis, le divorce tarde à se consommer.    En interne, la méfiance s’installe entre le CNSP et certaines structures de la société civile. Là également, le divorce n’est pas loin. Les partis politiques, acteurs principaux et traditionnels détenteurs de la légitimité populaire, piaffent d’impatience face à un régime qui, 10 mois après, ne semble même pas avoir démarré la transition.

Et dans tout cela, que fait le CNSP ? S’il faut se féliciter qu’il arrive cahin cahan à assurer notre sécurité, à payer régulièrement les salaires, les nigériens attendent encore plus. Si on peut comprendre l’attitude silencieuse du CNSP aux premiers jours de son avènement, aujourd’hui, ce ‘’silence de cimetière qu’on entend’’ agace les nigériens. Les informations concernant le pays nous viennent toujours de l’extérieurs, la rumeur est devenue l’information, les réseaux sociaux sont devenus des outils de propagation de colère et de haine, de propos ethno-régionalistes, au vu et au su du gouvernement. Les conseils des ministres sont devenus comme les pluies de mars au Niger. Face à cette situation, en attendant, dubitatifs, les nigériens semblent résignés et observent le CNSP.

Tradam

Depuis son tendre âge, Sakinatou Hassane Garba rêvait d’être actrice comédienne. Cette passion inextirpable enfouie au fond de son être et qui grandissait avec elle, l’amenait souvent à imiter remarquablement d’actrices et acteurs de renommée. Elle en bénéficiait déjà de l’admiration et de la sympathie de son entourage. Aussi, à travers cette extériorisation occasionnelle de sa passion, Sakinatou Hassane Garba a libéré en elle une sociabilité hautement appréciée. Aujourd’hui, titulaire de plusieurs diplômes professionnels et travaillant comme agent commercial dans une société de la place, Sakinatou Hassane Garba a également vu son rêve d’enfance se concrétiser, à un moment de sa vie où les circonstances ont concouru pour lui ouvrir les portes d’une carrière d’actrice comédienne.

Ainsi, en 2011, grâce à un de ses amis qui est du milieu cinématographique et qui a perspicacement détecté l’ampleur du potentiel que regorge l’actrice comédienne en herbe, Sakinatou Hassane Garba s’est retrouvée sur le plateau de tournage de la série « La copine de Elhadji » pour jouer son tout premier rôle d’actrice. Ayant brillamment réussi ce baptême de feu, notre actrice comédienne fut ensuite sollicitée par plusieurs autres cinéastes nigériens pour apporter son éclat à leurs différentes productions. Ainsi, elle a pu jouer dans plusieurs autres séries, notamment la « mal gouvernance », « Mu djina gobé », « Brisés », « Ça Raconte 2 » et « La famille de Bizo ». De même, elle a joué dans un long métrage et un court métrage respectivement intitulés « Afrique c’nous » et « Rumeurs ». Aussi, toute pétillante de tact et de charisme, avec un sens élevé de l’innovation, notre étoile montante s’est brillamment illustrée dans divers spots publicitaires pour plusieurs sociétés de la place.  

« C’est à travers la série « Brisés » que je suis connue du grand public, d’ailleurs, les jeunes m’appellent tantie, en référence à mon appellation dans la série ‘’Brisés’’ », a confié Sakinatou Hassane Garba. « Dans tous ces films et séries, on m’attribuait le rôle de « la femme de Elhadji », un rôle qui pour eux, correspondait à ma physiologie. Mais, pour ma part, j’ai toujours souhaité un rôle où je suis difficile de caractère ou un rôle où je pleure beaucoup. J’attends vivement qu’on me confie un de ces rôles où je peux déployer le meilleur de mon talent de comédienne », a-t-elle ajouté.

Répondant toujours aux attentes de ses collaborateurs et du public, Sakinatou Hassane Garba incarne également la cordialité dans le milieu cinématographique et travaille en parfaite harmonie avec les membres des différentes équipes de tournage. « Le respect et la rigueur ont toujours été à la base de nos relations de travail, on se comprend aisément », a-t-elle affirmé à cet effet. « Pour ce qui est de mes parents, ils n’ont jamais manifesté une quelconque forme de désapprobation par rapport à ma carrière d’actrice comédienne, ma mère, elle, m’apporte tout le soutien et le conseil nécessaire pour mener ma carrière dans la noblesse, conformément à mon éducation. Je bénéficie également de l’encouragement et des sages conseils de mon entourage », a-t-elle ajouté, dans le même ordre d’idée.

Pour Sakinatou Hassane Garba, l’actorat n’est rien d’autre qu’une passion. Ainsi, notre actrice comédienne ne s’adonne pas à ce travail dans l’objectif de gagner son pain, néanmoins, c’est une passion qui apporte également ses fruits à bien d’égards. En effet, « l’actorat me donne de la visibilité et des contrats un peu juteux », a-t-elle confié. « Aussi, le fait d’être actrice me facilite le recrutement au cas où je postule dans une entreprise, parce que mon image donne aussi de la visibilité à la structure », a-t-elle poursuivi. Par ailleurs, selon notre actrice comédienne, l’actorat permet de s’impliquer dans la lutte contre les violences basées sur le genre et toute autre forme de discrimination. De même, cette passion offre également à Sakinatou Hassane Garba l’opportunité de s’investir en faveur du respect des droits humains, la cohésion sociale, la paix, l’inclusion socioéconomique, la justice sociale, l’autonomisation économique de la femme, entre autres aspects de développement durable.   

Halima Abdou    

Le Ministre de la Santé Publique, de la population et des affaires sociales, le Colonel-Major Garba Hakimi, a présidé le jeudi 2 mai 2024 à Niamey, la cérémonie d’ouverture des travaux du 6e Congrès de la société de gynécologie et obstétrique du Niger (SGON), un congrès placé sous le thème : « Défis et perspectives pour l’atteinte des ODD 2030 en période de crises sécuritaires et sanitaire ». Ces assises de 48 heures visent à renforcer les capacités des participants à améliorer la pratique de la gynécologie et d'obstétrique afin d'offrir des soins de qualité. Elles seront marquées par des ateliers pratiques sur l'actualisation des connaissances et des compétences, des Conférences sur les thèmes d'actualité, ainsi que du partage d'expériences sur les pratiques et stratégies mises en œuvre. Plusieurs centaines de participants œuvrant dans le domaine de la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant, ont afflué des huit (8) régions du pays pour prendre part à cette rencontre.

L’ouverture des travaux s’est déroulée en présence de la présidente de la SGON, du représentant de l’OMS au Niger également chef de file des partenaires techniques et financiers, des enseignants chercheurs et de plusieurs autres personnalités.

Dans son mot de bienvenue, la Présidente de la SGON, Pr Garba Rahamatou Madeleine, a rappelé que la mortalité maternelle et néonatale reste encore préoccupante dans notre pays, en témoigne le ratio de mortalité maternelle à 441 décès pour 100.000 naissances vivantes et le ratio néonatale à 44 décès pour 1.000 naissances vivantes. Néanmoins, elle a rassuré qu’ensemble, les gynécologues obstétriciens et toutes les autres spécialités conjuguerons leurs efforts pour améliorer la prise en charge de la mère et du nouveau-né.  

De son côté, le représentant de l’OMS au Niger, chef de file des partenaires techniques et financiers, Dr Léopold Ouédraogo a estimé que le thème de ce congrès est d’actualité au moment les pays sont tournés vers l’atteinte des ODD et où le Niger fait face à l’insécurité et à des urgences sanitaires récurrentes qui mettent à rudes épreuves le système de santé. Il a également indiqué que malgré les progrès enregistrés ces dernières années, le taux de mortalité maternelle reste élevé particulièrement en Afrique. « En effet, environ 287.000 femmes sont décédées pendant ou après une grossesse ou un accouchement en 2020 dans le monde et 70% des décès maternels sont survenus en Afrique subsaharienne », a-t-il renseigné. « Nous disposons pourtant aujourd’hui des connaissances et des moyens nécessaires pour mettre fin aux décès évitables chez toutes les femmes, tous les enfants et tous les adolescents, et ainsi sauver des vies et améliorer sensiblement leur santé et leur bien-être », a-t-il relevé.

Dans l’allocution qu’il a consacrée à l’ouverture des travaux, le Ministre de la Santé Publique a annoncé que la mortalité néonatale constitue aujourd’hui une de nos préoccupations car elle a augmenté passant de 24% en 2015 à 44% en 2021. Il a ainsi exhorté les congressistes à examiner minutieusement cette question préoccupante de mortalité des femmes et des enfants qui constituent l’avenir de notre patrie. « C’est votre contribution dans la sauvegarde et la construction de notre pays », a souligné le Colonel-Major Garba Hakimi. « Au vu des sommités, je sais que je peux compter sur vos expertises avérées pour nous proposer à travers le partage de vos recherches et riches expériences les solutions pérennes pour continuer à réduire les décès maternels et néonataux au Niger, dans un cadre multisectoriel et multi disciplinaire pour être au rendez-vous des ODD », a-t-il affirmé.

Rappelons que la SGON a été créée en Avril 2000 pour servir de cadre scientifique de recherche et d'échange d'expériences, en vue d’améliorer la formation des spécialistes, le développement de l'enseignement post-universitaire et le perfectionnement de l'efficacité technique de ceux qui se consacrent à la gynécologie et à l'obstétrique. La SGON participe également à l'élaboration des projets de politique sanitaire dans le domaine de la gynécologie obstétrique et contribue efficacement à leur mise en œuvre.

 

Boubacar Hamani LONTO  

Les personnes handicapées constituent un groupe de personnes dont l’importance en potentialité est aujourd’hui une évidence au Niger, cependant, elles continuent d’enregistrer le plus faible taux d’inclusion, en raison des pesanteurs socioculturelles et de plusieurs autres facteurs discriminatoires. Mais, sans conteste, l’inclusion socioéconomique de cette partie de notre population est toute aussi indispensable à l’amorce d’un développement durable au Niger. Aussi, à un moment où les travailleurs et les peuples aspirent profondément à un emploi décent et une vie digne, quelle appréciation fait-on de l’application de la justice sociale en faveur des personnes handicapées au Niger ? Pour en savoir plus, nous avons approché le président de la Fédération nigérienne des personnes handicapées, M. Nouhou Oumarou Sido, qui a bien voulu nous accorder une interview. Lisez plutôt :

Echos des Travailleurs Indépendants (ETI) : Veuillez présenter votre structure à nos lecteurs, s’il vous plait.

M. Nouhou Oumarou Sido : La Fédérations Nigérienne des Personnes Handicapées est un regroupement de 25 Organisations de/ou pour personnes handicapées. De ces Organisations, il y a sept (7) qui sont de type catégoriel, ça veut dire par type de handicap, les 18 autres sont des Associations pour personnes handicapées. La Fédération a été officiellement reconnu en juillet 1998, nous sommes implantés dans les huit (8) régions du Niger et dans plusieurs départements et communes également. Nous avons été à l’avant-garde pour l’adoption des textes législatives relatifs à la protection et à la promotion des droits des personnes handicapées et nous avons également mené le plaidoyer pour la ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Notre travail se concentre essentiellement sur le plaidoyer et le renforcement des capacités. Le plaidoyer pour que tout processus de développement prenne en compte les personnes handicapées et les intègre, et le renforcement des capacités de nos Organisations pour que, quand on installe une section régionale, départementale ou communale, cette section soit assez forte pour être représentative des personnes handicapées.

ETI : Qu’est-ce qu’on doit entendre par personne handicapée ?

M. Nouhou Oumarou Sido : Généralement chez nous, quand on parle de personnes handicapées, on voit tout de suite les personnes qui ne voient pas, qui ne marchent pas, qui n’entendent pas etc… Ce qui n’est pas tellement faux, mais la réponse n’est pas complète. Selon la Convention relative aux droits des personnes handicapées, il n’y pas de définition de la personne handicapée, mais il y a une description qui est faite à l’article 1 de ladite Convention et selon cette description, on entend par personnes handicapées, les personnes qui présentent des incapacités physiques sensorielles, mentales ou intellectuelles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres. Ça veut dire concrètement que les personnes handicapées sont des personnes qui ont des déficiences mais aussi que leur participation est limitée ou entravée par des barrières. Ces barrières peuvent êtres des barrières physiques, des barrières comportementales, des barrières communicationnelles et des barrières institutionnelles, donc la combinaison entre les personnes qui ont des incapacités et l’interaction avec leur environnement qui n’est pas facilitée fait qu’on parle de personnes handicapées, par exemple, je suis handicapé parce que je rencontre des barrières dans mon environnement. S’il n’y a pas de barrière alors il n’y a pas de handicap ou il y a moins de handicap.

ETI : Quels sont les droits spécifiques des personnes handicapées en milieu de travail ?

M. Nouhou Oumarou Sido : Au Niger il n’y a pas de droits spécifiques pour les personnes handicapées au niveau du travail, il y a des dispositions qui font la promotion du droit au travail ou du travail des personnes handicapées, telles que l’article 21 de l’Ordonnance 93/012 du 2 mars 1993 qui a été repris dans la loi 2019/62 du 10 décembre 2019, réaffirmée par le Décret du 12 juillet 2021. Cette disposition fait que, au Niger si vous devez employer au moins 20 personnes, alors 5% de ces 20 personnes doivent être des personnes handicapées, si au niveau de la fonction publique on trouve 100 personnes, on doit trouver cinq (5) personnes handicapées parmi les 100 personnes là. Autrement dit, quand on classifie tous les fonctionnaires du Niger, on doit trouver que 5% de ces fonctionnaires sont des personnes handicapées. Cette disposition n’est pas seulement pour l’Etat, pour le secteur public, mais même au niveau de secteur privé, c’est inscrit dans le code de travail et elle doit être respectée comme ça. Ainsi au Niger, dans n’importe quelle entreprise qui emploi au moins 20 salariés, on doit trouver que 5% de ces 20 salariés sont des personnes handicapées.

ETI : Quelle est la situation du respect de cette disposition :

M. Nouhou Oumarou Sido : D’abord les personnes handicapées sont combien au Niger ? Selon le Recensement Général de la population et de l’Habitat de 2012, les personnes handicapées seraient au nombre de 715.497. Alors, à se demander : parmi ces personnes handicapées, combien ont accès au travail ? C’est très peu de personnes handicapées. Pourquoi ? Parce que le processus de la formation qui permet d’avoir un diplôme et de travailler n’est pas inclusive. C’est pourquoi très peu de personnes handicapées ont de diplômes qui leur permettent d’exercer un emploi ou un travail décent. Maintenant, est-ce que la disposition en matière de promotion de travail des personnes handicapées est respectée ? Elle est assez mal respectée. Je voudrais féliciter le Gouvernement parce que c’est le Gouvernement qui respecte le mieux cette disposition. Au niveau de la Fonction publique, dans tous les concours on fait en sorte que les 5% qui sont dédiés aux personnes handicapées ressortent, même si là encore le Ministère de la Fonction publique ou certains cadres de la Fonction publique ont essayé de dénaturer cette disposition pour qu’il y ait très peu de personnes handicapées qui soient inclues à la Fonction publique.

C’est le lieu de remercier également le Premier Ministre actuel, Son Excellence Mr Mahamane Lamine Zeine, parce que dès son entrée en fonction, il a fait circuler une lettre à l’intention de l’Administration nigérienne pour le respect scrupuleux de cette disposition tendant à promouvoir l’emploi des personnes handicapées. Cependant, il y a encore beaucoup de résistance au niveau de l’Administration publique même, et au niveau du privé il n’y a pas de mesure qui nous permet d’apprécier que cette disposition est respectée, donc je peux dire que le respect de cette disposition reste encore assez moyen. Et il faut relever que pour faire la promotion de travail des personnes handicapées, il ne faut pas s’arrêter au quota seulement de 5%, mais il faut passer par d’autres moyens tels que la promotion de l’entreprenariat privé et l’auto emploi des personnes handicapées. En effet, les personnes handicapées sont en majorité des personnes qui n’ont pas de diplômes et si on n’a pas de diplôme même si on donne un quota de 50%, on ne peut pas en bénéficier. D’où l’idée pour nous de lancer un appel pressant au niveau du Gouvernement pour que, avec la promotion du travail des personnes handicapée, il faut également promouvoir l’entreprenariat et l’auto emploi des personnes handicapées.

ETI : Avez-vous un autre appel à lancer au Gouvernement et quel message adressez-vous aux personnes handicapées elles-mêmes ?

M. Nouhou Oumarou Sido : L’appel que je voudrais réitérer à l’endroit du Gouvernement, c’est la réhabilitation du fonds de soutien aux personnes handicapées. Pour rappel, dans le cadre de la lutte contre la mendicité, de la promotion de l’entreprenariat privé et de l’emploi des personnes handicapées, il a été créé ce qu’on appelle le fonds national de soutien aux personnes handicapées, en 1999 sous le régime de feu Daouda Malam Wanké. Des centaines de personnes handicapées en ont bénéficié entre 1999 et 2018. Ce fonds a permis à certains d’apprendre des métiers et à d’autres de démarrer des activités génératrices de revenus. Malheureusement, en 2018 alors que nous avons rencontré le Gouvernement d’antan et que la promesse nous a été faite que le fonds national de soutien aux personnes handicapées allait être substantiellement accru, ledit fonds a été suspendu. Malgré tous nos plaidoyers, le fonds national de soutien aux personnes handicapées reste encore suspendu. Donc l’appel que je voudrais lancer à l’endroit des autorités, c’est de voir comment on peut réhabiliter ce fonds, et comment on peut utiliser ce fond comme un catalyseur pour booster l’emploi des personnes handicapées et l’entreprenariat privée, parce que, moi à chaque fois que j’entends : « les mendiants nigériens ont été rapatriés de tel pays, tel pays a pris des mesures pour rapatrier des mendiants handicapés », je n’arrive pas à dormir, j’ai très mal. J’ai très mal parce que dès qu’on parle de mendiants, surtout pour la société nigérienne, on y voit des personnes handicapées. Mais de nos jours, il y a beaucoup plus de mendiants non handicapés que de mendiants handicapés. En ce qui nous concerne, nous voulons lutter contre la mendicité des personnes handicapées, à travers la prise en charge des personnes âgées, l’auto emploi et l’entreprenariat privé des personnes handicapées qui ont l’âge de travailler et qui peuvent encore travailler, et surtout la scolarisation en masse des enfants handicapés parce qu’un enfant handicapé qui ne va pas à l’école aujourd’hui est un mendiant potentiel de demain.

A l’intention des personnes handicapées, je voudrais dire que la situation a longtemps changé ; nous devrons être aussi actives et prêtes à travailler pour le développement de notre pays. Nous y parviendrons en restant unies et en menant le combat pour l’autonomisation, pour notre dignité, pour la dignité du Niger et de l’Afrique. Nous devons être des citoyens exemplaires qui travaillent pour la productivité et non pas des citoyens qui tendent la main.

Propos recueillis par Boubacar Hamani

Et Amina Tidjani

 

La Coalition des Associations, des Syndicats et des ONG pour la campagne Education Pour Tous au Niger (ASO /EPT Niger) a organisé du 27 au 28 mars 2024 à Niamey, une formation sur l’Education inclusive et sensible au genre à l’intention des acteurs de la société civile. Cette initiative rentre dans le cadre de la phase 2024-2026 du projet du Fonds Eduction out Loud financé par OXFAM IBIS et le Partenariat Mondial de l’Education (PME). Elle vise spécifiquement à familiariser et sensibiliser les structures membres de la Coalition ASO/EPT Niger et alliées de la société civile sur le genre et l’inclusion ; à renforcer la prise en compte du genre et de l’inclusion dans les actions de plaidoyer de la société civile active en éducation ; à réduire les discriminations de genre en faveur d’une éducation inclusive pour tous les citoyens et à renforcer le suivi des acteurs de la société civile des politiques éducatives sensibles au genre.

Le président de la Coalition ASO/EPT Niger, M. Almoustapha Moussa IDE, a présidé la cérémonie de l’ouverture des travaux, en présence des membres du Conseil d’Administration de la Coalition, les représentants des structures membres et plusieurs autres invités.

Pour le président de la Coalition ASO/EPT Niger, la participation des organisations de la société civile à cette importante formation traduit à suffisance non seulement leur ferme engagement à œuvrer pour une éducation inclusive et sensible au genre, mais aussi leur profond attachement aux valeurs et principes de l’égalité sociale et à la promotion d’un développement humain durable au Niger. Il a aussi affirmé que la présente initiative dénote la haute importance que sa structure accorde au rôle des organisations de la société civile dans l’amélioration de la réponse aux besoins en éducation des femmes et autres groupes marginalisés qui sont loin de jouir suffisamment de ce droit fondamental.

De même, « comme l’on peut aisément s’en apercevoir, la présente rencontre est également une vive invite aux acteurs de la société civile à s’investir davantage pour garantir aux groupes de personnes marginalisées, l’accès aux établissements d’enseignement et aux processus d’éducation », a indiqué M. Almoustapha Moussa IDE.

Et, selon le président de la Coalition ASO/EPT Niger, plus qu’une nécessité, l’éducation inclusive sensible au genre est une urgence au Niger. « En effet, outre le fait d’être un droit fondamental de chaque enfant, adolescent et adulte, l’éducation a la capacité intrinsèque d’instaurer dans un pays une citoyenneté active largement favorable à l’autonomisation des individus et communautés, à la consolidation de la bonne gouvernance ainsi qu’à la promotion et la culture de la paix, entre autres », a-t-il expliqué. « Mais, force est de constater que, malgré les multiples efforts déployés de part et d’autre, les femmes et les personnes handicapées, deux groupes de personnes dont l’importance en nombre et en potentialité ne fait l’ombre d’aucun doute, continuent malheureusement d’enregistrer les plus faibles taux de scolarisation de notre pays, en raison de plusieurs facteurs discriminatoires dont des pesanteurs socioculturelles », a déploré M. Almoustapha Moussa IDE. « Par ailleurs, l’insécurité qui sévit depuis plusieurs années dans nombreuses parties du pays, constitue un autre grand facteur qui prive plusieurs milliers de jeunes nigériens de leur scolarité », a-t-il ajouté. Enfin, le président de la Coalition ASO/EPT Niger a exhorté l’ensemble des participants à s’atteler rigoureusement à leurs tâches, avant de déclarer ouverts les travaux.

BHL

Le mardi 26 mars 2024, les nigériens ont appris certains avec soulagement, d’autres avec inquiétude, que leur président, le Général de Brigade Abdourahmane TIANI a eu un entretien téléphonique avec le président russe, Vladimir Poutine. A défaut de se rendre physiquement à Moscou, le câble a servi de trait d’union entre nos deux (2) Chefs d’Etat. Cet entretien téléphonique a visiblement valeur d’audience entre TIANI et POUTINE et pour cause, même si on ne connait pas qui était aux côtés du président russe dans son bureau du Kremlin, en revanche à Niamey dans le bureau présidentiel, il y avait aux côtés du Chef de l’Etat, les hommes clés du régime : les Généraux Salifou Modi et Mouhamed Toumba, le premier ministre Mahamane Lamine Zeine, le Ministre des Affaires étrangères, Bakary Yaou SANGARE et la ‘’mémoire’’ du président TIANI, son directeur de Cabinet, Dr Soumana Boubacar.

Selon une dépêche lue sur les antennes de la Radiodiffusion et Télévision du Niger (RTN), après les salamalecs, les échanges ont tourné autour de la coopération sécuritaire entre nos deux (2) pays et sur un projet de coopération stratégique multisectorielle. Mais, c’est surtout un journaliste d’une chaine russe dépêché à Niamey pour la circonstance qui nous apprend le ‘’contenu secret’’ de l’entretien, entretien qui, selon lui, a porté sur la coopération internationale, mais également dans le domaine de l’éducation, de la médecine, et sur le complexe militaro-industriel.

Cet entretien, téléphonique soit-il, tient à cœur, comme on le constate, la Russie de Vladimir POUTINE. L’envoyé spécial de cette chaine russe a montré dans son reportage des images de l’ambassade de France au Niger qui porte encore les stigmates des échauffourées des mois de juillet et aout derniers. Le reportage en langue russe sous-titré en français se termine avec une annonce certainement pour les téléspectateurs russes, que « le Niger a envie de trouver des Etats qui n’ont pas peur de construire un véritable partenariat. Et la Russie est prête à tendre une main à l’amitié, chose particulièrement importante, après la dénonciation des accords militaires avec les Etats-Unis d’Amérique ».

Voici qui est bien dit, sauf que, 24 heures seulement après cet entretien, l’oncle Sam, fort de la mésaventure gauloise et pour ne pas laisser le champ libre aux russes, a préféré être méthodique et pragmatique. En effet, ce mercredi, dans la matinée, l’ambassadrice des Etats-Unis au Niger, Mme Fitzgibbon, a au cours d’une audience avec le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur (pas avec le Ministre des affaires étrangères) fait comprendre que son pays prend acte de la décision du CNSP, que son pays reviendra bientôt avec un projet qui sera discuté avec la partie nigérienne. En outre, elle a réaffirmé la disponibilité des USA à toujours œuvrer aux côtés du Niger à travers l’accompagnement des projets de développement par l’USAID. Joli coup politique et médiatique pour les américains qui semblent dire aux nigériens que quoi qu’il advienne, ils seront là à leurs côtés dans le cadre du développement de leur pays.

Comme je l’écrivais plus haut, si certains sont soulagés de savoir que le CNSP a enfin choisi de mettre le cap à l’Est comme les deux autres Etats membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), pour d’autres par contre, l’inquiétude est grande, même si les propos tenus par l’ambassadrice américaine lors de son audience avec le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, Mohamed Toumba, soient rassurants. Dans tous les cas, le choix du CNSP semble définitif. Demandons simplement aux autorités nigériennes d’être plus à l’écoute de leur peuple et assumons ce choix avec elles, car comme le dit un vers d’une chanson nigérienne très populaire : « Kasan Niger babu waré, ku tashi muyi kishin kasan mu taré ». 

Tradam

Beaucoup de nigériens défilent, depuis un certain temps, à la Commission de la Lutte contre la Délinquance Economique, Financière et Fiscale (COLDEFF) pour diverses raisons. Certains en sortent avec une obligation de revenir dans quelques jours pour payer, d’autres continuent directement à la case prison. Etant dans le premier lot, votre serviteur que je suis a rendez-vous ce matin à la COLDEFF, avec la possibilité de continuer dans les geôles de cette institution, car n’étant pas en mesure de payer les 1.500.000 FCFA que me réclame son Secrétaire Général. Mais, de quoi s’agit-il au fait ?

Il y a un peu plus de dix (10) ans, l’Hebdomadaire « le Canard libéré » dont je suis le fondateur et le Directeur de publication, proposait à l’ARTP, actuel ARCEP, la réalisation de publi-reportages sur ses objectifs et missions ainsi que sur la perception et l’utilité de cette structure aux yeux des utilisateurs de la téléphonie cellulaire. Qui dit publi-reportage dit nécessairement rémunération. C’est dans ce cadre que le Canard libéré a proposé une facture de cinq (5) millions sur trois (3) mois, soit douze (12) publi-reportages.

En définitif, la direction de l’ARTP a réduit la facture de cinq (5) à trois (3) millions pour la même période d’activité. Un premier chèque de 1.500.000 FCFA a été émis au nom de Canard libéré, et un deuxième chèque a également été émis. Cinq (5) ans plus tard, soit en 2017, une inspection effectuée au niveau de l’ARTP accuse monsieur ‘’Tradam’’ d’avoir touché le chèque en lieu et place de Canard libéré. L’inspecteur, semble-t-il, demande un remboursement des deux (2) chèques.

Aujourd’hui, sept (7) ans après, les résultats de l’inspection refont surface. C’est dans ce cadre que je me suis retrouvé le lundi 18 mars 2024 dans les locaux de la COLDEFF, précisément dans le bureau de son Secrétaire Général pour m’entendre dire que je dois rembourser au plus tard aujourd’hui, jeudi, la somme de 1.500.000 FCFA. 

Passer l’étonnement, je lui pose la question de savoir, s’il a les copies des chèques en sa possession, car de mémoire, je ne me rappelle même plus si les chèques ont été émis au nom du Canard libéré ou de Tradam, comme il le dit, en lui faisant comprendre que Tradam n’est ni une société, ni un nom, mais plutôt un acronyme, donc impossible à libeller sur un chèque. Sa réponse fut : « non ». Je lui pose aussi la question de savoir s’il connait le lien qu’il y a entre le Canard libéré et Tradam. Sa réponse fut également : « non ».

De même, je lui rappelle le principe élémentaire d’une inspection, d’être à charge et à décharge, en lui disant que, n’eut été aujourd’hui (ndlr : le lundi 18 mars 2024), je n’ai jamais eu vent d’une quelconque inspection qui m’incrimine et cela depuis sep (7) ans. Dans sa réponse, il reconnait lui-même le principe du contradictoire lors d’une inspection. Il ajoute, comme pour me compléter, que le demandeur de l’inspection n’a pas, pour des raisons propres à lui, jugé utile d’engager des poursuites, d’où son classement sans suite.

Et, pour mettre fin au débat qui est en train de s’installer entre lui, moi et un de ses agents, il annonce qu’en principe, il n’y a même pas à polémiquer entre nous. Leur principe de travail est simple : j’ai été indexé dans un rapport, je dois payer, un point, un trait. Libre à moi, si je veux par la suite, de poursuivre l’Etat. Je lui fais comprendre, malgré tout, que le Journal dont il est question ici, à savoir le Canard libéré, a cessé de paraitre depuis 2014, et même celui qui l’a remplacé en 2017, le Matinal, bat de l’aile entre le manque de publicité, les arriérés de salaire et de nombreux mois d’arriéré de loyer,  ajoutés à la situation actuelle du pays, je ne vois aucune possibilité de lui trouver 1.500.000 FCFA qui est du reste un dû pour le Canard libéré dont je suis le fondateur et le Directeur de publication.

En écrivant ces quelques lignes, mon objectif est d’abord de déplorer la manière dont on a procédé (surtout dans mon cas) et ensuite, d’expliquer moi-même les raisons qui m’auraient éventuellement amené dans les geôles de la COLDEFF afin d’éviter les rumeurs, les spéculations, les interprétations de mauvaise foi, les ragots qui font que toute personne convoquée par la COLDEFF est perçue comme un ‘’ voleur’’ et un ‘’détourneur de biens publics’’.

Tradam

     

Dans le cadre des activités commémoratives de la Journée internationale des droits des femmes, la section nigérienne de l’Internationale de l’Education (IESNI), à travers le Réseau des Enseignantes Syndicalistes de l’Afrique de l’Ouest (RESAO Niger), a organisé ce samedi 8 mars à Niamey, une Conférence-débat sur le thème : « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », thème retenu pour l’édition 2024 de ladite journée. Cette rencontre initiée avec l’appui de la Coalition des Associations, des Syndicats et des ONG pour la campagne Education Pour Tous au Niger (ASO /EPT Niger), vise à offrir aux militantes des syndicats membres de l’IESNI l’occasion de réfléchir, d’échanger et de se mobiliser pour l’égalité de genre.

Le président de la Coalition ASO/EPT Niger, M. Almoustapha Moussa IDE, a présidé la cérémonie de l’ouverture des travaux en présence du Coordinateur de l’IESNI, de la présidente du RESAO Niger, des Secrétaires Généraux des syndicats membres de l’IESNI, et de plusieurs autres invités.

Dans son mot de bienvenue, la présidente du RESAO, Mme Abdou Sidikou Hamsatou, a rappelé que le 8 mars est une journée d’action, de sensibilisation et de mobilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes, l’égalité et la justice. Aussi, après avoir rappelé le thème choisi pour la commémoration de cette Journée, elle a indiqué qu’il s’agit de lever l’un des principaux obstacles à la réalisation de l’égalité de genre, notamment la question du financement. Selon la présidente du RESAO, le progrès en faveur des femmes profite à tous, c’est pourquoi il faut mettre fin à la pauvreté. « La Conférence-débat d’aujourd’hui nous permet d’aborder cette thématique des droits des femmes et le thème de cette année. Nous devons mener des discussions franches et sincères afin de dégager des actions futures dans le but de lutter efficacement pour l’égalité de genre », a-t-elle annoncé.

De son côté, le Coordonnateur de l’IESNI, M. Laouali Issoufou, a estimé que cette activité sera certainement mise à profit pour faire l’état de lieux des droits des femmes au Niger, et envisager les actions à mener pour promouvoir l’égalité de genre. « L’importance de cette journée et des exposés retenus inciteront certainement les participants à cette Conférence-débat à de nombreuses interventions et de multiples questionnements. Les débats qui y découleront vont sans nul doute apporter des réponses à ces différentes questions », a-t-il laissé entendre.  

Pour sa part, dans l’allocution qu’il a consacrée à l’ouverture des travaux, le président de la Coalition ASO/EPT Niger, M. Almoustapha Moussa IDE, a relevé que le thème de l’édition 2024 de la Journée internationale des droits des femmes interpelle les décideurs politiques, les partenaires de développement et tous les autres acteurs, sur la nécessité impérieuse de s’engager davantage au profit des femmes et des filles dont la contribution est essentielle à l’atteinte des différents Objectifs de développement durable, de par l’importance de leur nombre et la prépondérance de leur rôle.

Selon M. Almoustapha Moussa IDE, de toute évidence, il ne peut y avoir de développement durable dans un monde où les femmes, beaucoup plus que les autres, continuent de subir de manière inacceptable les affres de l’extrême pauvreté, de la discrimination, de l’exclusion, des violences basées sur le genre, des effets du changement climatique et de l’insécurité armée, entre autres.

Dans le même ordre d’idée, le président de la Coalition ASO/EPT Niger a rappelé et salué le profond engagement, la résilience légendaire et le dynamisme particulier dont les femmes nigériennes ont vaillamment fait montre dans le combat pour une souveraineté nationale intégrale, au lendemain des évènements du 26 juillet 2023.

Par ailleurs, pour M. Almoustapha Moussa IDE, en cette journée spécialement dédiée à la femme, la Coalition ASO/EPT Niger ne peut se permettre d’occulter la contribution significative des laborieuses enseignantes en matière d’éducation inclusive au Niger. Ainsi, « je saisis cette occasion pour rendre solennellement, au nom de la Coalition ASO/EPT, un hommage hautement mérité à toutes les femmes enseignantes qui, malgré les multiples défis auxquels elles sont confrontées dans l’exercice de leur métier, ont contribué efficacement au développement de la scolarisation des filles », a-t-il affirmé.   

Enfin, il a réitéré l’entière disponibilité de la Coalition ASO/EPT Niger à accompagner l’IESNI dans ses initiatives louables en faveur d’une éducation inclusive de qualité au Niger, avant de déclarer ouverts les travaux de la rencontre.

Boubacar Hamani LONTO

Une du journal

Le matinal 2 décembre 2022

Le Matinal

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